Chapitre 18 : Envoûtant clair de lune

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Le message à peine expédié qu'elle accrocha sa ceinture, vérifiant à l'arrière si son fils l'était aussi, pour ensuite débrayer et rejoindre la route. Au lieu de prendre comme à l'accoutumée le chemin menant au cabinet, la psychiatre tourna dans une autre direction. Pour combler le silence régnant dans l'habitacle, son doigt pressa un bouton, faisant résonner les vibrations provenant de la radio. La tête contre sa peluche, le petit brun terminait sa nuit sereinement. En voyant son visage endormi dans le rétroviseur, son cœur s'adoucit, se disant que ce cauchemar allait bientôt prendre fin. Malgré ces mois compliqués, Henry n'a rien perdu de sa bonne humeur. Il était toujours le même : souriant, joueur et extrêmement bavard. Chaque jour, le brun était son rayon de soleil à travers les nuages, son pilier à travers la tempête, son trésor précieusement enfoui.

Ayant déjà franchi les limites de la ville portuaire, la berline s'arrêta une vingtaine de minutes plus tard devant une maison. Cette dernière ressemblait plus à un manoir, entièrement fait de noir dans un style gothique. À première vue, cette bâtisse n'avait rien d'accueillant entre son jardin peu entretenu et la devanture à la limite de l'effrayant. Mais pourtant, ce qui rendait réellement l'endroit chaleureux, était tout simplement la personne qui habitait les lieux. Réveillé par la douceur maternelle qui l'entoura, le jeune Mills sortit de la voiture, retrouvant les graviers qui constituaient la majeure partie du sol. Toujours accompagné de sa peluche, il arriva devant le perron, montant calmement les marches. Il se fit rapidement rejoindre par sa mère qui toqua contre la porte, ouverte dans les secondes qui suivirent par une jolie rousse.

– Mes deux amours sont enfin de retour ! Comment va mon neveu favori ? s'empressa-t-elle de dire en s'accroupissant à sa hauteur.

– Je vais bien, mais en même temps, je suis ton seul neveu, tata Lena, s'amusa-t-il en serrant son doudou contre sa poitrine.

– Tu as raison, petit malin, sourit celle-ci en appuyant sur le bout de son nez. Allez, rentre. Une tasse remplie de chocolat chaud t'attend.

– Avec de la cannelle ? demanda le brun, les yeux brillants de bonheur.

– Bien sûr !

Ce dernier l'enlaça avec toute sa reconnaissance, faisant de même avec sa mère qui le couvrit de baisers. Sa petite silhouette disparaissant complètement, les deux sœurs vinrent également se prendre dans les bras, se séparant par la suite.

– Cela me fait plaisir de te revoir. Une affaire urgente à régler pour me déposer ton fils ? demanda la rousse après un instant de calme.

– Très urgente, même.

– Oh. C'est à propos de ce que Robin a fait, je suppose ?

Étant la seule et unique personne de confiance à ses yeux, Zelena avait directement été mise au courant de la bavure de l'homme, remontant il y a trois jours maintenant. Son cœur s'était brisé en entendant à l'autre bout du combiné les soubresauts de sa sœur, dépassée par les événements.

– Il m'a envoyé un message ce matin pour qu'on se retrouve au parc, expliqua-t-elle non sans la gorge serrée d'appréhension.

– Et tu as vraiment accepté ? s'indigna son aînée en croisant des bras.

– Mais j'ai un plan, Zel', essaya-t-elle de la rassurer.

– Plan ou pas, depuis ce qu'il t'a fait subir, je ne lui fais absolument plus confiance. Il pourrait t'arriver quelque chose ! Il... Il pourrait te faire du mal !

– Zelena, appuya la psychiatre en pressant ses épaules. Tout va bien se passer, j'ai la situation en main.

Connaissant sa cadette comme sa poche, la rousse abdiqua en marmonnant. Après tout, elle savait que rien ne pouvait lui faire changer d'avis.

Sous toutes ses facesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant