Plus Jamais

Présentations

Salut ! Moi c'est Mïa.
Je suis une fille tout à fait normale, mis à part le fait que je sois aveugle depuis mes 7 ans.
Oh non s'il vous plait, pas de pitié ! Ça ne me pose plus aucun problème, je suis heureuse comme ça. Enfin... C'est... Différent. Oui, c'est le mot qui convient le mieux.
Quand j'étais petite, ça m'a détruite, j'étais inconsolable.
Mes parents me disaient que je resterai quand même la plus belle des princesses, mais pour moi, une princesse a deux yeux en bon état, sinon comment ferait-elle pour reconnaître son prince charmant ?
Pour me consoler, une semaine après mon accident, mes parents m'ont acheté un chien, spécialement éduqué pour les gens comme moi. Apparemment, c'est un Labrador aux poils noirs et aux yeux gris, et selon eux, c'était le chiot le plus mignon qu'ils n'avaient jamais vu. Je l'ai appelé Pipo, parce que je trouvais ça drôle, à l'époque.
Ma mère s'appelle Sandra, et lorsque j'étais petite, je pensais dur comme fer qu'elle était la plus belle femme de la planète.
Je me souviens que tous les hommes se retournaient sur son passage, ce qui faisait jalouser mon père mais rire ma mère.
Elle avait ce sourire à la Julia Roberts qui vous pétrifiait sur place, de longs cheveux blonds ondulés que j'aimais tellement toucher, et deux grands yeux dont on ne pouvait donner aucune couleur précise car, du vert, du jaune, et du gris s'y mélangeaient.
Bref, beauté fatale, comme dirait mon père, Mannuel.
Lui, c'était un homme très impressionnant avec son mètre 80 et ses muscles en béton. Mais ceux qui le connaissaient bien parlaient de lui comme un homme sensible, courageux et bienveillant.
Il était également bel homme avec ses cheveux noirs en bataille, aux quelques cheveux gris, ses yeux noisette et sa barbe de 3 jours.
Ensemble, ils formaient un couple magnifique. J'aimerais tellement les revoir ensemble, côte à côte, juste une minute. Mais c'est impossible. Enfin, jusqu'à ce que les scientifiques mettent sur le marché des yeux bioniques.
À part eux et mon chien, une seule personne est réellement importante à mes yeux, ma grand-mère, Henriette. C'est la plus adorable et gentille des mamies.
Toujours en train de faire des blagues et de cuisiner ses fameuses madeleine aux chocolat, connues dans toute ma famille pour leur moelleux incomparable.
Pour mes études, lorsque mes parents m'ont expliqué que le plus raisonnable à faire était d'aller dans une école spécialisée, j'ai refusé catégoriquement.
Je ne voulais pas que mon... "Handicap" m'empêche de vivre normalement.
J'ai donc passé ma scolarité dans une école primaire normale, un collège normal et à présent, je suis dans un lycée normal.
Les seules petites différences se trouvaient sur mes listes de fournitures, au début de l'année car je ne pouvais pas avoir les mêmes livres que les autres, et sur le plan amis. Le problème ? C'est quoi déjà... À oui ! Je n'en ai pas. Aucun ami.
Je le vis bien, ne vous inquiétez pas. J'ai l'habitude maintenant. C'est ce que je répète encore et encore à mes parents.
Mais secrètement, j'espère que ça va changer. Que ma vie platonique va changer.

Et elle va changer.