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Je grimace.

- Tu ne voulais pas me rendre triste? Mais bien sûr que si, Cole ! C'est précisément ce qui te pousse à revenir vers moi, tu cherches à me rendre mal et ce, pour une raison qui m'échappe totalement. Il baisse son regard.

- T'as tout faux, Brook, mais alors sur toute la ligne. Je ne comprends rien, mais vraiment rien. Il se décompose, et me regarde paniqué.

- Mais alors qu'est-ce que tu veux Cole? Je m'assieds sur le canapé en essuyant mes yeux. 

 - Je veux rien d'autre bordel, c'est toi qui....Il marque une pause et je me précipite sur l'occasion pour renchérir.

- C'est moi qui quoi? J'en ai marre que tu me remettes la faute dessus, j'y suis pour rien si à chaque fois que je vais quelque part t'es là, et je te ferais remarquer que c'est toi qui est venu dans ma chambre tu t'y es installé la dernière fois. Tu vois, la seule chose que tu sais faire c'est me sortir des excuses et me faire encore avaler que c'est moi qui viens vers toi parce que je te fais pitié? T'as vraiment un gros problème. Il commence à trembler et s'approche de moi.

- J'ai peur, sa bouche tremble elle aussi et j'écarquille les yeux. Je ne supporte plus ces retournements de situation je le jure il va me rendre folle.

- Peur de moi? J'essaie de ne rien laisser paraître et croise les bras en le défiant du regard.

- Non pas de toi directement, commence-t-il par avouer.

- Tu sais quoi, laisse tomber, il se relève et regarde par la fenêtre. Il m'exaspère. Je me lève, ramasse mon sac et me dirige vers la porte.

- Qu'est-ce que tu fais? Il tourne sa tête dans ma direction, toujours appuyé sur le coin de la fenêtre. Je soupire encore une fois retournée de cette soirée.

- Je rentre, dis-je en ouvrant la porte.

- Tu vas marcher maintenant? Jusqu'au Campus? Il hausse le sourcil.

- Non, non, je vais me téléporter jusqu'à ma chambre, dis-je sarcastiquement. J'enfile ma tête dans l'ouverture mais il m'interpelle à nouveau.

- Parfois je me demande si tu es folle ou si tu penses qu'on vit dans un monde de bisounours, c'est pas safe du tout de rentrer seule maintenant, je dis ça, je dis rien. Mon cerveau m'ordonne de m'enfuir d'ici mais mon corps refuse d'obéir et je repasse ma tête à l'intérieur.

- Cole, je m'en moque, tu vois bien que mes jambes fléchissent tellement je suis fatiguée et tu me donnes le mal de crâne. Il sourit et me laisse apparaître ses fossettes.

- Je préfère avoir le mal de crâne que de me faire suivre par un détraqué. Soudain j'entends le ciel pleurer. C'est vraiment pas ma soirée, j'en ai vraiment marre qu'à chaque fois ça se termine de cette manière. Je vais en sa direction pour lui montrer mon mécontentement.

- Et bien peut-être que moi je préfère être suivie par un détra...

Soudain je n'ai pas le temps de faire le rapprochement entre l'éclair et le tonnerre qui se sont tellement bien coordonnés que je suis dans ses bras, horrifiée par le terrible grondement. Je lève la tête au-dessous de la sienne, il me sourit à nouveau, certainement satisfait. Je le repousse, fronce les sourcils et fais un tour sur moi même.

- Ne vas pas t'imaginer n'importe quoi, moi, je m'en vais. Je refuse de rester une seconde de plus ici, qui plus est avec toi. Et c'est strictement faux, mon corps tout entier ne demande qu'à rester et à goûter encore et encore ses lèvres...Un bruit assourdissant retentit à nouveau et je laisse échapper un petit cri. Cole éclate de rire et sort de sa poche une espèce de kit pour rouler des cigarettes, je crois.

- Allez, sois raisonnable, tu ne peux pas rentrer avec ce temps, et de toute façon je ne te laisserai pas partir, c'est trop dangereux donc arrêtes de chercher mille façons de t'en aller. Mais il se prend pour qui. Il me regarde, toujours en roulant sa cigarette quand il approche son papier et sort sa...sa langue. Il humidifie le papier et plonge ses yeux dans les miens. Je déglutis, je ne sais pas pourquoi cela me provoque ça mais une petite flamme vient s'allumer au bas de mon ventre et j'essaie de ne pas le montrer et détourne le regard. Je prends mon sac et cette fois c'est décidé, je m'en vais avant de faire une bêtise que je risque de regretter. A peine ai-je entrouvert la porte qu'elle se referme aussitôt, il est derrière moi et s'appuie avec son bras contre celle-ci. Son parfum imbibe mes narines. Il passe ses bras délicatement autour de ma taille.

- Tu dis que c'est trop dangereux pour que je rentre, mais c'est encore une excuse parce que je te fais pitié? Je dis agacée par le contrôle qu'il exerce sur l'entité de mon corps.

- Arrêtes de faire la gamine Brook, tu sais très bien que c'est pas parce que tu me fais pitié. Je me tourne, bloquée contre la porte, face à lui.

- Je veux des explications, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui te fait peur chez moi, dis-je sèchement.

- Tu ne voudrais pas tout simplement arrêter d'essayer de tout comprendre et de te laisser aller. Je fronce encore une fois les sourcils et grimace.

- Désolée, mais c'est impossible. Un sourire malicieux vient se dessiner sur ses lèvres.

- On parie? Il se rapproche un peu trop près de moi.

- Brook, on parie que je peux te faire oublier tous tes problèmes pendant quelques minutes? Je me mordille la lèvre. Je ne demande que ça, mais j'ai tellement peur des retombées.

- Oui...Oui...Non..j'en sais rien. Mes réponses toutes différentes sonnent plus comme des questions que comme des affirmations. Il se mordille les lèvres avant de venir passer une de ses mains autour de ma taille et l'autre glisse sur mon bras, les frissons me submergent mais je tente de garder le contrôle. Une fois ses doigts arrivés sur ma main, celle-ci vient se glisser sur mon cou jusque sur ma joue et il replace une de mes mèches derrière mon oreille. 

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant