𝗈𝗇𝗓𝖾

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Une semaine était passée depuis la fameuse soirée que JJ, Kiara et Sarah avaient fui en foutant un joyeux bordel dans le monde trop parfait de Ward Cameron. Et si les Kooks avaient semblé complètement oublier leur existence durant ce laps de temps, les Pogues n'étaient pas dupes et se préparaient chaque instant à recevoir la désagréable visite du shérif Peterkin et des flics, ou pire, de Cameron et de ses chiens de garde. Mais personne n'était venu toquer à la porte du Château, et Sarah était même restée avec eux sans que quiconque n'y trouve quoi que ce soit à redire. 

Sept jours sous tension et pourtant, Kie en avait apprécié chaque seconde ; aux côtés des Pogues, la vie se remplissait d'adrénaline et noyait son monde de nuances de couleurs qu'elle n'avait encore jamais vu – et à la pensée qu'il ne restait qu'un petit mois à vivre aux côtés de John B, Sarah, Pope et JJ, la boule dans sa gorge se transformait en pierre au creux du ventre. 

Et puis, sept jours où JJ l'avaient entraîné à remettre les pieds dans l'eau ; le souffle qui se coupait à l'approche de l'océan avait presque disparu désormais, inexistant surtout quand il lui tenait la main – elle avait même réussir à se baigner jusqu'aux genoux sans penser à sa quasi-noyade, et elle attendait même la prochaine séance "niquons-tes-peurs-Kie" de JJ.

Aux rayons de soleil chatouillant les paupières, Kiara ouvrit donc les yeux ce huitième matin ; étirant son corps encore endormi, elle roula dans les draps et tendit l'oreille. La maison ne lui offrit que le silence assourdissant de la solitude : JJ était sûrement au travail, Pope était retourné chez ses parents depuis deux jours et John B et Sarah devaient être partis tous les deux faire elle-ne-savait-quoi, la laissant complètement seule. 

Pas qu'elle s'en soucie ou qu'elle y accorde de l'importance, un peu de temps avec elle-même ne lui ferait après tout aucun mal. Délaissant un short pour couvrir ses jambes nues, elle se leva finalement vêtue de son débardeur qui servait de pyjama et d'une culotte, direction la cuisine pour trouver de quoi se mettre sous la dent en tant que petit-dej. 

Installée au comptoir devant un bol de céréales – puisqu'elle n'avait trouvé que ça – le doigt volant au-dessus de l'écran de son téléphone, elle mangeait sans faim les pétales soufflés au chocolat, plus concentrée sur son feed Instagram que sur ce qu'elle avalait. 

Jusqu'à ce qu'elle entende crisser des pneus devant la maison ; cela la fit relever la tête pour jeter un oeil à l'horloge toujours de travers au-dessus de l'évier en face d'elle. Ce n'était sûrement pas JJ, il était trop tôt pour ça. Elle haussa les épaules, s'attendant à voir débarquer John B avec Sarah, ou Pope qui était de retour... Mais quand elle entendit distinctement une voix masculine, basse et rauque qu'elle ne reconnut pas derrière la porte probablement déverrouillée, tout son corps se figea.

Ce n'était pas un Pogue, loin de là – son instinct, peut-être, le lui hurlait.  

Elle se retourna, à temps pour voir passer devant la fenêtre une ombre haute – c'était un homme immense, et elle dénombra deux voix sans hésiter ; ils n'étaient pas là pour se faire discrets, bien au contraire. Glissant silencieusement de son siège, ses doigts tremblants se refermèrent sur son téléphone et elle recula lentement vers le couloir, retenant sa respiration alors que son cœur semblait entamer une course endiablée dans sa poitrine. 

À peine une seconde après, la porte d'entrée s'ouvrit violemment, venant claquer contre le mur dans un bruit assourdissant qui la fit sursauter. Kie savait qu'elle était pour l'instant sauve car cachée par un mur, mais elle n'avait pas les yeux sur ce qu'il se passait et elle allait devoir trouver une bien meilleure cachette que le couloir où elle s'était réfugiée. 

Tu vois, je t'avais bien dit qu'il n'y avait personne, résonna soudain la voix d'un homme.

Ta gueule, et mets-toi au boulot.

𝗳𝗿𝗶𝗲𝗻𝗱𝘀 𝗼𝗿 𝘄𝗵𝗮𝘁𝗲𝘃𝗲𝗿  → 𝗈𝗎𝗍𝖾𝗋 𝖻𝖺𝗇𝗄𝗌 ¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant