Chapitre 29 : Ma Lune. Mon Soleil

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Cet enfer dans lequel elle vivait s'achevait enfin. Elle n'en voyait plus le bout, piégée dans cette spirale infernale qui lui bouffait la vie.

Cinq ans. 

Voilà le temps qui s'était écoulé depuis ce jour fatidique, basculant le destin et l'avenir qui leur étaient voués. Mais tout prenait fin, ce jour était enfin arrivé.

Dès l'aube, alors que la plupart des habitants de Storybrooke étaient encore plongés dans un profond sommeil, la brune était déjà sur la route, roulant vers le pénitencier le plus proche. Elle allait de nouveau pouvoir la prendre dans ses bras, lui chuchoter dans le creux de l'oreille tout ce qu'elle avait dû taire depuis des années.

La berline noire trouva place devant ce bâtiment glacial, ne laissant passer aucune once de chaleur. Malgré le nombre important de fois qu'elle était venue, le même sentiment parcourait le long de son échine : l'effroi. Toutefois, elle franchit la porte qui amenait à l'intérieur de ces murs de béton, saluant d'un simple geste de la tête le garde qui sécurisait l'antre de ces abîmes.

Ses hauts talons tambourinèrent contre le carrelage froid, avançant à tâtons jusqu'à l'accueil où elle déclina son identité. Après une réponse âpre et terne de la gardienne qui lui intima d'attendre dans la salle, la brune prit place sur l'une des chaises à sa disposition, croisant élégamment ses jambes galbées tout en déposant ses mains liées sur sa jupe crayon. Et elle patienta ainsi, ses yeux ambrés fixés sur l'horloge accrochée à la façade de briques, s'agaçant par moment des cliquetis incessants.

Regina détestait attendre, surtout lorsqu'il s'agissait d'un jour important comme celui-ci. Elle n'en pouvait tout simplement plus. La psychiatre maudissait encore cet après-midi où elle aurait dû agir, lui crier de ne pas y aller et rester en compagnie de son fils et de sa sœur. Mais non, tout ce qu'elle a fait ne se résume qu'en un seul mot : rien. La culpabilité avait rongé son être tout entier dès lors qu'elle avait reçu cet appel, cet appel qui avait fait basculer toute sa vie...


— Reg', ton téléphone sonne.

À l'autre bout de la pièce, en train de ranger un énième album-photos de famille, la concernée rejoignit sa sœur dans le salon, prenant le cellulaire entre ses mains. Pensant au début recevoir un appel du cabinet ou encore de monsieur Gold, sa surprise n'en fut que plus grande lorsque le nom du contact s'afficha.

— Pourquoi m'appelle-t-il ? murmura la brune à demi-mot en mordillant son ongle.

— Qui est-ce ?

— Le frère d'Emma.

Puis elle commença à faire les cent pas autour de la table basse, les iris ancrés sur l'écran numérique, sentant son cœur tambouriner à l'intérieur de sa cage thoracique. La rouquine, spectatrice de cette scène ridicule, s'impatienta en l'observant tourner en rond, lui donnant presque mal à la tête.

— Et bien vas-y, décroche bon sang !

Surprise, mais surtout décontenancée, elle finit par se plier à cet ordre, appuyant fermement sur le bouton vert qui allait s'éteindre d'une seconde à l'autre.

— Allô ?

À l'autre bout du téléphone, la voix erratique et paniquée du brun résonna, plongeant dans l'incompréhension totale le docteur.

— Parle moins vite je ne comprends rien... Neal ? Allô ?

En enlevant le combiné de son oreille, elle se rendit compte qu'il avait raccroché.

— Qu'est-ce qu'il voulait ?

— Il faut que j'aille rapidement au restaurant, il parlait tellement vite que je n'ai rien comp-

Sous toutes ses facesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant