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Le baiser qu'il m'offre est doux, empreint d'une tendresse inattendue qui tranche nettement avec l'expression renfrognée qu'il affichait quelques minutes auparavant. Je me laisse aller instinctivement, prenant sa tête entre mes mains alors que nos lèvres s'unissent. Je suis submergée par une vague de frissons et je peine à exprimer les émotions qui m'envahissent, mais je sais que tout mon être est en feu et que je vais exploser à tout moment.

Son haleine mentholée et la douceur de ses lèvres m'enivrent alors qu'il resserre son étreinte autour de ma taille. Mon cœur s'emballe alors qu'il me plaque à nouveau contre le mur, ses yeux plongés dans les miens, emplis d'une multitude de questions. Cette fois-ci, je ne détourne pas le regard, avide de comprendre ce qui se passe entre nous.

Je frissonne sous son regard intense, oscillant entre le feu et la glace. Il me demande gentiment:

- T'as froid? Il me demande gentiment. J'acquiesce de la tête.

- Rentrons, c'est vrai qu'il commence à faire froid. Sa main se glisse autour de ma hanche, me poussant à avancer doucement, dans une délicate étreinte. Nous nous dirigeons vers notre chambre, les yeux fixés l'un sur l'autre, incapable de se détourner. Jusqu'à présent, je n'avais jamais remarqué à quel point il était séduisant, son charme m'enveloppant comme une douce caresse. Arrivés à destination, il se tourne vers moi avant de mettre son bonnet, visiblement mal à l'aise sous mon regard insistant.

- Tu peux arrêter de me fixer comme ça s'il te plait? Vraiment, ça me fait flipper. Je me demande alors si j'ai pu le gêner en l'observant ainsi, scrutant chacun de ses mouvements avec avidité. Malgré mes doutes, une sérénité inattendue m'envahit alors que je prends conscience que ce baiser m'a transportée sur une autre planète, flottant sur un nuage de coton.

Dans ces moments-là, je sais que la peur que ma vie se déroule sous mes pieds s'en va, lorsque je suis avec lui.

Arrivés dans la chambre, j'enlève ma veste et attache mes cheveux à l'aide d'un chignon. J'observe Cole qui se couche sur son lit et fixe le plafond. Je soupire en fermant la porte, à quoi est-ce que je pouvais m'attendre de plus, je me gronde intérieurement. Je sors mon carnet de prises de notes afin de réviser et surtout, de ne pas penser au garçon qui n'est pas loin de moi. Après un petit moment, je sors de mes pensées en sentant un regard pesant. Quand je tourne la tête vers Cole, il fait la même chose mais à l'opposé de ma direction. Mon stylo coincé entre mes dents, je hausse les sourcils. Il est vraiment bizarre et il me dévisage, lui aussi. Il est juste plus discret que moi. Après un court instant, je sens qu'il me regarde à nouveau et ferme mon cahier.

- Bon, tu vas me dire ce qu'il cloche pour que tu me fixes comme ça? Je fronce les sourcils en songeant déjà aux multiples critiques et blagues qu'il pourrait faire. Au lieu de ça, il a l'air pensif avant de me répondre tout naturellement :

- Je te trouve jolie, c'est tout. Je me cache en regardant le mur et regrette déjà de lui avoir posé la question. Je sens le rouge me monter aux joues et me sens vraiment bête.

- Brook? Tu vas bien? Je sens qu'il ne comprend pas ma réaction.

- Oui, oui, super merci, je lui fais signe de la main.

- Regarde-moi? Le ton de voix ressemble presque plus à un ordre qu'une question.

- Non merci, ça va aller, je réponds en inspirant profondément pour faire passer mon embarras. Je l'entends se lever et me retourne, presque rassurée de savoir que ma tension est redescendue. Il tourne comme une hélice et me stresse. Je me demande ce qu'il a mais je commence à savoir que de lui poser la question ne servirait à rien étant donné qu'il ne me répondrait pas. Il passe sa main dans ses cheveux. Je l'entends jurer de dos :

- Et pis merde, il me fait face et en quelques secondes, il se retrouve au dessus de moi, ses lèvres pressés sur les miennes. J'aimerais tant pouvoir réussir à le repousser mais mon corps en veut tellement plus. Il se fraie une place entre mes jambes, son torse contre le mien. Je sens quelque chose s'endurcir à travers son jeans qui est en contact même du mien et j'ai beau n'avoir aucune expérience dans le domaine, je comprends tout de suite et commence à avoir chaud. Il fait très chaud. Ses doigts viennent jouer avec ma bretelle de soutien-gorge, en dessous de mon t-shirt. Il s'arrête avant de me regarder et de chercher mon approbation pour pouvoir me toucher en dessous, j'hoche la tête pour lui donner le feu vert.

Sa main vient alors caresser mon sein et descend le long de ma côte, je ne peux m'empêcher d'être subjuguée de frissons. Je sais que ce que je suis en train de faire est mauvais et pourtant, je ne peux m'empêcher de continuer, comme une drogue, il m'en faut plus, toujours plus. Je place une de mes mains dans sa nuque et lui déplace la sienne pour agripper ma cuisse, je n'aurais jamais pensé ressentir ça un jour, mais mon entrejambe s'enflamme en plus de mon bas ventre, ce sont de toutes nouvelles sensations pour moi. Ma bouche s'assèche due à ma respiration saccadée et je pense que je ne serais même plus capable d'aligner des mots pour en faire une phrase. Ses lèvres descendent sensuellement au creux de mon cou. Il s'arrête net et me regarde dans les yeux et je pourrais presque desceller un sentiment de panique dans les siens. Je penche la tête décidée à ne pas détourner les yeux bien que son arrêt soudain me paraît bizarre.

Il saute du lit et repasse dans ses cheveux en faisant son sac. Je panique à mon tour en me demandant ce que j'ai bien pu faire pour le contrarier.

- J'ai....j'ai fait quelque chose de mal? Je lui demande pleine de culpabilité en ramenant mes jambes contre moi.

- Non...enfin...oui, il marmonne dans sa barbe et je me sens me décomposer.

- Qu'est-ce que j'ai fait? On peut...on peut en parler? Mes yeux se remplissent de larmes et j'oublie à ce moment presque toute fierté.

- Laisse tomber, s'énerve-t-il en continuant à faire son sac. J'essuie mes yeux qui désormais débordent. Je me lève soudainement :

- Je veux savoir, j'hausse la voix en croisant mes bras devant lui au moment il s'apprête à franchir la porte.

- Très bien, me répond-il en lâchant brusquement le sac et en se rapprochant de moi la mâchoire crispée. J'espère que t'es prête. Premièrement, je déteste ta manière de m'embrasser, deuxièmement, je déteste ton odeur et pire encore, ta manière de me regarder, désolé mais bordel de merde j'en peux plus de ta tête donc je me casse. Il me fait volte face et claque la porte. J'ouvre la porte derrière lui et éclate en sanglot.

- Alors pourquoi? Pourquoi tu continues à chaque fois hein? J'hurle à travers le corridor. Il éclate de rire et me regarde.

- Pourquoi hein? Il rigole presque. Parce que j'ai pitié de toi voilà tout et ça me distrait. Je me rapproche de lui, et je sens mes larmes arrêtées de couler remplacer par la colère. - Tu te fiches de moi? Pas vrai Cole? Je me rapproche encore de lui, je suis en plein essaie de self contrôle de toute la haine et peine que je ressens en ce moment. Et quand je suis assez proche de lui, ses yeux dans les miens, son expression faciale redevient normale. Ses mains viennent soudainement m'étreindre et je sens qu'il va écraser ses lèvres contre les miennes mais je le stoppe en écrasant la paume de ma main sur sa joue.

Il me regarde mais cette fois non pas énervé mais plutôt choqué et je crois presque apercevoir une larme au coin de son œil. J'éclate en sanglot en criant :

- Saches que maintenant, j'ai compris que j'étais ta distraction personnelle quand tu t'ennuyais, que je te fais pitié et surtout que je suis ton petit jouet, mais tu sais quoi? C'est terminé ce petit jeu entre nous. Fini, je ferai en sorte de faire comme si je ne te connaissais pas et ne t'avises pas de revenir dans cette chambre où je donnerai l'ordre d'en changer.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant