11. Questions

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   Eragon et Saphira volèrent vers le bas du Mont Arngor. Ils atterrirent sur une petite place et prirent un couloir donnant sur l'extérieur de la montagne.  Le soleil finissait sa longue descente vers l'Est, arrosant les plaines et la montagne de ses rayons orangés. Eragon accélérait le pas au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la Chambre des Couleurs. Ce nom avait été donné par les nains, les Eldunarì envoyaient chacun une  couleur en fonction de leur couleur d'écailles d'origine. Mais seulement les proches du Dragonnier et les personnes importantes connaissaient le secret des Eldunarì.

   Ils descendirent par un couloir perpendiculaire au précédent et s'enfoncèrent dans les profondeur de la roche du Mont Argnor. Arrivés à l'immense porte de bois et de fer, Eragon prononça son vrai nom et la porte s'ouvrit. 

   A l'intérieur, Cuaroc, l'homme à tête de Dragon, était dos à lui, tourné vers les Eldunarì. Entendant la porte s'ouvrir, il fit volte face et dégaina son épée pour faire face à son adversaire. Lorsqu'il vit Eragon, il s'excusa : 

- Pardonnez-moi, Tueur d'Ombre. Mais depuis l'apparition de cet Ombre, je ne suis pas serein.

   Eragon le rassura en lui donnant une tapette amicale dans le dos :

- Allons, Cuaroc, c'est exactement comme ça que vous auriez dû réagir. L'Ombre serait déjà mort à l'heure qu'il est si c'était lui.

 Cuaroc parut rassuré :

- Très bien, Ebrithil. Mais si vous voulez parler aux Eldunarì, cela risque d'être compliqué. Ils sont... perturbés.

   Saphira fut la première à montrer son étonnement : 

« Comment ça "perturbés" ? »

   Cuaroc mit un instant avant de répondre et leva sa tête de Dragon pour fixer Saphira dans les yeux :

- Je n'en sais pas grand chose. Mais je pense que l'arrivée de l'Ombre les fait beaucoup réfléchir, Bjarstkular.

   Cette nouvelle inquiéta Eragon. Il décida de se joindre à leur conversation en essayant de détecter Glaedr ou Umaroth. Mais la discussion des Eldunarì était tellement bruyante que le Dragonnier en eut un horrible mal de tête.

« Je ne peux pas écouter les conversations, ils sont trop nombreux.»

   Saphira gronda de mécontentement et ferma les yeux. Eragon essaya de lui parler mais elle avait fermée son esprit. « Elle essaye de communiquer. » comprit le Dragonnier. Il dirigea sa conscience vers les Eldunarì et il s'aperçut qu'ils se calmaient. Il essaya de joindre Saphira qui avait de nouveau ouvert sa conscience :

« Saphira, que leur as-tu dit ? »

   Elle tourna son énorme tête écailleuse vers son Dragonnier :

« Je leur ai plutôt crié de nous écouter. Ils n'écoutaient rien et les Eldunarì sont parfois de vrais petits vieux. Glaedr, Vladr et Umaroth se sont joints à moi et nous avons réussi à les faire taire. »

   Les consciences de Glaedr et Umaroth s'ajoutèrent à leur conversation :

« Nous sommes peut-être parfois de vrais petits vieux, mais tu serai curieuse de savoir ce que nous savons et ce que nous pouvons accomplir ensemble, Saphira écailles brillantes. Et tu auras sûrement le même caractère que nous quand tu seras plus âgée. »

   Les paroles d'Umaroth surprirent Saphira qui s'excusa, malgré son amour propre blessé :

« Oui, Ebrithilar. »

Eragon : le Parjure oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant