Chapitre 18

69 6 3
                                    

Elle avait mal à la tête, et la douleur était insupportable. Lorsqu'elle avait fermé les yeux subitement, Hermione était dans les jardins du château et à présent, elle se posait la question de comment elle était arrivée dans l'infirmerie.

Il faisait nuit lorsqu'elle sortit de son sommeil. La lune était haute dans le ciel, brillant de milles feux. Il lui fut très difficile de se relever, mais la lionne y parvint, après une bonne dizaine de minutes à se battre contre la douleur.

Assise sur le lit grinçant et assez dur, elle tentait de se remémorer ce qu'il s'était passé. Puis elle entendit la porte de l'infirmerie s'ouvrir, et prise d'une grande frayeur, elle se recoucha très violemment, se remettant dans la même position que lors de son réveil.

La douleur fut plus insupportable qu'elle ne l'avait été auparavant, mais la peur l'empêchait de se plaindre.

Hermione entendait quelqu'un marcher. Mais ces bruits de pas étaient discraits, comme si la personne avait de petits pieds, ou bien n'avait pas de chaussures.

Crispée, elle ne bougeait plus. Qui était-ce ? Que voulait-il ?

Les pas se faisaient de plus en plus audibles, puisque cette personne se rapprochait de la lionne.
Yeux fermés, respiration maîtrisée, mais coeur battant la chamade, la jeune fille était prête à se défendre si jamais quelque chose venait à arriver.

Elle entendit les rideaux se tirer : l'inconnu.e était entré.e dans son espace.

Toujours immobile, la personne s'approchait d'elle. Puis, alors qu'elle s'attendait au pire, puisqu'il fallait se l'avouer, personne ne venait la nuit dans l'infirmerie, elle sentit une main sur son front.
Chaude et douce, la main détaillait de grands doigts, longs et fins.
Puis elle descendit sur sa joue, avant d'arriver sur sa propre main.

------------------------------

Drago n'arrivait pas à dormir. Depuis que sa colocataire avait été agressée, le sommeil l'avait quitté, et rien n'y faisait, il n'avait pas la volonté de revenir.

Il avait pris l'habitude depuis trois jours maintenant, de se rendre dans la chambre d'Hermione, pour sentir son odeur, voir ses affaires, s'imprègner de ce qu'il pourrait être ses derniers instants.

Quand allait-elle se réveiller ? Allait-elle ne serait ce que se réveiller un jour ?

Il avait peur. Peur d'avoir fait une bêtise, peur que tout soit de sa faute, peur de la perdre sans avoir même pu faire un point sur ses sentiments...

Puis alors, le quatrième soir sans elle, il n'en puis plus. Il était dans sa chambre, parcourant la bibliothèque que la directrice lui avait si gratieusement offerte à sa nomination en tant que préfète en chef.

Depuis qu'il avait découvert qu'elle était "celle-qu'il-ne connaissait-pas", celle qu'il avait rencontré lors du bal, des tas de questions se posait dans son esprit. Il savait qu'il l'aimait, et ce depuis que Blaise lui avait poser des questions sur toute cette histoire.

Il ne pouvait nier qu'il aimait sa collocataire, sa nouvelle amie.

Alors il se leva, et quitta ses appartements. Les longs couloirs étaient froids et sombres, donnant un caractère plus que surnaturel et effrayant au château. Peut être un des fantôme allait le voir ? Et préviendrait Rusard ? Mais il s'en fichait. Il ne se cachait pas non plus à vrai dire.
Tout ce qu'il voulait s'était voir le visage de la lionne, qui depuis quatre jours, était la lionne-au-bois-dormant.

Ses pas résonnaient parmi la pierre, ses chaussons faisant plus de bruit qu'une simple paire de souliers.

Il ouvrit la porte grinçante, surpris de ne pas la trouver fermée, et avança dans l'espace médical de Poudlard.

Les rideaux était tous ouverts, permettant de voir si la place était prise ou non. Et parmi ces douzaines de lit, un seul n'était pas visible. Il s'agissait d'un des derniers, au fond de la salle : celui dans lequel Hermione se trouvait.

Il avança et ouvra délicatement les rideaux blancs qui donnaient un caractère macabre à la pièce.

Ses yeux s'embuhèrent tout à coup. Allongée, immobile, un bandage sur la tête, était la Hermione qu'il voyait actuellement. Il ne la voyait même pas respirer. Il s'avança, puis toucha son front, elle était chaude, lui prouvant ainsi, qu'elle était encore en vie.

Puis il descendit sur sa joue, douce, chaude, et habituellement était rougie par tout ce qu'elle faisait et la chaleur qu'elle dégagait en tant que lionne, en tant que femme active et pleine d'énergie.

Enfin, il descendit sur sa main, lui attrapant, avant de s'agenouiller, en pleurant.

"-Oh, Mione je t'en pris, je n'en peux plus. Ces derniers jours ont été les pires que je n'ai jamais vécu. Je découvre d'abord la vérité de toute cette histoire, et tu te fais agresser. Je suis tellement désolé, tout cela est de ma faute, j'en ai l'impression."

Il pleurait à n'en plus finir.

"-Si seulement tu savais ce que je ressens. Je ne me suis jamais senti aussi bien que lorsque je t'écrivais ou bien même en étant avec toi dans notre salon. Inconsciemment, je voulais que tu sois celle que je ne connaissais pas, et mon vœu fut exaucé. Reviens-moi, je t'en pris ! "

Pour la première fois depuis longtemps, Drago ne pouvait cacher ses émotions, il était désespéré.

Il senti alors une petite pression sur la main droite, celle qui tenait la main de la jeune femme.

"-Je suis là, Drago. Tout va bien, murmura-t-elle d'une voix, elle aussi, pleurante."

La tête blonde se redressa rapidement, et lorsqu'il la vit réveillée face à lui, il ne put s'empêcher de lui sauter dessus, la prenant dans ses bras comme jamais auparavant il avait tenu quelqu'un dans ses bras.

"-Par Merlin, tu vas bien, pleurait-il.

-Par Merlin, tu es ici, pleurait-elle."

Celle qu'il ne connaissait pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant