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— T'AS PRIS QUOI, DU COUP?, DEMANDA NAOMI après s'être assise à l'une des quelques tables encore vides de la cafétéria. — Des yakisobas, ils avaient l'air bon, j'ai pas résisté. — Oooh, je pourrai t'en voler un peu? — Si tu me laisses goûter un peu de ton curry, vas-y, pourquoi pas.
Naomi sépara ses baguettes en deux, puis s'empara d'une jolie quantité des nouilles du plat, faisant grogner son camarade.
— Je t'ai pas dit de prendre tout le plat aussi!, fit-il remarquer. — Oh, ça va, partage un peu! — Qu'est-ce que je suis en train de faire à ton avis, là?
Lui-même avait attrapé le bol de la jeune fille, le ramenant auprès de lui pour y piquer un peu de riz. Ses sourcils se froncèrent légèrement, tandis qu'il tourna la tête vers Naomi, qui elle semblait se régaler avec son plat.
— Il est super fade, ton curry, fit-il remarquer. Ils ont été timides avec les épices ou quoi? — Ah ouais? Laisse-moi goûter?
Les deux intervertirent leurs plats, rendant à l'autre sa commande d'origine. Naomi prit une bouchée de son propre curry, mais elle ne semblait pas la même impression de fadeur que le noiraud.
— Même après avoir goûté ton truc super épicé... — Mes yakisobas, la coupa Baji. — ... Ouais, si tu veux, tes yakisobas. Même après les avoir goûté, je le trouve plutôt bien assaisonné. C'est juste toi en fait le problème, pas mon curry. — Tu dis ça parce que tu le penses ou pour te forcer à le finir?, demanda Keisuke. — Tais-toi.
Prise en flagrant délit, Naomi lâcha un soupir, démontrant rapidement que le noiraud avait raison. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas mangé quelque chose d'aussi fade, si bien qu'elle regrettait son choix de plat. Elle grimaçait de plus en plus, dépitée d'avoir dépensé deux cents yens pour un repas dont elle ne voulait déjà plus. Mais l'adolescente à la chevelure pourpre avait été élevée de manière à ne jamais gâcher quelque chose de payé; elle se tut donc, mâchouillant son riz et ses carottes en se servant un verre d'eau à côté.
— Tu sais que tu peux aller chercher des accompagnements, hein?, souffla Baji. — Ah ouais? — Bah oui. T'es jamais entrée dans une cantine ou quoi? — Non justement! J'ai toujours mon bentô de préparé!
