Chapitre 28

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L'odeur de médicament lui agressa le nez. Il avait une horrible pression sur la tête. Il aurait préféré rester endormi. Jinhyang s'agita dans son lit d'hôpital. Quand il ouvrit enfin les yeux, il était seul. Il voulut se lever et un mal de crâne, comme une piqure à l'arrière de sa tête, l'en dissuada. Sa respiration était stable mais sa gorge était très sèche. Ça le démangeait un peu partout. Finalement, il put recouvrer des forces après quelques minutes. Sa main attrapa la manette du siège et il le redressa. Au même instant, une infirmière entra. En le voyant réveiller, elle s'inclina et s'approcha en trottant pour savoir s'il désirait quelque chose. Jinhyang demanda à se désaltérer. Après qu'il est bu, elle lui décrivit son état et la conclusion qu'en avait fait l'hôpital.

« Votre état est stable et vous guérirez très rapidement. L'accident a eut lieu il y a moins de cinq heures et vous êtes déjà éveillé ! Vous vous êtes foulé la cheville gauche, plusieurs bleus se trouvent sur votre tête, vos jambes et votre poitrail. Nous craignons seulement que votre bras droit soit sévèrement cassé : il a dû amortir le choc tandis que vous souhaitiez vous protéger. »

Le directeur remarqua alors qu'il était en écharpe. Il était immobilisé. Cela ne lui arrivait pas souvent. L'infirmière sortit de la pièce après lui avoir prodigué les derniers soins.

Kim Jinhyang resta plusieurs heures seul. Il trouva le temps long. Mais lorsqu'il vit sa mère entrer, il aurait préféré resté ainsi.

« Oh mon dieu ! Regarde ton état ! Ta pauvre sœur ne s'en est pas aussi bien sorti. Pourquoi était-elle la première sur le trajet du camion, hein ? Vous auriez dû échanger de place ! »

Elle se plaignit encore un peu pour Léli. Puis elle se plaignit auprès de Jinhyang à cause de son absence à Mido.

« Un homme d'affaires doit toujours rester en santé ! Quoi qu'il arrive, il ne doit jamais s'arrêter ! Alors rétablis toi vite ! Je t'emmènerai ton travail un peu plus-tard dans la journée puisque tu es enfin réveillé... »

« Demander-le à ma secrétaire. Je veux qu'elle s'en charge. »

Il était hors de question qu'elle fouille dans ses papiers. Madame Kim sembla comprendre et elle afficha une mine pincée. Elle concéda à la requête de son fils avant de repartir aussi vite qu'elle était venue. En chemin, vers la porte, elle s'apitoya encore :

« Et maintenant il nous faut aussi changer de chauffeur. Quel imbécile d'avoir un accident en pleine matinée aussi ! »

Jinhyang sentit son cœur battre douloureusement. Son esprit avait tout occulté pendant un instant. Mais désormais les images lui revenaient. Changer de chauffeur ? Dongwoo était dans une situation grave ? Est-ce qu'il... Comme il crut sentir des larmes monter, il préféra ignorer la question qui resterait sans réponse. Il téléphona à sa secrétaire.

Sur son ordre, elle lui ramena une liasse de document et son ordinateur portable. Il reprit aussitôt le travail. Le lendemain, il lui était possible de s'asseoir. Il demanda à pouvoir se déplacer en fauteuil roulant. Il ne voulait pas attendre que son bras guérisse pour pouvoir se déplacer en béquille : il voulait connaître l'état des autres au plus vite.

Léli dormait toujours. Elle avait subi une lésion importante musculaire, et sa tête avait été grandement touchée. Cependant à part sa jambe cassé, elle s'en sortait miraculeusement bien. Le camion arrivant de son côté, elle avait été projetée contre son frère, ce qui avait permis d'amortir les coups. Si elle restait dans cet état, c'était plutôt pour raison psychologique selon les médecins. Sa conscience s'était créé ce coma artificiel pour ne pas avoir à subir le retour de l'accident qui avait dû profondément la choquer. Elle se réveillerait sûrement avec un traumatisme.

Monsieur Kim ne rendit visite à aucun de ses enfants. Jinhyang ne fut pas surpris. Il eut par contre plus de mal à trouver ce qui était arrivé à leur chauffeur. Il était encore en vie, et se trouvait dans le même hôpital. Mais son cas était plus grave. Son bras gauche avait subi une profonde blessure. Sans l'intervention rapide des urgences, il l'aurait perdu. Il était resté coincé dans la porte enfoncée, compliquant le travail des secouristes. L'airbag et le volant lui avait causé des cassures à certaines côtes, mais sans eux, l'un de ses poumons aurait pu être carrément préforé. Quant à sa tête, il avait été défiguré par les bouts de verres. Son crâne avait peut-être subi un choc. Son état était incertain.

Jinhyang sentit son cœur se serré en le voyant allongé, le corps recouvert de bandages en tout sens. Le bip du surveilleur cardiaque et le moteur du respirateur rendait la scène très impressionnante. Tous ces fils, ces perfusions et ces câbles dans son nez... Il rapprocha son fauteuil. Jinhyang caressa la main poser à ses côtés, celle qui était encore en état. Il resta un long moment à le regarder.

« Je payerai tes frais hospitaliers. »

Lui dit-il en posant sa tête sur le bras inconscient.

« Alors ne t'inquiète de rien et guéri. »

Seules les machines lui répondirent.

Entendu, directeur KimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant