The boy I met in Cork

15.

Je m'éveille en sursaut, l'estomac noué par l'angoisse. Cole n'est plus là, le lit est vide. J'entends la porte grincer et je me fige, faisant mine de dormir. J'ouvre à peine les yeux pour l'observer en douce. Torse nu, ses tatouages en relief, son corps sculpté en font une vision à la fois hypnotisant et intimidante. Il enfile un de ses t-shirts avant de se retourner vers moi. Je referme aussitôt les yeux, feignant le sommeil. Soudain, le lit s'affaisse sous le poids de Cole, assis près de moi. Sa main chaude se pose sur ma joue, caressant doucement ma peau. Un sentiment de sécurité m'envahit, me berçant d'une douce quiétude. J'ouvre les yeux lentement, prétendant me réveiller. Son regard azur me transperce, me laissant tout émue. Je baisse les yeux, mal à l'aise. Je m'étire délicatement et bâille, attendant qu'il parle en premier.

- Salut, petite. Sais-tu quelle heure il est ? demande-t-il en retirant sa main de ma joue. Je sursaute, prise au dépourvu. Ma mère m'avait prévenue qu'elle m'appellerait dans la journée. Je m'assieds dans le lit, m'approchant de lui.

Il se gratte la tête, esquissant un sourire en coin.

- Franchement, je ne sais pas si tu mérites de le savoir, plaisante-t-il. Je me libère de la couverture pour sauter hors du lit, mais me rappelle soudain que je ne porte que son t-shirt et une simple culotte. Je tente de me couvrir de la couverture, cachant l'étoffe avec l'autre main, ce qui ne semble pas déplaire à Cole. Ses yeux s'embrasent, me laissant bouche bée. Il ne me laisse pas récupérer la couverture et rit de bon cœur. -

- Cole, c'est pas drôle, je n'ai, enfin, je n'ai que ton t-shirt, m'exclamé-je en fronçant les sourcils.

Il me fait retomber en arrière, couchée sur le lit, puis se place au-dessus de moi. Mon sourire disparaît, mon souffle se fait court. Une chaleur se propage dans tout mon corps, ce sentiment familier au creux de mon ventre réapparaît. Les pupilles de Cole se dilatent, brillant de désir. Une de ses mèches tombe sur son visage, le rendant encore plus séduisant. Il dépose sa main sur ma joue.

- Oh Brook... souffle-t-il, caressant ma joue du bout des doigts.

Mon cœur bondit dans ma poitrine, mes mots se figent dans ma gorge.

Je bégaye légèrement en avouant :

- Oui, je bégaie. L'effet que Cole a sur moi est incroyable. Ses lèvres s'entrouvrent mais il ne dit rien, se rapprochant doucement pour déposer un baiser sur mes lèvres. Je sais que je m'étais promis que cela ne se reproduirait plus avec lui, mais je me laisse emporter par l'instant.

Ses mains me saisissent fermement, l'une sur ma hanche et l'autre dans la mienne, nous pressant contre le coussin. Ses lèvres parcourent maintenant la longueur de mon cou, provoquant un sourire sur mes lèvres. Comment une seule personne peut-elle susciter autant d'émotions simultanément ?

Cole revient m'embrasser, son souffle mentholé et ses lèvres douces me faisant frissonner. Je sens qu'il sourit contre ma bouche, et je suis étonné que cela soit grâce à moi. Mais notre moment est interrompu par un coup à la porte, faisant sursauter Cole.

- Ouvre-moi, Cole ! Pourquoi la porte est-elle fermée et pourquoi tu n'es pas debout ? C'est la voix de Britany, qui vient gâcher ma matinée. Je me hâte de me couvrir avec la couverture pour cacher ma nudité, Cole se lève précipitamment en lançant un faible

- Attends-moi en bas, je t'y emmène, c'est bon. Mon cœur se serre et j'ai du mal à avaler ma salive. Il enfile rapidement un gros sweat, prend ses clés et sort de la chambre, me laissant plantée là, abasourdie. Je n'en reviens pas. Énervée, je me retire de son lit, toujours vêtue de son haut. C'est alors que je remarque que KJ me regarde à l'entrée. Je tente de baisser le t-shirt pour cacher mes jambes nues.

- Je suis désolé, je ne te matais pas, hein, mais je suis passé devant et, finalement, je voulais juste te dire salut, s'excuse-t-il. Il rougit, baisse les yeux et passe une main dans ses cheveux.

- Oh, pas de problème, c'est moi qui suis embarrassée de ne porter que ce t-shirt. Cole m'a laissé en plan ici et..." Je m'interromps lorsque KJ me coupe, surpris :

- Tu as dormi avec Cole ?

- Oui, enfin, il a dormi sur le matelas et moi dans son lit, explique-je en haussant les épaules. Il sourit.

Je suis reconnaissante envers Kj pour m'avoir conduite jusqu'à mon lieu de résidence, mais mes pensées ne sont pas encore tout à fait détachées de la soirée précédente. Enfilant mes vêtements en toute hâte, je récupère mon téléphone sans le consulter et suis le rouquin dans les escaliers pour atteindre sa voiture.

Durant le trajet, je reste silencieuse, perdue dans mes pensées au sujet de Cole et son comportement impoli. Il était tellement agréable la nuit dernière, ce qui m'a laissée déconcertée par sa soudaine rudesse. J'essaie de comprendre pourquoi il hante mes pensées et a un tel impact sur mes émotions. C'est frustrant, car je n'ai jamais été traitée de cette façon auparavant et pourtant, il reste gravé dans ma mémoire. Je me sens constamment attirée vers lui, même si je sais qu'il est toxique pour moi. Peut-être devrais-je m'éloigner de lui pour me libérer de son emprise.

Kj gare sa voiture devant le bâtiment, me sortant de mes réflexions.

- On y est, jolie fille. Veux-tu que je vienne ouvrir ta porte ? me demande-t-il, en passant sa main dans ses cheveux couleur feu.

- Non, tu en as déjà fait assez pour moi. Merci beaucoup ! réponds-je, sentant ses lèvres douces se poser délicatement sur ma joue, ce qui me fait rougir légèrement. Je sors de la voiture en direction de ma chambre, réalisant que je n'ai toujours rien avalé malgré l'heure avancée. Je décide donc de m'arrêter à la cafétéria pour prendre un petit plat et charger mon téléphone. J'avais prévu d'appeler ma mère plus tard dans la journée.

Je savoure mon petit plat composé de poulet au curry, de riz et de carottes cuites à la vapeur, tout en observant les autres groupes d'étudiants qui mangent ensemble. J'aime bien être seule et pense que c'est un problème majeur pour certaines personnes qui ne peuvent pas supporter la solitude.

Alors que je me dirige vers ma chambre de campus, j'aperçois plusieurs appels manqués de ma mère sur mon portable. Soudain, je suis bousculée et perds toutes mes affaires, avant de m'écraser contre un torse. Une main vient me retenir sur l'une de mes hanches, et je tourne le regard vers l'homme qui se tient devant moi, réalisant avec consternation que c'est Cole.