Louve [Fanfiction Twilight]

Chapitre 34

Sam ne pouvait s'attarder éternellement. Il avait une famille qui l'attendait, une femme enceinte et un fils qui avaient besoin de sa présence, et une meute entière de jeunes loups chahuteurs sur laquelle veiller et à encadrer.

Pourtant, j'ai bien vu l'hésitation dans ses yeux au moment de partir. Comme s'il craignait qu'en passant cette porte, il ne me reverrait plus jamais. La probabilité n'était d'ailleurs pas si faible. Qui pouvait prédire que mon cœur ne lâcherait pas une seconde fois ?

C'était bizarre, ce nouveau lien qui me reliait à Sam. Ce ne serait jamais pareil qu'avant, et pourtant, c'était presque bon de le retrouver. Presque, parce que j'étais malade et blessée, pas dupe. Je savais bien que je paierai le tout par une bonne dose supplémentaire de souffrance. Mais je n'étais plus à ça près, n'est ce pas ?

Toujours est-il que Sam sait où est son devoir, et la plus grosse partie de son cœur. L'hésitation se trouvait dans ses yeux, mais pas dans ses gestes. Il a pris congé de moi sans se retourner, ni hésiter sur le pas de la porte.

Mais en promettant qu'il serait de retour le lendemain.

Ça n'aurait pas du agiter mon cœur de la sorte.

Et le pire, c'est qu'ainsi reliée à toutes ces machines, j'ai affolé les alarmes. De toute façon, dans les fichus alentours, tout le monde possédait une ouïe assez fine pour entendre mon cœur me trahir. Les machines servaient juste à enregistrer le tout, pour avoir une chronologie, et que Carlisle puisse avoir le tout craché sur un bout de papier, ou transféré sur son ordinateur.

Mais quand même.

Quand on voit quelqu'un trébucher de façon ridicule dans la rue, on détourne poliment le regard, ou on fait comme si de rien n'était. On ne pointe pas la personne du doigt en s'esclaffant.

Mais je m'égarais.

Après le départ de Sam, Carlisle est repassé me voir. Il m'a demandé 3 jours entiers. 72 longues heures à rester sous sa surveillance rapprochée, avant qu'il ne m'autorise à achever ma convalescence chez moi.

3 putains de jour.

Ça aussi, ça m'a retourné l'estomac. Pas seulement l'idée de rester ici, pleinement consciente, 3 jours encore : mais de réaliser que mon état était grave à ce point.

J'étais louve. En 3 jours, je pouvais réparer plusieurs os, et être de nouveau prête à cavaler à travers la forêt... Théoriquement.

- J'ai effectué des prélèvements sur tes blessures, m'a dit Carlisle. « Je suspecte la chose qui t'as attaquée de posséder une salive aux vertus spéciales. Cela expliquerait pourquoi tu continuais à saigner de la sorte, et pourquoi tes blessures ne cicatrisaient pas. Même aujourd'hui, elles sont encore fragiles, tu dois éviter tout mouvement brusque. »

Je m'étais renfrognée pour cacher mon désarroi. J'étais folle de rage, et je commençais à être, peut être, un poil effrayée par cette entité sans forme et insaisissable sur laquelle on n'arrivait pas à mettre la main. Carlisle m'a annoncé par la suite que ma mère et Seth ne devraient plus tarder. Il m'autorisait toutes les visites, à condition qu'elles ne m'agitent pas trop.

Ah ! Il autorisait les visites ! Parce que maintenant, j'avais besoin de l'autorisation d'une sangsue pour voir mes proches !!

Bordel. Heureusement qu'il m'avait sauvé la vie.

À condition qu'elles ne m'agitent pas trop... Il avait eu le tact de ne pas commenter celle de Sam. Ni d'interdire qu'il revienne. C'était déjà ça.

Maman et Seth se sont effectivement présentés sur le pas de ma porte peu de temps après. Ma mère avait le visage fermé, probablement pour dissimuler ses émotions. Seth, au contraire, n'avait jamais fait aussi jeune qu'aujourd'hui. Il était à moitié nu, comme toujours, et des aiguilles de sapin restaient collées dans ses cheveux. Il devait rentrer de patrouille, mais je n'étais pas certaine que ce soit une bonne idée de le laisser faire. Il était clairement perturbé, et il était hors de question de prendre le risque qu'une nouvelle inattention de notre part nous coûte quelqu'un d'autre...