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LES JOURS PASSAIENT, ET LE MORAL DE Naomi remontait étonnamment vite depuis la venue de Keisuke. Et ce point était visible par tous, en particulier par ses camarades de classe; depuis le début d'année, jamais ils ne l'avaient vu aussi souriante, joyeuse, et la surprenaient même à longuement bavarder avec son ami aux cheveux de jais quelquefois. Quand celui-ci était là, il ne s'agissait plus du tout de la même Naomi qu'ils avaient côtoyé depuis trois mois, mais une jeune fille rayonnante, taquine, et très amicale – du moins, de loin. Et beaucoup des collégiens pouvaient l'affirmer, mais même si elle ne leur parlait pas, il était bien plus agréable de la voir ainsi plutôt que recluse de la classe entière.
Ainsi, certains d'entre eux se tâtaient à aller lui parler, à elle mais également à Baji. Aux yeux de ses camarades, le noiraud était un garçon intrigant, mystérieux, et qui dégageait à la fois un certain charisme et une aura inquiétante qui pourtant, attirait également. Il fallait voir le nombre de personnes qui le dévisageaient chaque jour, en particulier lorsqu'il retirait ses lunettes. Peut-être était-ce parce qu'il était un beau garçon, ou bien encore parce que les traits de son visage lui donnait l'air d'être bien plus grand.
La pause déjeuner avait débuté et, depuis qu'ils s'étaient retrouvés, Baji et Watanabe s'installaient à chaque fois à la table de cette dernière – celle-ci se trouvant juste à côté des fenêtres – afin d'ouvrir leurs bentos respectifs. Assis l'un en face de l'autre, ils découvraient ce que leurs mères leur avaient à chacun préparé, avant de relever les yeux vers l'autre.
— Une salade?, fit en premier Baji, lorsque ses iris avelines descendirent vers la boîte de son amie. — Ouais, j'aime beaucoup manger des salades quand il fait chaud, c'est très rafraîchissant. Et j'adore les tomates en plus. — Mouais, pas très original. — T'as des onigiris, qu'est-ce que tu me parles d'originalité?, maugréa l'adolescente à la chevelure prune. Quoique, t'as fait des efforts, t'as pas pris tes yakisobas.
Baji souffla suite à la remarque de l'adolescente et, afin de lui faire fermer son clapet, décida de lui donner un vif coup de pied au tibia. À son contact, Watanabe laissa échapper un gémissement plaintif, abasourdie par tant de méchanceté de la part de son camarade.
— Arrête d'être violent, je mérite pas de me faire maltraiter comme ça!, vociféra-t-elle avant de lui rendre son coup de pied. — C'est bon, je t'ai pas arraché la jambe, t'es en sucre ou quoi?!, répliqua Keisuke avant d'esquisser un sourire goguenard.
Naomi laissa échapper un profond soupir, avant de s'appuyer contre le dos de sa chaise et séparer ses baguettes jetables en deux.
