Chapitre 37 : Tout pour Ryo

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À l'aube, Evan avait décidé de s'entraîner seul, à l'abri des regards. Après son échec face aux autres Élements, il avait besoin de se défouler. La rosée du matin l'accompagnait, tout comme le lever du soleil. Essoufflé, l'esprit ailleurs, il se rendait malade pour pouvoir contrôler à la perfection l'eau qui sortait comme par magie de la paume de ses mains. Il s'en voulait terriblement d'avoir laissé la fatigue l'emporter la veille au soir. Toujours dans le contrôle, dans la gestion de cette impulsivité, il avait laissé le vase déborder.

Après deux heures d'entraînements, il atteint l'objectif qu'il s'était fixé. Ouvrant ses bras dans un geste rapide et brutal, il envoya un arc d'eau tranchant, qui découpa l'intégralité des hautes herbes, telle une faucille. Dans un premier temps, il en resta bouche bée avant de rire, de plus en plus fort jusqu'à ce que ce rire ne devienne un cri de joie.

Georgie sortit, les cheveux ébouriffés, deux tasses de café dans les mains. Dans un pyjama reflétant le jeune enfant qu'il avait pu être, il bailla avant d'hurler à son tour.

— T'es complètement taré, mon frère !

L'aîné se retourna avec un sourire aux lèvres qu'il n'avait pas eu depuis longtemps. Tout en se contemplant les mains avec fierté, il rejoignit son frère. Le bonheur était contagieux, puisque Georgie, malgré la fatigue, ne pouvait s'empêcher de sourire. Evan attrapa la tasse de café avec « I'm the boss, even the morning » écrit dessus, tandis qu'il lui laissait la tasse « I can't, I have Unicorn. » avec un malin plaisir. Ils entrèrent dans le salon, tandis que le blond n'avait qu'une seule envie : retourner dehors et montrer ses prouesses.

— Georgie, il faut absolument que je te montre ce que je sais faire.

Les autres sortirent progressivement de leur chambre, réveillés et maintenant intrigués par le boucan que les Goldberg commettaient. Lou sortit d'une des chambres suivit de près par Gabriel. Evan se sentit d'humeur moqueuse.

— Eh bien ! C'est quoi ces têtes ? demanda-t-il en les toisant de haut en bas. Oh... Vous ne vous êtes pas que reposé, pas vrai ?

D'un geste de la main, Lou fit voltiger la tasse que ce dernier tenait en main sur son tee-shirt. En vitesse, tout en criant de douleur et de surprise, il le retira, sous les rires de Gabriel et Georgie. La brune sourit, avant de se diriger vers la cafetière.

— Tu l'as mérité. Et pour ta gouverne, on n'a absolument rien fait, rétorqua Gabriel, qui n'avait pas non plus apprécié son intervention.

             La porte d'entrée toujours ouverte, ce dernier remarqua que les hautes herbes l'étaient bien moins que la veille. Il s'avança prudemment avant de demander :

— Wow, il s'est passé quoi ? Quelqu'un est venu tondre la pelouse ?

— Non... C'est moi. J'attends que Jay relance les hostilités pour que je puisse vous montrer maintenant de quel bois je me chauffe. Hier, ce n'était qu'une vaste blague.

Jay sortit de la salle de bain avant de voir que tout le monde était debout. Il avait cependant entendu la dernière phrase d'Evan et n'avait pas pu s'empêcher de lever le sourcil, de manière dédaigneuse. Le blond déglutit, étant soudainement mal à l'aise de se la raconter.

— C'est bien d'avoir coupé la pelouse, mais on ne cherche pas de jardinier, ici. 

Jay sourit avant de se diriger lui aussi vers la dernière goutte de café qu'il restait. Il ne l'avait pas fait intentionnellement, mais Evan prenait de plus en plus mal chacune des réflexions qu'il pouvait se prendre en pleine figure. Était-il doucement en train de perdre sa grande confiance en lui ?

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