Les parents de Mia n'étaient pas rentrés. Elle avait été tenue au courant par un simple texto, envoyé par sa mère.
« Nous ne rentrons pas ce soir, nous avons beaucoup de travail. Commande-toi ce que tu veux, j'ai laissé ma carte sur le buffet. Bisous ma grande. »
Après s'être octroyée une véritable pause devant sa série préférée accompagnée d'un bon plat de sushis, elle passa une nuit agitée. La Grande Finale allait arriver d'un jour à l'autre et elle avait toujours autant de questions sans réponse. Son instinct lui disait que quelque chose d'encore plus gros se tramait. Elle ne trouvait toujours pas le sommeil, les heures passaient et rien n'y faisait. Se glissant en dehors de sa chambre, vérifiant d'être bien seule dans la maison, elle se rendit dans le bureau de ses parents afin de ne plus rester dans l'ignorance. En vérité, il s'agissait plus du bureau de son père, sa mère préférant travailler dans la chambre parentale. Ils y avaient installé un bureau. Certaines femmes voulaient une coiffeuse, d'autres un bureau pour travailler toujours plus.
Tout comme le reste de la maison, tout était rangé à sa place et d'une propreté parfaite. Les nombreux classeurs et dossiers étaient classés dans un ordre affreusement alphabétique. Rien ne traînait, mise à part quelques post-it aux acronymes incompréhensibles. Un bureau en verre sans aucune trace était contre un mur où se trouvait un grand panneau fait de liège. Des photos, des feuilles de toutes tailles y étaient épinglées. Sous le bureau se trouvait une chaise en cuir noir, d'une valeur sans doute inestimable. Deux grandes étagères se trouvaient de chaque côté du bureau ainsi que deux colonnes de rangements. Tout était horriblement symétrique et parfait. C'était ça, le défaut de la pièce. Elle était parfaite. Un frisson d'effroi parcouru l'échine de Mia. Elle ne se sentait pas à sa place ici, même si c'était sa propre maison. Elle se concentra et balaya la pièce du regard avant de se diriger vers le dossier scellé sur le bureau de verre.
— Contrairement à papa et maman, tu peux tout me révéler...
Elle souffla du nez, se faisant rire elle-même. Malgré tout, la situation n'était pas drôle. Elle hésita une minute avant de briser la cire rouge qui renfermait les documents. Elle n'aurait qu'à en faire fondre à nouveau pour le resceller. Ni vu, ni connu. Ses yeux finirent par se lasser de ce qu'elle lisait. Des formules mathématiques mélangées à des caractères scientifiques ne l'intéressaient pas et ne l'avançaient à rien. Elle observait l'espace vide sur le bureau où se trouvait généralement l'ordinateur portable de son père. Elle aurait adoré fouiller dedans, elle aurait sans doute trouvé plus intéressant que ce dossier à la noix. Elle attrapa le kit de cire à sceller et le referma définitivement... Mais un détail ne lui échappa pas. Elle prit le tampon dans sa main et vit le logo. Ce n'était pas celui de l'Entreprise Solotchova. C'était celle de son école : l'Institut Ultimate Joker. Les connexions se faisaient rapidement dans son cerveau. Un Joker était un élève de l'école ? Des personnes qui travaillent pour l'Institut ? Quelqu'un qui travaille aux deux endroits ? Des théories émergeaient, mais rien n'aboutissait à quelque chose de concret. Le sommeil allait être porteur de conseil et en dépit des autres informations qui se trouvaient certainement dans cette pièce, elle préféra se coucher.
Le soleil entra violemment dans toute sa chambre. Elle n'aimait pas dormir les volets fermés mais les rideaux opaques suffisaient d'ordinaire à la maintenir dans les bras de Morphée. Seulement, son père en décida autrement.
— Mia ? Tu es réveillée ?
La jeune femme ouvrit avec difficulté les yeux, se les frottant frénétiquement.
— Maintenant, oui.
— Viens déjeuner, on t'attend en bas avec ta mère, dit-il en sortant déjà de la chambre. On a fait un petit déjeuner anglais.
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Institut Ultimate Joker
ActionL'Institut Ultimate Joker reçoit plus de cinq mille élèves chaque année. Dans une société où le danger et la survie sont de mises, l'école est la plus luxueuse et demandée du pays. Seuls les plus riches et leurs entourages peuvent y avoir accès. C'e...