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Je me réveille doucement de ma sieste et m'étire. Je m'assieds d'une traite en repensant à tout ce qu'il s'est passé avec Cole l'autre soir. Cette sensation devient insupportable, il est partout dans mon esprit et impossible de m'en défaire. J'attrappe mon cellulaire qui est sur la table de nuit. Je vois plusieurs appels manqués de ma mère. Je prends peur que cela soit en rapport avec mon père. Il me faut rapidement un café pour réviser. J'enfile un jeans, un pull, un gilet et mes baskets avant de prendre mon sac et mon ordinateur portable. J'ai dû dormir fort car mes yeux se plissent à la vue de la lumière lorsque je franchis la porte du campus. Mon cellulaire sonne à nouveau et le contact de ma mère s'affiche. Je décroche.

- Coucou, désolée je viens de voir tous tes appels, j'étais entrain de réviser, j'essaie de mentir du mieux que je peux sachant très bien que je ne sais pas du tout le faire.

- Etais-tu seulement vraiment en train de réviser, ma fille? Son ton est sec et je commence à stresser. Est-ce qu'elle est au courant de quelque chose?

- Oui bien sûr, pourquoi ? J'essaie de faire en sorte de ne rien laisser paraître.

- Parce que je ne sais pas si c'est encore un mensonge. J'ai eu Aiden au téléphone ce matin et je ne savais même pas que vous n'étiez plus ensemble, encore moins que tu sortais avec des voyous. Je passe ma main sur mon visage exaspéré. Il ne manquait plus que ça.

- Ecoutes, maman, ce qui se passe entre Aiden et moi ne te regarde pas et c'est moi, Brooklyn Jones, je ne traine pas avec des voyous, j'ai même arrêté de parler à Stell. Je vais tenter le tout pour le tout. Je sais qu'elle ne l'appréciait pas trop alors en voilà une nouvelle qui pourrait peut-être détendre l'atmosphère.

- Et donc? Je suis censée m'en réjouir? Je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire. Je fronce les sourcils, je ne comprends pas du tout où elle veut en venir.

- De quoi tu parles? Je demande doucement.

- Et bien, tu vas lui présenter tes excuses, il est prêt à sortir avec toi. Tu sais que tu as de la chance quand même. J'ai de la peine à croire ce qu'elle est entrain de me demander de faire.

- Non, je ne me mettrai pas avec, je vais lui faire du mal et lui aussi. Je ne l'aime pas comme je le voudrais et je m'en sors très bien sans lui. Je l'entends soupirer à l'autre bout du fil.

- Tu verras la prochaine fois que tu me demanderas quelque chose, comme de l'argent pour te nourrir comment je réagirai. J'espère que tu penseras de la même façon, que tu n'as pas besoin de moi.

- Tu plaisantes, n'est-ce pas? Les larmes me montent aux yeux, comment peut-elle me faire une chose pareille.

- Pas du tout, loin de là, on verra comment tu pourras te débrouiller. Sur ce, je te laisse réfléchir et revenir à la raison. Je tente de l'interpeller mais elle m'a raccroché au nez. Je me laisse tomber au sol et les larmes ruissellent sur mon visage. Je m'accroupis et cache mon visage entre mes jambes. Une main vient se déposer sur mon épaule et je sursaute.

- Tu vas bien? Me demande le noiraud. Je tente de lui répondre mais aucun son ne sort de ma bouche et à la place. Il me tire vers lui et me prend dans ses bras. Je suis en train de tremper son pull, mon visage est humide et sans réfléchir je le sers aussi fort que je peux dans mes bras. Une de ses mains vient s'enfouir dans mes cheveux. Mon pouls ralentit et mes pleurs se calment. Je pourrais rester comme ça des heures. Son parfum m'adoucit et je peux aussi entendre son cœur battre à travers les couches de textiles. Je me sens mieux. Il retire ses bras pour déposer ses mains sur mes épaules et me pousse doucement en arrière afin de me regarder. Je détourne le regard en essuyant mes yeux.

- Tu veux en parler? Il me demande doucement. Je hoche la tête comme pour refuser sa proposition. Il glisse ses doigts entre les miens avant de me caresser le visage. Je ne sais pas où est-ce que cela va nous mener, que ce soit l'histoire avec ma mère ou avec lui, mais je n'ai plus du tout la force d'y réfléchir et je veux juste me laisser aller. Parce que je me sens bien avec lui, l'odeur de son parfum a la capacité de me détendre instantanément. Il faut que je profite des moments comme celui-ci avant que nous nous prenions la tête pour un rien. Soudain je vois la fille aux cheveux rouges arrivée, il ne manquait plus qu'elle. Je croise les bras en me demandant ce qu'elle veut. Elle cache les yeux de Cole :

- Devine qui c'est? Demande-t-elle.

- La fille qui vient de me supplier de la prendre avec alors que je lui ai demandé de rester dans la voiture? Il souffle et mon coeur se serre. Pourquoi ne lui a-t-il pas tout simplement dit qu'il ne voulait pas qu'elle soit là? Elle vient se mettre entre nous et fait la moue.

- Je n'ai pas tout compris en fait, je vois Kj courir après une petite nonne et Cole l'empoigne, il fallait que je voie ce qu'il se passait. Cole passe une main dans ses cheveux et je fronce les sourcils.

- Quoi? Comment ça? Tu as empoigné Kj? Je m'exclame en écarquillant les yeux.

- Britany, retourne dans la voiture ! Il contracte sa mâchoire en se positionnant devant elle, les poings serrés. Elle ricane :

- Très bien, je vais aller délicatement déposer ce cul que t'aimes tant sur ton siège passager. Le dernier regard qu'elle lance m'est destinée et pleins de mépris.

- J'ai cru qu'il t'avait touché? D'accord? J'ai eu peur, j'ai pas compris pourquoi tu te barrais comme ça et en chialant en plus ! Je fronce à mon tour les sourcils.

- Ha parce que tu pensais être le seul mec à avoir l'autorisation de me faire pleurer, c'est ça? Je demande sarcastiquement en me massant les tempes, toutes ces histoires commencent à me donner le tournis.

- Arrêtes de dire n'importe quoi, tu sais très bien que je n'ai pas voulu te faire pleurer la dernière fois. Je sens qu'il commence à hausser le ton ce qui ne m'aide pas à me calmer en sachant que l'autre pétasse (je me choque en traitant une personne de la sorte même dans mes pensées) est assise côté passager en l'attendant et dieu sait ce qu'elle a dû tenter avant d'arriver ici.

- Et les autres fois? C'était intentionnel? Non? Je soupire.

- Pourquoi tu cherches des histoires là où il n'y en a pas? Pourquoi est-ce que tu me tapes une crise, maintenant et surtout ici? Je venais juste pour savoir si tout était ok.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant