Entendu, directeur Kim

Chapitre 21

« Je veux vous appelez oppa. »

Dongwoo se retourna. Il venait d'accrocher sa ceinture quand Léli avait fait cette brusque requête. Elle leva un regard sombre sur lui , un regard qu'il ne lui avait jamais vu.

« Oppa, rejoignez-moi à l'arrière. »

Déclara-t-elle avec une étrange dureté. Dongwoo négocia calmement :

« Vous allez être en retard mademoiselle... »

« C'est comme ça qu'il vous le disait, n'est-ce pas ? »

Le chauffeur eut un temps d'arrêt. Elle poursuivit :

« Jinhyang ? Il vous le disait comme ça, n'est-ce pas ? Quand il voulait... »

La situation était de plus en plus tendue. Le chauffeur tenta de ne pas se faire d'idées. Il pivota complétement vers elle et l'appela en essayant de capter son regard :

« Léli ? »

« Coucher avec moi. »

« Quoi ? »

Elle osa enfin monter vers ses yeux et le fixer. Une lueur de défi y brillait intensément. Elle était déjà aller aussi loin, elle ne reculerait plus. Dongwoo feignit de ne pas comprendre. Elle cracha alors :

« Sinon je vous balance vous et Jinhyang. »

« Comment ? »

« Je vous ai vu il y a quelques jours, vous sortiez tous les deux de l'arrière de la voiture noire: cette voiture ! Et il vous a embrassé ! Et vous étiez à demi-déshabillé ! Je sais que vous couchez ensemble entre vos courses ! »

Elle avait crié. Dongwoo avait lui la respiration de plus en plus rapide. Merde ! Il avait pourtant dit à Jinhyang de ne pas descendre sans être parfaitement revêtu ! Mais d'un autre côté, c'était lui qui s'était garé à cette endroit et qui avait acheté ce satané gâteau... Il voulut attraper les épaules de la jeune femme pour tenter de la raisonner. Elle se débattit. Ce fut elle qui lui attrapa le poignet. Après un instant, tous deux semblaient s'être calmés. Elle le maintenait toujours. Léli le dévisagea. Il vit les joues de sa cliente rosirent. Elle négocia :

« Couchez avec moi. Couchez avec moi comme vous le faites avec lui et je ne dirais rien. »

Elle semblait être honnête. Dongwoo savait les sentiments qu'elle nourrissait pour lui. Elle avait dû être terriblement blessée en le découvrant. Elle pouvait faire bien pire. Cette requête semblait plus que modeste. Modeste ! Comment pouvait-il être si raisonné... Mais s'il ne faisait rien, il perdait son boulot. Il ne pouvait pas, pas encore.

Léli perdait patience. Voyant que le chauffeur ne se décidait pas, elle préféra renoncer. Tant pis pour lui ! Elle lui lâcha le poignet mais aussitôt, il rattrapa le sien. Léli trembla. Dongwoo se pencha vers elle doucement. Il déposa ses lèvres sur les siennes. Elle sembla soudainement très fragile. Il passa entre les sièges et la saisit par la taille. La jeune femme se mit à regretter. Elle avait déjà vu pas mal d'homme dans sa vie. Mais celui-là... Celui-là elle l'aimait et elle aurait voulut les choses autrement. Il l'allongea avec délicatesse sur la banquette. Elle alternait son regard entre les yeux noisette, les siens s'humidifiant. Elle semblait avoir peur.

Dongwoo prit délicatement sa main et la plaça sur sa joue. Il laissa Léli accompagné son geste tendit qu'il se penchait pour l'embrasser à nouveau. Puis il retira sa veste. Il enleva sa casquette de conducteur et sa cravate. Il déboutonna sa chemise. La jeune femme crut que son visage lui brûlait. Comme elle ne bougeait pas, Dongwoo la releva et la serra dans ses bras. Il retira lentement son gilet et ouvrit la fermeture de sa robe. Le tissu glissa sur la peau douce. Elle sentait l'agrume, fraîche et énergique. Il embrassa l'épaule nue tout en retirant le soutien-gorge. De ses mains libres, Léli massait le large dos dans lequel elle se réfugiait. Elle finit par retirer la chemise du chauffeur. Il s'allongea sur elle, sa main maintenant sa nuque. Leurs doigts se lièrent. La jeune femme l'embrassa. Puis il descendit. Des larmes coulèrent sur le visage de Léli tendit qu'elle sentait la chaleur l'envahir.

Il était minuit passé quand Léli rentra chez elle. Aussi silencieuse que possible, elle retira ses talons et avança dans le noir du salon. Elle ne cessait de remettre ses cheveux en place et de se mordiller les lèvres en rougissant. Elle l'avait fait ! Elle avait réussi à tenir jusqu'au bout. Elle y avait prit beaucoup de plaisir en plus : Dongwoo était si beau et embrassait comme un Dieu ! Et personne ne se douterait de rien ! Elle avait fait en sorte qu'on la croit en soirée alors qu'en réalité, la voiture n'avait pas bougé du garage. Elle se sentait revigorée. Voilà ! Elle s'était vengée de Jinhyang ! Il n'avait qu'à pas désirer ce qui avait déjà un propriétaire ! Même si réellement, Dongwoo ne lui appartenait pas...

Léli alluma la lumière de la cuisine et alla se chercher un verre d'eau.

« Ne bouge plus. »

Elle manqua de s'effondrer de terreur. Son frère se tenait contre le mur au côté de la porte. Elle ne l'avait vu quand allumant. Il s'approcha d'elle en lui lançant un regard suspicieux. Elle essayait de le fuir et tournait autour de la table. Jinhyang l'écrasait de toute sa hauteur. Il finit par la coincer contre un mur. La jeune femme était terrorisée. Il murmura :

« Tu es contente maintenant ? »

Elle rougit et paniqua :

« Qu'est-ce que tu fais ? Comment... ? »

« Tu penses pouvoir m'imiter ? Amatrice. »

Elle se pinça les lèvres. Ses jambes tremblaient et ne lui répondaient plus. Un sourire pervers décora le visage sombre de son frère. Il lui dit :

« Tu pensais vraiment que je ne serais pas au courant ? Vous êtes restés sur le parking petite idiote ! Dongwoo a dû être paniqué en te voyant faire. »

Elle se mit à se frotter les doigts. Jinhyang l'écrasait encore plus. Elle avait envie de pleurer.

« Enfin, tu voulais me porter préjudice ? Lui lança-t-il avec un rire ironique. Me menacer ? Mais oh ! Dommage, c'est moi qui ai des preuves contre toi. Doublement dommage, si notre chauffeur disparaît à cause de ça, tu seras celle qui en souffrira et pas moi. »

Elle se mit à pleurer. Le directeur s'écarta d'elle et elle glissa contre le mur. Il se moqua :

« Et maintenant tu chiales parce que tu regrettes ? Tu es pathétique. »

Il lui ordonna avant de partir :

« Ne t'approche plus de lui. »

Léli continua de pleurer contre le carrelage froid. Son maquillage était fichu. Des tremblements secouaient tout son petit corps. Comme toujours, Jinhyang avait autorité sur elle. Elle allait arrêter, elle n'approcherait plus Dongwoo. Elle ne ferait plus rien.

Quand Jinhyang rencontra Dongwoo le lendemain, il profita que son père fusse parti chercher son portefeuille pour lui glisser :

« Tu t'es bien amusé hier soir avec Léli ? Ecoute cet accord ne concerne que nous deux. Je t'interdis de voir qui que se soit d'autres et pas même elle. »

« Monsieur. Répliqua Dongwoo. Léli est un membre de la famille Kim et je suis par conséquent aussi son chauffeur. Je ne vois pas pourquoi vous devriez être le seul à en profitez. Je ne crois pas vous appartenir car, en réalité, je travaille pour votre père. Je ne vois pas non plus pourquoi je devrais me contenter d'avoir des rapports sexuels avec vous. Vous n'êtes ni mon petit ami, ni mon amant, ni mon fiancé. Vous êtes mon client et Léli aussi, au même titre. »

Jinhyang fut fou de rage d'entendre ça. Il voulut répliquer, mais monsieur Kim surgit au même moment.

« Vous n'êtes ni mon petit ami, ni mon amant, ni mon fiancé. Vous êtes mon client et Léli aussi, au même titre. »

Le directeur ne pensa qu'à ça de toute sa journée. Il restait difficilement concentré sur son travail. Il ressassait encore et encore. Il était jaloux. Il était terriblement en colère contre Dongwoo et contre lui-même. Il aimait chaque instant avec son chauffeur ; il était prêt à faire bien plus pour lui si jamais il lui demandait. Et il devait le partager ? Il en était hors de question. Il allait le faire souffrir. Il voulait le voir se torturer jusqu'à ce qu'il vienne lui dire qu'il regrettait, qu'il n'avait pas pensé ce qu'il avait dit et qu'il allait lui promettre de n'avoir désormais personne d'autres que lui. Si seulement sa sœur ne s'en était pas mêlée !