À toutes nos promesses...

29ème souvenir

PDV Ayden

-Eh ! Renvoie la balle ! Cria une voix.

Je n'étais pas sûr d'avoir très bien entendu, étant donné que la balle en question avait violemment atterrit sur ma tête.

-Tu peux pas jouer plus loin ?! Tu m'as fait mal ! Protestai-je.

-Ça va, je suis désolée ! Tu peux me rendre la balle maintenant ?

Je la lui lançai de toutes mes forces mais elle retomba à seulement quelques centimètres plus loin.

-Tu ne lances pas très fort pour un garçon...Dit la voix en s'éloignant avec le ballon.

-Ayden ça va ? Demanda Allie en se précipitant vers moi.

-Oui ça va. Dis-je en me relevant d'un coup. Mais je déteste cette fille !

-Qui ? Addison ? Elle est gentille pourtant ! S'exclama Hailey.

Je la toisai d'un regard noir.

-Tu trouves ça gentil de me lancer un ballon de basket dans la tête ?! Criai-je.

Addison était arrivée en début d'année. Nous étions en CM1. Elle n'était pas vraiment du genre à passer inaperçue. Elle adorait le basket et s'amusait à faire des paniers durant quasiment toutes les récrés. Elle était très sportive, moi, c'était tout le contraire, je n'aimais pas vraiment bouger. Le seul sport que je pratiquais à ce moment-là, c'était le baseball et encore, c'était simplement pour faire plaisir à mon père.

-Bien, Ayden tu es le dernier, tu vas dans l'équipe de Braden ! Ordonna notre instituteur alors que les équipes se formaient pour le cours de sport.

Addison s'était portée volontaire pour être capitaine d'équipe, et pour cause : nous faisions basket aujourd'hui. Tous mes amis avaient été pris dans son équipe et au moment de choisir entre moi et un autre garçon de la classe, elle avait évidemment choisit l'autre.

J'aurais aimé me venger en lui mettant une raclée, mais j'étais nul au basket et le fait qu'elle fasse trois tête de plus que moi n'arrangeait pas vraiment les choses...

Ce match n'a fait que renforcer la colère que je lui portais. Je la trouvais méchante et prétentieuse et je ne comprenais pas ce que les filles pouvaient lui trouver.

En effet un jour, Addison s'était disputée avec Courtney et ses copines. Comme elles s'entendaient bien, Hailey lui avait plusieurs fois proposé de venir jouer avec nous, ce qui ne m'avait pas du tout plus. Je ne voulais pas être ami avec elle, nous n'avions rien en commun. J'étais énervé de voir qu'aucun de mes amis ne partageait mon avis, même Gabe avait commencé à la trouver sympathique.

Moi je la détestais et j'avais l'impression que c'était réciproque : elle continuait de m'évincer du groupe en ne me choisissant jamais dans son équipe. J'avais l'impression qu'elle voulait prendre ma place.

Petit à petit elle s'était de plus en plus intégrée dans notre groupe jusqu'à en faire partie malgré mes nombreuses protestations. Un jour j'avais dit à mes amis que puisqu'elle faisait partie du groupe, moi je partais.

A la sortie de l'école, alors que je rentrais chez moi, tout seul parce que je boudais, une douleur dans le dos me coupa la respiration pendant quelques secondes. Lorsque je me retournai je vis Addison récupérer son ballon.

-Qu'est-ce que tu me veux ?! Pourquoi tu me suis ?!

-J'ai l'impression que tu ne m'aimes pas. Déclara-t-elle avec un air très sérieux.

-Ce n'est pas une impression, je ne t'aime pas ! Dis-je en me relevant. Tu ne peux pas arrêter de me lancer ta balle dessus ?! Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille j't'ai rien fait !

-Parce que je veux qu'on parle.

-Moi j'en ai pas envie, salut !

Elle lança sa balle à nouveau.

-Aïe mais...

-Je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas être amis toi et moi ? Demanda-t-elle.

-Parce que je ne t'apprécie et pas ! Et toi non plus !

-Si, moi je t'aime bien. Même si tu pleurniches tout le temps !

-Je ne pleurniche pas !

-Si !

-Si tu m'aimes bien, pourquoi t'essaie de m'éloigner de mes amis ?

-Je ne veux pas t'éloigner d'eux ! S'exclama-t-elle, surprise.

-Alors pourquoi tu me choisis jamais en sport ! Pourquoi tu les prends eux et pas moi ?!

-Parce que tu es nul au basket et que je veux gagner ! Dit-elle en driblant.

C'était logique. Mais je ne lui pardonnerais pas aussi facilement.

-Si tu veux qu'on soit amis, je veux que tu me choisisses aussi !

-Dans ce cas va falloir que tu t'entraînes ! Si tu continues de jouer aussi mal, j'te prendrais jamais !

Ce qu'elle m'énervait !

-Laisse tomber. Dis-je en me retournant.

C'était peine perdu : je n'aimais pas le basket et je ne savais pas y jouer. Je ne voyais donc pas comment est-ce que je pourrais m'améliorer...

-Je peux t'apprendre si tu veux ! Lança-t-elle.

-Quoi ?

-Je peux t'apprendre à jouer au basket si tu veux...Comme ça si tu t'améliores, j'te prendrais dans l'équipe.

J'avais accepté. C'est comme ça que je suis devenu ami avec elle. J'ai appris à la connaître réellement et elle m'a appris à jouer au basket.

Je reposai mon premier ballon de basket dans un carton. Elle me l'avait offert pour mes 9 ans, quand elle a jugé que j'étais assez fort pour rejoindre son équipe. Je refermai le carton. Ça me faisait mal de repenser à tout ça sachant que j'allais bientôt devoir les quitter. Toute ma vie était ici...

Quelqu'un frappa à ma porte, je descendis ouvrir, le cœur lourd.

-Salut, ça te dit qu'on se fasse un dernier match ? Me demanda Addison en souriant.

-Bien sûr !

Elle n'avait pas changé, elle adorait toujours autant le basket et détestait toujours autant perdre à un match. Mais aujourd'hui c'était différent, aujourd'hui elle ne me dépassait plus de trois têtes, c'était plutôt moi qui la dépassait. Je gagnais donc plus facilement.

J'avais gagné notre dernier affrontement. Elle s'assit, essoufflée.

-Bravo, bien joué ! Mais...Je t'ai laissé gagner, pour que tu partes avec une victoire ! Dit-elle avant de boire.

Je ris.

-Tu penses continuer à jouer là-bas ?

-Je ne sais pas...Je ne pense pas. Ça ne sera pas pareil...

-Tu vas beaucoup me manquer Ayden...

-Toi aussi.

-Qui sait, si un jour tu intègres la NBA tu pourras leur dire que j'ai été ton entraîneuse ! Dit-elle en riant.

Elle avait toujours le chic pour trouver un truc positif à dire même si ce qui arrivait était triste. C'était sa façon de nous remonter le moral. Son optimisme me manquerait...

Toi aussi tu me manqueras Addison. Beaucoup.