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J'ouvre doucement les yeux, la lumière m'éblouit. Ma vue se structure peu à peu. J'écarquille les yeux avant de sursauter. Je suis à l'hôpital, seule dans une chambre. J'essaie de respirer calmement mais je suis prise de panique en voyant le cathéter sur le dessus de ma main. J'essaie de remettre mes souvenirs de la soirée dans l'ordre chronologique. Mon regard s'arrête sur...Cole? Il dort sur une chaise à côté de mon lit. Je passe mes mains dans mes cheveux et je commence à pleurer quand tout me revient. C'est plus fort que moi. Comment ai-je pu être si naïve avec ce garçon et boire autant. Je m'en veux, tout est de ma faute. Je sens une main venir se poser dans mon dos. Je n'ose pas lever la tête par honte. Je ne veux pas qu'il me voit comme ça, à chaque fois, je pleure.

- Qu'est-ce que tu fais là, je marmonne entre quelques reniflements.

- Je m'inquiétais pour toi, Brook, allonge toi le médecin m'a dit que tu ne devais pas trop bouger. Je me recouche en affrontant cette fois-ci son regard. Quelques larmes menacent encore de tomber.

- Si tu es venu m'humilier, c'est pas la peine de rester, dis-je d'un ton froid. Il arque un sourcil.

- Donc je suis resté près de toi pendant vingt-quatre heures et tu penses que j'attends à côté comme un con pour venir t'humilier? Il hausse la voix. Je me masse les tempes et mes oreilles se remettent à siffler.

- Oui c'est vrai, c'est vrai. J'ai le crâne qui va exploser.

- Ouais ils pensent que t'as une commotion cérébrale et que t'as besoin de beaucoup de repos. Il hausse les épaules.  Je passe mes mains dans mes cheveux, inquiète.

- Ils ont prévenu ma mère? Je m'exclame. Cole hausse un sourcil.

- Nan, pas encore. Je soupire. Heureusement, je pense que ma mère se fait déjà assez de soucis comme ça. Il faut que je l'appelle.

- Est-ce que tu aurais vu mon portable par hasard ? Je demande. Et hoche la tête comme pour dire non.                                                                                                                                                                                    -Tiens, prends le mien si tu veux appeler quelqu'un.

- Merci beaucoup, dis-je en le prenant. Sa main frôle la mienne, j'ai de la peine à détacher mon regard du sien. Mes mains tremblent, je compose le numéro de ma mère.

- Madame Jones à l'appareil, je vous écoute ! Sa voix est douce.

- Salut maman, c'est Brook. J'essaie de prendre une jolie voix pour ne rien laisser paraître.

-Oh ma chérie, tu m'appelles d'où? J'avale ma salive.

- Ecoute maman hier soir je suis tombée dans les escaliers et j'ai peut-être une commotion donc je suis à l'hôpital si tu reçois un appel c'est normal mais je vais bien d'accord? Les larmes montent.

- Oh c'est pas vrai ! J'espère que ça va, je suis tellement désolée de ne pas être là. Aiden est avec toi? Demande-t-elle.  Et merde, je jure intérieurement.

- Non il n'est pas avec moi, il est très occupé et je n'aimerais pas le déranger, j'ai juste besoin de me reposer, Je mens.

-Je vais l'appeler il faut qu'il vienne te tenir compagnie pour me confirmer que tu ailles vraiment bien, désolée mais je m'inquiète pour toi. Tu ne m'appelles jamais ces temps.

- Désolée maman, je ferai des efforts mais j'essaie de gérer mes cours c'est plus compliqué que je ne le pensais pas besoin d'appeler Aiden je te dis ! J'hausse le ton.

- Reste polie s'il te plait, je suis encore ta mère, je vais l'appeler que tu le veuilles ou non. Tâches de t'acheter un nouveau cellulaire sinon c'est moi qui vais venir en personne dans ton école pour t'en acheter un, sur ce, repose toi bien et pas de bêtise.

- Mais... Je n'ai pas le temps de parler qu'elle raccroche.

-Ta mère ne sait pas que t'es plus pote avec l'autre? Cole me demande.

- Non, les relations entre ma mère et moi sont compliquées et je ne veux pas l'embêter avec mes soucis, d'autant plus qu'elle va me piquer une crise quand elle l'apprendra, elle aimerait trop qu'Aiden et moi sortent ensemble.. Le beau noiraud se lève et tourne en rond.

- Tu sais, Brook. Ta mère est censée te guider et t'aider pour débuter ta vie, te donner un chemin et le commencer avec toi, pas pour te contrôler. Il marque un point mais je n'ai pas le choix. La porte s'ouvre. Je prie pour que ça ne soit pas mon ex ami. Soulagée, je vois un homme d'une cinquantaine d'années se diriger vers moi en me tendant la main.

- Docteur Martin, enchanté jeune fille, vous avez bien meilleure mine. Je lui rends sa poigne amicale.

- Bonjour Monsieur Martin, je me sens bien mieux, merci ! Il prend une chaise et vient s'asseoir entre moi et Cole.

-Vous devez être son petit copain, je suppose?

- Quoi? Non haha pas du tout. Je vois le jeune homme froncer les sourcils et le médecin rigoler.

- Bon dites moi comment vous vous êtes fait ça. Je ne voulais pas dire la vérité, ça engendre tellement de démarches, de plus je n'ai vraiment pas envie de raconter et de ressasser ce qu'il s'est passé.

- Je suis tombée dans les escaliers, maladroite que je suis. Je rigole nerveusement, ma crédibilité est en jeux.Cole hausse un sourcil.

- Bien, j'ai appelé votre maman qui était apparemment déjà au courant. Ceci dit, il faudrait juste que je vous passe un scanner pour être sur que vous n'avez pas des lésions plus profondes. J'ai quelques questions à vous poser avant de le faire.

- D'accord, dites moi.

- Y a-t-il des chances que vous soyez enceine ou que vous allaitez?  Mes yeux grossissent.

- Bien sûr que non, pourquoi ? On dirait que je le suis? Cole éclate de dire, je lui lance un regard noir.

- Non non, ce sont juste des questions que je dois poser avant un examen comme celui-ci.

- Ha pardon, j'avais mal compris, dis-je gênée.

- Veuillez me suivre dans ce cas, jeune homme, je vous laisse attendre ici. Il roule des yeux.            Je me lève doucement et suis le médecin dans l'ascenseur. Je prends une grande inspiration, j'ai toujours détesté l'odeur des hôpitaux. La dernière fois que je m'y suis rendue c'était pour rendre visite à mon père. Le bruit des portes me fait sortir de mes pensées. Nous arrivons dans une salle bleutée équipée d'une lumière tamisée.

- Veuillez mettre cette petite blouse et enlever tous vos piercings et autres objets métalliques, ensuite vous pourrez vous installer sur le mini lit, nous communiquerons à l'aide d'un micro. Je vous pique juste pour immerger votre corps avec le liquide phosphore. La vitre d'où nous vous regarderons permet de ne pas laisser les rayons X nous atteindre. Vous risquez d'avoir un petit coup de chaud, c'est normal, c'est le liquide.

Une fois vêtue de cette simple petite robe d'hôpital, je m'allonge sur cette petite table. Elle est gelée ce qui me donne des frissons.

- Le lit va se déplacer tout seul, pourriez-vous bloquer votre respiration quelques secondes afin que les clichés soient de qualité ?

La machine commence à faire un vacarme fou. Je dirais que je suis restée dedans pendant au moins une bonne quinzaine de minutes, une vague de chaleur commence à réchauffer tout mon corps, ce n'est pas très agréable.. Le bruit abasourdissant se tue de plus en plus doucement.         

-  Voilà, vous pouvez aller vous rhabiller dans votre chambre et je reviens vers vous lorsque j'aurai bien examiné votre crâne. Je le remercie et quitte la pièce. Je tremble, je n'ai jamais aimé être enfermé. Peut-être suis-je un peu claustrophobe sur les bords mais je sens la pression retombée. Avec tout ce qu'il s'est passé l'autre soir et encore maintenant. Je reprends l'ascenseur avec mes habits au bout du bras. La porte de ma chambre est ouverte, deux voies masculines en train de se chamailler. A peine je franchis la porte que je regrette aussitôt.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant