Chapitre 26 : Connaissance et reconnaissance

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— On aurait dû aller à la confrontation, putain, s'indigna Lou, observant la hauteur du bâtiment depuis le toit.

              Ils ne pouvaient pas s'échapper et n'avait pas eu d'autres choix que de monter toujours plus haut. Gabriel se grattait l'arrière du crâne en songeant à la suite des évènements.

— On va les cueillir.

Ce dernier s'avança vers l'échelle de gauche tandis qu'il montrait l'échelle de droite pour que Lou s'en occupe. Ils n'avaient peut-être pas le moyen de sortir d'ici, ils avaient en revanche l'avantage. Les trois soldats restants avaient été rejoints par quatre autres. Deux d'entre eux montaient déjà à l'échelle, grenade en main, prête à être utilisée. Peu impressionné, Gabriel les salua de la main avant d'assener un violent coup de pied en pleine tête du soldat, créant un effet domino avec le reste des assaillants.

— Youhou ! Strike ! Et toi, Lou ?

Elle aussi, en deux temps trois mouvements, avait envoyé valser la seconde troupe de soldats. C'était un beau travail d'équipe entre les deux finalistes, qui s'échangèrent un clin d'oeil pour s'en féliciter. Soudainement, quelque chose atterrit à côté d'eux, les laissant hébétés. La grenade venait de rouler jusqu'à eux, sans la goupille. Ils s'échangèrent un regard et sautèrent chacun de leur côté pour échapper à l'imminente explosion. Lou avait réussi à attraper un tuyau qui dépassait du mur tandis que Gabriel atterrit à l'étage inférieur, sur la passerelle. Manque de pot pour lui, il se retrouva nez à nez avec sa professeure, Madame Godsonof.

La bombe n'explosait pas et laisser échapper une fumée digne d'une bombe lacrymogène. Lou pouvait voir qu'il n'y avait pas de déflagration et commençait doucement à sentir l'odeur qui lui piquait la gorge et les yeux. Toussant et n'ayant plus la vue claire, elle glissait progressivement le long du tuyau. Elle finit par arriver sur le rebord de la passerelle, s'y posant un instant pour s'essuyer les yeux tant bien que mal. Mais malgré le fait d'être cachée derrière un mur, une personne masquée arrivait vers elle, l'air déterminée.

Mia ne connaissait pas encore l'Institut comme sa poche, elle venait seulement d'y faire sa rentrée. Il fallait qu'elle trouve les autres finalistes ou se fondre dans la masse. Se glisser dans le gymnase, la bibliothèque ou le réfectoire était une bonne option. Elle opta alors pour le gymnase, puisqu'elle y était proche. Durant toute la Grande Rencontre, les règles étaient enrobées de non-dits et elle comptait bien continuer à en jouer. La brune courut à travers le stade pour rejoindre le grand gymnase, toujours poursuivie par les soldats vêtus de blanc immaculé ainsi que les personnes masquées. Décidément, elle ne comprenait rien.

— Mia Solotchova se dirige dans le gymnase.

— On passe au plan B avec elle.

— Bien monsieur.

Dans le gymnase, les professeurs reçurent l'ordre d'envoyer les élèves de section Armement devant l'entrée du bâtiment, arme à feu à la main. Mia se stoppa, voyant plus d'une trentaine d'élèves sortirent, la visant. En se retournant, elle voyait que les masqués lui fonçaient droit dessus. On lui interdisait l'accès au gymnase : pensant avoir un coup d'avance, elle était en réalité plutôt prévisible. Sortant son arme, elle fit face à ses agresseurs. Elle n'allait pas se défiler et comptait bien les affronter. Maintenant concentrée, le regard noir et déterminé, elle s'élança dans un saut pour abattre son ennemi mais fut stoppée par l'une des personnes masquées. Son coup de bâton venait d'être intercepté par un bras en métal.

— Ridicule, se moqua une voix féminine, étouffée par le masque fait d'or et d'argent.

             Mia échangea alors plusieurs coups, non pas pour attaquer mais bien pour se défendre. La personne anonyme en face d'elle avait un seul bras métallique doté d'une force incommensurable. Malgré la surprise, la brune ne se découragea pas et décida de battre en retraite le temps d'analyser la situation. Si toutes les personnes cachaient sous ces capes avaient aussi un bras robotique, elle allait avoir plus de difficultés.

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