Chapitre 32

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Noir. Douleur. Brûlure. Puanteur.

Puanteur.

C'est la 1ère chose qui s'est imposée dans mon esprit tandis que je faisais surface : Ça empestait le vampire à plein nez.

À la télé, les protagonistes reprennent leurs esprits doucement, progressivement. Ils geignent un peu, remuent, puis ouvrent les yeux, désorientés, confus.

Ça ne s'est pas exactement passé de cette manière pour moi.

Pour ma défense, j'étais une Louve. Ça comptait sûrement. Mon corps n'avait jamais su réagir comme celui des autres. J'ai inspiré brusquement en hoquetant, un bien vain effort de mon corps pour chasser l'odeur âcre et douceâtre qui saturait mes sens. Dans le même temps, une cascade d'images m'est revenue en tête, brusquement et dans le désordre, de quoi me faire suffoquer : L'attaque, la douleur, le feu de camp, mon plongeon, la nouvelle de la grossesse d'Emily, le corps de Sam contre le mien, la douleur, encore, mon baiser avec Joshua...

J'ai forcé mes yeux à s'ouvrir. La lumière m'a semblé aveuglante, et je me suis redressée brusquement, tirant sur mes muscles endoloris, engourdis, qui ne voulaient rien savoir. L'odeur omniprésente, les images dans ma tête... Combien de temps s'était écoulé ? Longtemps, je crois, mais combien, combien ? Une couverture reposait sur moi, mais je l'ai repoussée, me débattant. Au même instant, mon cerveau a réalisé l'endroit où je me trouvais, occupé qu'il était à analyser les images que mes yeux lui transmettait sans que je ne m'en rende compte : L'installation médicale de la pièce. Les larges fenêtres. L'odeur. Les tableaux aux murs. La vue sur la forêt. J'étais chez les vampires. J'étais chez les vampires !!!

Je voulais m'enfuir, m'éloigner à tout prix. Je ne comprenais pas ce que je faisais là, et je me fichais bien de l'apprendre : Tout ce qui comptait, c'était de ne pas rester un instant de plus en territoire ennemi. Repousser les draps, me lever, me transformer. M'enfuir, comme j'avais si bien appris à le faire au cours de ces dernières années, de ces dernières semaines, de ces dernières heures, même. Des soubresauts me parcouraient déjà le corps. Et ce bruit... C'était moi, qui gémissait de la sorte ?

Un poids est descendu sur moi. Deux mains ont immobilisées mes bras, me clouant au lit, ravivant ma panique alors que je me débattais de plus belle.

- Leah! Calme toi ! Bordel, Leah, c'est moi! LEAH!

Mon estomac a fait un saut périlleux dans mon abdomen. Mon cœur a raté un battement dans ma poitrine. J'ai cligné des paupières avec frénésie pour en chasser les larmes -que faisaient elles ici, elles ?- et pouvoir accommoder sur le visage qui me surplombait : Celui de Sam. Oh. Oh. Le réveil était violent. Doux amer. Mon cœur s'affolait de plus belle. Depuis quand n'avais-je pas vu les traits de Sam d'aussi près? La ligne sévère de sa mâchoire, ses lèvres pleines, la couleur ambrée, parfaite de sa peau ? D'aussi près, son odeur parvenait presque à chasser celle des buveurs de sang. Un sanglot m'a échappé -je ne contrôlais décidément plus rien-, parce qu'il était si beau, si près, et si inaccessible pourtant.

- Lâche moi ! Ai-je réussi à piailler, de la voix la plus aiguë qui soit jamais sortie de ma bouche. "Je suis chez les vampires, je ne veux pas, laisse moi !!"

On aurait dit une gamine. J'ai recommencé à me débattre, mais même au mieux de ma forme, Sam était plus grand, plus lourd et plus fort que moi. Or, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Je commençais tout juste à en prendre conscience, mais mon corps entier me faisait terriblement souffrir, et j'étais essoufflée, je haletais comme après une longue course effrénée, alors que je n'aurais pas du être troublée par les efforts que je fournissais.

Louve [Fanfiction Twilight]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant