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Le trajet se fit en silence. Héda paraissait suffisamment tendue et concentrée pour instaurer ce silence et personne n'avait la volonté de l'interrompre dans ses pensées. Sa colère contre Solaris semblait grandir à chaque foulée de son cheval, comme si elle réalisait de plus en plus la personne qu'il pouvait être. À quel point les hommes voulaient-ils exercer leur dominance sur celle des autres ? À quel point la volonté de puissance des uns allait écraser les autres ? Ils arrivèrent sur place quatre heures après. L'entrée du bunker était facilement repérable, puisque la cacher n'était vraisemblablement pas le choix souhaité. Elle se trouvait au milieu d'un champ vide, l'espace autour vide de bien cinquante mètres avant la lisière de la forêt de pins. Ils s'arrêtèrent à près de 500 mètres de l'entrée, soit suffisamment enfoncés dans la forêt pour qu'on ne les observe pas. Héda fit signe aux autres d'éloigner les chevaux tandis qu'elle partait en observation. Ils acquiescèrent et elle s'avança avec une discrétion phénoménale. Ils se retrouvèrent dix minutes après et Héda fit signe à Kael.

- J'ai besoin de toi. Il y a deux snipers, il faut les éliminer en même temps. Ils surveillent l'entrée de loin.

- Que deux ? Sûre ?

Héda hocha la tête. Elle équipa son pistolet du silencieux puis ils se mirent tout deux en mouvement, plus silencieux que des ombres. Héda lui indiqua du doigt sa position puis elle partit en direction opposée pour s'occuper du second. Ils se donnèrent chacun minutes. Héda compta dans sa tête, silencieusement, au fur et à mesure qu'elle s'approchait. Elle l'observa lorsqu'elle fut au pied de l'arbre dans lequel elle était juchée et leva son pistolet dans sa direction. Elle l'observa, immobile, dans une posture parfaite. Il n'était pas très loin, elle était sûre de ne pas le rater. Lorsque les cinq minutes sonnèrent dans sa tête, elle appuya sur la détente. La tête de l'homme s'affaissa contre le tronc de l'arbre mais il ne tomba pas, puisqu'il s'était attaché. Héda rabaissa ses bras puis fit demi-tour et rejoignit Kael.

- Et maintenant ? Demanda-t-il.

- On observe.

Ils furent rejoint par leurs amis et se postèrent en observation de l'entrée du bunker. Le froid de la nuit ne changeait rien à leur concentration et ils restèrent ainsi durant suffisamment longtemps pour observer les différentes rondes et mouvements des soldats qui les mènerait à construire un plan solide. Finalement, après plus de deux heures, Héda se leva. Les regards des autres se levèrent sur elle. Elle observait le bunker avec une lueur déterminée et ils sentirent l'heure du départ arriver.

- On fait comment, alors ? Demanda doucement Kael.

Héda plissa ses yeux, immobile.

- Eivar vous aller éliminer tous ces hommes dans la minute qui suit. Si possible de tirer ailleurs que sur leurs tenues, on va les leur prendre. Quand le groupe remplaçant arrivera de l'intérieur du bunker, on rentrera à notre tour sans qu'ils ne se doutent de rien. Il faudra débarrasser les corps avant. Prêts ?

Eivar se mit rapidement en position lorsqu'elle finit sa phrase, légèrement pressé par la fenêtre de temps dont il disposait pour se mettre en place. Une fois que ce fut fait, il prit une inspiration et tourna sa tête vers Héda. Cette dernière resta immobile encore quelques secondes puis elle hocha la tête en se tournant vers lui.

- Je vous fais confiance, dit-elle simplement.

Eivar la regarda quelques secondes puis il se remit droit et regarda dans le viseur. Tireur d'élite qu'il était, les quatre soldats devant le bunker tombèrent au sol dans les secondes qui suivirent, chacun présentant un impact à leur gorge. Héda eut une expression admirative puis elle et les autres se mirent en mouvement.

HédaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant