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Cela fait maintenant 10 minutes que j'attends qu'il prenne la parole et qu'il fixe le sol, l'air pensif. Je soupire, l'espoir qu'il s'ouvre un peu plus rétrécit.

- Bon, je veux pas la jouer rabat-joie mais si tu as quelque chose à me dire c'est maintenant, je suis fatiguée et j'aimerais bien aller dormir si tu me le permets. Il contracte sa mâchoire et c'est le signal que je viens de l'énerver ce qui n'était en aucun cas mon intention.

- Parce que tu ne peux pas attendre encore 5-10 minutes peut-être? Il serre son poingt en s'approchant de moi. Je fronce les sourcils.

-  Je ne fais que ça, t'attendre! Je hausse le temps dû à sa colère injustifiée. Il s'approche de moi, j'avoue qu'il me fait presque peur lorsqu'il fait cette tête et surtout, ce regard. Je ne bouge pas et soutiens son regard.

- Tu me rends fou, t'as toujours pas pigé? S'énerve-t-il en mimant des signes de mains malhonnêtes. C'est vraiment le monde à l'envers.

- J'espère que tu te paies ma tête et que c'est une mauvaise blague. Moi je te rends fou? Regarde toi avec tes changements d'humeur, un jour tu te montres incroyablement gentil et l'autre tu deviens détestable, je ne peux pas te suivre, c'est toi qui me rends folle, oui! La colère m'emporte encore une fois. Je n'aime pas du tout ce que je deviens avec lui.                                     

-Et moi, tu penses que j'aime le fait que tu me contrôles de cette manière? J'hausse les sourcils, encore une fois j'ai l'impression de parler à un mur.

-Te contrôler? Mais où veux-tu en venir? Je n'ai jamais tenté de te contrôler. Il passe ses mains sur son visage et fait un tour sur lui-même avant de répondre :

- Tu vois pas l'emprise que t'as sur moi? Tu vois toujours rien? Mais s'il te plait, vas te laver les yeux et fais quelque chose. Je ne comprends toujours pas ce qu'il tente de me dire et j'ai l'impression qu'il me prend pour une imbécile, vraiment je n'aime pas du tout ça.

- Arrêtes de me prendre pour une imbécile, je n'arrive vraiment pas à comprendre quelle emprise j'aurais sur toi, je ne t'ai rien fait de méchant ou pour te manipuler, j'hausse une nouvelle fois le ton.

- C'est justement ça le problème, tu ne fais rien et à chaque fois je tombe sur toi alors que j'essaie juste de t'éviter. Mon coeur se serre. M'éviter alors, c'est tout ce qu'il tente de faire depuis le début. Les larmes me montent une nouvelle fois aux yeux. Je ne supporte pas ces montées d'émotions.

- Alors pourquoi tu ne t'en vas pas? La porte est grande ouverte. Pourquoi si à chaque fois que tu tombes sur moi tu ne pars pas si ce n'est que ça, je pense que t'es assez grand pour prendre l'initiative de t'en aller lorsque tu n'as pas envie d'être à quelque part, non?

Il me tourne le dos une nouvelle fois en attrapant ses cheveux dans ses mains. Il fait un tour sur lui-même et il a l'air d'être sur le point d'exploser. Comme si c'était à lui d'être dans cet état. Je m'assieds sur mon lit et tente de reprendre moi aussi mes esprits pour me calmer. Je mets mes mains devant mon visage pour tenter de cacher mes yeux qui menacent de déborder. Je sens des mains prendre doucement les miennes et lorsque je regarde devant moi, Cole est à genoux devant moi, me tenant les mains, les yeux rougis. Comme s'il était aussi à deux doigts de pleurer. Mon esprit est si fatigué qu'à cet instant, aucun mot ne sort de ma bouche et je reste plantée comme une statue en mélangeant nos regards sans rien dire. Je soupire et brise le silence en retirant mes mains de les siennes et en regardant par la fenêtre.                                              

- Je...je...je peux dormir ici cette nuit? Bégaie-t-il. Je peux jurer que ça me fait énormément de peine de le voir de cette manière, tout fébrile, mais, je ne veux plus qu'il se permette de se moquer de moi, parce que là, encore une fois.

- Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, je lui réponds doucement en me massant les tempes. L'expression de son visage se refroidit, c'est fou comme quand il est avec moi ses émotions s'accordent aux miennes.

- Moi je pense que oui, donc je dors ici, j'ai déjà mes affaires dans la voiture. Je fronce les sourcils. Il a pensé qu'il allait finir au lit avec moi ou c'est quoi cette histoire?

- Oh que non, ce n'est pas ta chambre, c'est la mienne et là je te dis non, pourquoi tu veux rester ici si tu me dis qu'à chaque fois tu tombes sur moi et je te rends folle? Pourquoi tu ne veux pas simplement rester dans ton coin et me laisser. Je croise les bras. Il se rapproche de moi et je vois qu'il tremble, il faut vraiment que je me concentre sur moi et pas sur lui sinon je vais m'adoucir et me faire avoir.

- Et toi pourquoi tu me poses toujours autant de questions? T'en as pas marre? Le ton de sa voix a changé, celle-ci est devenue un peu plus douce.

- Parce que j'essaie de te comprendre, je te l'ai déjà dit. J'essaie de comprendre tes réactions mais je t'assure que je n'arrive à rien. J'ai beau essayé, je ne sais jamais où tu veux en venir, ça me fatigue et tu ne m'aides vraiment pas. Donc si tu pouvais m'expliquer, je t'en serais reconnaissante.

- J'y arrive pas d'accord? T'es contente? Cette réponse te satisfait? J'entrouvre la bouche, je ne comprends à nouveau rien. Ce garçon est impossible. Il se rapproche de moi et je recule, je sais à chaque fois comment ça se termine et j'en ai marre de jouer au chat et à la souris. Je viens de travailler, demain il y a cours, je suis vraiment exténuée.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant