5. Désaccord

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   Cette affirmation laissa Eragon et Saphira sans voix. Après toutes ces explications, ils trouvaient ça évident, mais le fait d'avoir de nouveau des ennemis lui donna un sentiment de nostalgie, même si il aurait préféré ne pas en avoir. Les Eldunarì captèrent sa pensée, et Naëlin lui dit avec une pointe d'amusement :

« Allons Eragon, tout n'est pas si sombre, il y a quand même une bonne nouvelle. »

   Eragon ressentit une grande fierté venant de Saphira. Les œufs !!! Comment avait-il pu les oublier ?!?  Il demanda à Saphira où Cuaroc, l'ancien gardien de la Crypte des Âmes les avaient placés. Avant que Saphira puisse répondre, une voix lui parvint :

«  Juste à ta droite, Dragonnier. Le blanc et l'argenté. »

   Cuaroc, le gardien à tête de dragon, venait d'enter dans la salle. Saphira le fixa avec un regard de colère.

« Ce n'était pas à toi de le lui dire, gardien. »

   Sentant la tension monter entre les deux, Eragon courut vers les œufs et les admira. Ils étaient brillants. Il incita Saphira à venir les voir pour calmer le jeu. Malgré sa colère, elle se radoucit en voyant ses œufs.

- Saphira... ils sont magnifiques, bredouilla Eragon, encore sous le coup de l'émotion, les larmes aux yeux. C'est une sensation... de retour dans le passé...

« J'ai attendu ce moment avec impatience, Eragon. »

- Nous les élèverons, Saphira. Ils deviendront de grands dragons, nous y veillerons, promit-il. Ebrithilar, étant donné que la mère de Saphira est une dragonne sauvage et le père un dragon lié à son dragonnier, de quel côté seront les  œufs ? demanda Eragon.

Glaedr intervint de nouveau : 

« Eragon, les oeufs de Saphira choisiront eux-mêmes leur voie. Mais on ne peut pas savoir lequel deviendra un dragon sauvage, peut-être qu'ils le seront tous les deux ou aucun des deux. »

***

   Eragon et Saphira se baladèrent quelques temps sur les terrasses du Mont Argnor. Quand les espaces étaient trop étroits, la dragonne volait doucement à côté. Au moment ou il passait devant les salles d'apprentissage pour les futurs dragonniers, une Urgal courut vers eux, un large sourire aux lèvres. Ses cornes commençaient à pousser et elle paraissait minuscule comparé aux Urgals et Kulls adultes. Elle s'inclina devant Eragon et les salua :

- Bonjour, Epée de Feu, et à vous aussi, Langue de Feu, dit-elle.

   Ces deux surnoms firent sourire Eragon et Saphira qui demandèrent à l'Urgal de se relever et de se présenter.

- Je m'appelle Ilgra, Ebrithil. Je suis une Urgal venue de la tribu des Sahtoz, en Alagaësia, à l'est de Gil'ead. 

- Eh bien sache, Ilgra de la tribu de Sahtoz, que nous sommes tous sur un pied d'égalité ici. Tu n'est pas obligé de te courber pour nous prouver ton respect, murmura Eragon en étant accroupi pour la regarder dans les yeux. Mais tu dois nous appeler Maître ou Ebrithil. 

- D'accord, Ebrithilar, en regardant tour à tour Eragon et Saphira.

- Tu porte un très beau prénom, Ilgra. Connais-tu la légende de ton peuple avec Vermund le Sombre* ? demanda Eragon.

- Tous les Urgals la connaissent, maître, sinon, nous ne pouvons même pas prétendre être Urgal à part entière, rigola t-elle.

Eragon : le Parjure oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant