Ward Cameron n'était pas le genre d'homme qui se laissait facilement marcher dessus. C'était lui qui marchait sur les autres, lui et personne d'autre.
On n'arrivait pas à sa place, à sa position sans avoir écrasé quelques têtes au passage.
Alors quand il n'appréciait pas que les choses tournent à son désavantage, il fallait y remédier ; d'une façon nette et précise, sans à côté, sans défaut. Et depuis trop de temps déjà, il sentait que la situation lui glissait entre les doigts. Il avait été plus indulgent, peut-être parce que Sarah était impliquée. Elle restait sa fille, et il l'aimait – mais même cet amour ne pouvait pas entraver le roi qui cherchait à rester sur son trône. Sa domination était totale, et elle allait le rester ; il n'y avait plus que Sarah à écarter de l'échiquier.
— Monsieur ? résonna la voix de Cruz derrière lui. Il est là.
Un sourire carnassier étira ses lèvres, et il se tourna pour accueillir son invité. Ses doigts refermés sur un verre cristal contenant un liquide ambré, il leva la main vers le blondinet même pas majeur qui venait de faire son entrée et le dévisagea – vermine prête à passer sous sa semelle.
— JJ Maybank. Bienvenue à bord.
Il l'invita à s'asseoir d'un geste de la main – l'obligea plutôt par la poigne de Cruz sur l'épaule de l'adolescent ; et se rapprocha de quelques pas avant de s'asseoir sur le bord de la table en acajou qui meublait la luxueuse pièce.
— Tu ressembles de plus en plus à ton père, je ne sais pas si on te l'avais déjà dit ?
— Ne parlez pas de mon p–
Un coup dans les côtes fit taire l'insolent qui osait le défier, et le sourire de Ward se fit plus grand.
— Tout aussi impulsif et hors de contrôle que lui, n'est-ce pas ?
Au prix d'un immense effort, sembla-t-il, son interlocuteur ne lui répondit pas, et après une gorgée de whisky, il posa son verre vide sur la table et se pencha plus près vers lui.
— Sais-tu, JJ, que ton père me doit un sacré paquet d'argent ? Je ne pensais pas que c'était humainement possible de s'endetter autant, rigola Ward ; mais toi et moi savons que le vieux Luke Maybank est prêt à tout pour un peu de poudre à se mettre dans le nez. Même à envoyer son fils régler ses redevances à sa place.
Les yeux bleus de l'adolescent se rembrunirent, ses sourcils se fronçant davantage à ses mots ; mais Ward Cameron n'avait pas fini d'enfoncer les clous du cercueil de JJ.
— En plus de ça, tu n'as toujours pas réuni les sous pour rembourser les dégâts que tu as fait sur ma propriété... Non, vraiment, je crois que nous voilà face à un gros problème.
Un silence suivit, puis une exclamation :
— Je vois pas de quoi vous parlez. J'ai bossé pour les dealers de mon père, j'ai remboursé ses dettes. Et je dois du fric à la famille Thornton, pas à vous.
— C'est là où tu te trompes, JJ.
Ward se releva, tournant le dos au misérable qu'il comptait détruire dans les minutes à venir. Son regard se porta sur le pont reluisant du My Druthers, et plus loin, sur l'eau calme de l'océan – le seul royaume qu'il ne possèderait jamais, tout le reste de Miami étant bien protégée dans le creux de ses mains.
Et il n'allait sûrement pas laisser une bande d'ados miteux détruire tout ce qu'il avait construit.
— Il y a une chose que tu dois comprendre : tout m'appartient. Du moindre sachet de coke qui circule dans cette ville à chaque brin d'herbe piétiné dans les beaux quartiers. Ce que tu as remboursé en juillet ? Ton père a joliment doublé la dette en quelques semaines. Et la maison des Thornton ? J'en suis propriétaire.
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𝗳𝗿𝗶𝗲𝗻𝗱𝘀 𝗼𝗿 𝘄𝗵𝗮𝘁𝗲𝘃𝗲𝗿 → 𝗈𝗎𝗍𝖾𝗋 𝖻𝖺𝗇𝗄𝗌 ¹
Fanfiction❝ 𝗍𝗁𝖾 𝗎𝗉𝗌𝗂𝖽𝖾 𝗈𝖿 𝗉𝗈𝗀𝗎𝖾 𝗅𝗂𝖿𝖾 ? 𝗐𝖾'𝗋𝖾 𝗂𝗀𝗇𝗈𝗋𝖾𝖽 𝖺𝗇𝖽 𝗇𝖾𝗀𝗅𝖾𝖼𝗍𝖾𝖽, 𝗐𝗁𝗂𝖼𝗁 𝗆𝖾𝖺𝗇𝗌 𝗐𝖾 𝖽𝗈 𝗐𝗁𝖺𝗍𝖾𝗏𝖾𝗋 𝗐𝖾 𝗐𝖺𝗇𝗍, 𝗐𝗁𝖾𝗇𝖾𝗏𝖾𝗋 𝗐𝖾 𝗐𝖺𝗇𝗍. 𝖺𝗇𝖽 𝗂𝗍'𝗌 𝗀𝗈𝗂𝗇𝗀 𝗍𝗈 𝖻𝖾 𝗍𝗁𝖾 𝗌𝗎𝗆�...