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— EH, NAO', MURMURA BAJI D'UNE VOIX TRAÎNANTE. Ton téléphone vibre.
La nommée mit quelques secondes à émerger de ce petit moment de bonheur que lui avait offert ce jeu de regard. Confuse, elle papillonna faiblement des yeux puis, en constatant que le noiraud avait fini par s'éloigner d'un pas, finit par prendre conscience de la situation. Ses joues s'empourprèrent, alors que ses mains se mirent à fouiller maladroitement ses poches pour récupérer le petit objet qui, en effet, vibrait depuis maintenant un bon moment. Naomi plissa le regard afin de lire le nom du contact qui l'appelait. Une grimace finit par lentement déformer ses lippes rosées; il s'agissait de sa mère.
— Oh, merde..., murmura-t-elle.
La violacée releva la tête en direction de Baji, qui la fixait sur un air interrogateur. Elle finit par accepter l'appel entrant, avant d'amener son téléphone à son oreille. Elle le regretta très vite; au bout du fil, sa mère hurlait à plein poumons.
— Tu ne me réponds que maintenant? Tu as conscience de l'heure qu'il est?!, s'emportait-t-elle. — A-Allô maman, oui, je sais, je– — Non, tu ne sais pas, il est bientôt une heure du matin bon sang!, la coupa la plus âgée. Qu'est-ce que tu fais encore dehors à cette heure là?! Où est-ce que tu es?!
L'adolescente regarda autour d'elle, comme si elle trouverait la réponse à sa mère quelque part. Mais à cause du faible éclairage, elle ne voyait aucune information sur le nom de la salle d'arcade, ou encore un quelconque panneau où serait inscrit l'adresse.
— Je ne sais pas, avoua-t-elle avec faiblesse. Je... — Tu ne sais pas? Tu te moques de moi, j'espère? — Je sais juste qu'on est à Shibuya... Je vais sortir et chercher une adresse, je te l'enverrai. — D'accord. Fais vite, je viens te chercher.
Un léger soupir désemparé s'échappa des lèvres de Naomi. Elle ne se souvenait pas avoir vu sa génitrice s'énerver ainsi depuis bien longtemps, et entendre sa voix d'habitude si douce et taquine rendue aussi agressive en ce soir, lui faisait un énorme pincement au cœur. Et Keisuke, qui était resté en retrait par rapport à la situation, finit par poser ses deux mains sur les épaules de la plus jeune afin de la rassurer.
— Ça va?, demanda-t-il à mi-voix, ce à quoi l'enfant des Watanabe répondit dans un hochement de tête. — C'est à qui, cette voix? Tu es avec quelqu'un? — Heu... Oui, répondit l'adolescente aux reflets pourpres. Keisuke est avec moi. — Passe-le moi, s'il te plaît. — D'accord.
