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— T'AS DE LA CHANCE, SOUFFLA WATANABE. Si tu étais arrivé encore cinq minutes en retard, je n'aurai pas pris le temps de rester plus longtemps. — Non mais c'est compliqué de quitter ses potes un dimanche pour travailler aussi, rétorqua Baji alors qu'il plaçait sa veste sur un porte-manteau. — Je m'en fiche, je prends de mon temps pour toi là!
Le noiraud soupira face à la réprimande de son amie puis, une fois ses chaussures retirées, s'avança dans la pièce principale de l'appartement où était déjà assise Naomi. Il remarqua assez vite qu'elle semblait plus ou moins vexée, ce qui eut le don de lui arracher un sourire: elle n'était pas vraiment crédible, pour l'instant, et semblait plus avoir l'air de faire un caprice qu'autre chose.
— Tu boudes? Sérieusement?, demanda-t-il. — Ramène tes fesses et assieds-toi, on va faire des maths. — Oh non! — Oh si!, répliqua Naomi. Tu le mérites. — Hein? Mais pourquoi?
L'adolescente à la chevelure pourpre se retourna entièrement vers lui, puis haussa les sourcils.
— Tu me demandes pourquoi?, fit-elle, comme si la réponse lui paraissait évidente. Ta mère a eu quel genre d'urgence, hier? — Ma mère?, répéta le noiraud. Bah... rien? Mais de quoi tu me parles en fait? Je comprends rien là. — Grillé. Tu n'étais pas avec elle. Et tu ne peux pas te rattraper, je lui ai demandé et elle me l'a dit elle-même.
Le sourire de Baji s'estompa peu à peu, tandis que ses sourcils se froncèrent. Même si cela avait mis du temps, il commença à comprendre qu'elle lui parlait du lapin qu'il avait posé la veille, lors de son rendez-vous pour se faire percer les oreilles.
— Si tu ne voulais pas venir avec moi, poursuivit Naomi d'une petite voix désappointée, j'aurai préféré que tu me le dises. Je ne t'en aurai pas voulu.
Finalement, Keisuke s'assit auprès de la jeune fille. Il tentait de créer quelques contacts visuels avec elle, mais celle-ci ne cilla pas et garda en vue le livre de mathématiques qui contenait le programme de l'année ainsi que toutes sortes d'exercices pour s'entraîner. Puisqu'elle ne semblait pas vouloir lever la tête, il lui donna une tape à l'épaule, ce qui la fit grogner.
— T'es vexée?, insista-t-il encore une fois. — Non. — Si. — Non. — Si, tu l'es. Tu me fais une crise, là. — Mais non!, s'offusqua Watanabe. T'es insupportable bon sang...
