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Il s'agit de l'un de ces réveils qui ne manquent jamais de faire leur effet sur moi. Le son strident de l'alarme de mon téléphone résonne dans mes tympans. Je peine à appuyer sur la petite icône "arrêter l'alarme" avant d'ouvrir lentement les yeux. Me levant doucement, je m'étire avant de me vêtir d'un jean gris, d'un petit pull et de petites chaussures blanches. J'inspecte une dernière fois mes affaires, les rangeant soigneusement. Je descends les escaliers avec ma valise et retrouve ma mère dans la cuisine.

- Bonjour ma petite Brook, as-tu bien dormi ? Es-tu pressée d'aller dans cette nouvelle université ? Heureuse de quitter ta mère ? me demande-t-elle. Je me frotte les yeux, encore fatiguée, essayant de saisir ses mots.

- Mhm ? marmonné-je doucement. Elle me lance un regard hautain avant de soupirer.

- Tu vas me manquer. À quelle heure t'ai-je dit que Stell viendrait te chercher ? Je me rappelle soudain que Stell ne devrait pas tarder à arriver. Elle est ma meilleure amie depuis des années, même si ma mère ne l'apprécie guère pour ses actes impulsifs. Tout en me préparant un café, je lui réponds d'une voix faible :

- Elle ne devrait plus tarder à arriver. Toi aussi, tu vas me manquer maman. Je sens qu'elle retient ses larmes. Ce n'est pas facile pour elle. Mon père est rarement présent à la maison, et elle n'a en quelque sorte que moi comme compagnie.

Après des adieux déchirants, je dépose une dernière fois mes lèvres sur sa joue avant de lui murmurer que je vais lui manquer. J'entends un coup de klaxon à l'extérieur, annonçant l'arrivée imminente de Stell. Je prends ma valise et quitte la maison. Notre nouvelle université, assez prestigieuse pour être honnête, se trouve à près de quatre heures de route de chez moi, à Cloonacool, dans le comté de Sligo. C'est la raison pour laquelle j'ai travaillé dur pour obtenir une bourse pour cette chambre en colocation. J'arrive devant la voiture de Stell. À peine ai-je ouvert la porte qu'elle me crie dans les oreilles :

- Aujourd'hui est le jour tant attendu ! Nous allons enfin sortir avec les beaux garçons, boire des verres tous les week-ends et profiter de la vie! 

Mais cette joie de vivre ne nous a jamais freinées. Mon amie est une fille joviale, toujours pleine d'énergie. Elle me fixe d'un air malicieux et murmure :

- Tu sais, les chambres ne sont pas forcément surveillées, peut-être serait-ce l'occasion de passer à l'action ?

Je soupire en sachant qu'elle fait référence à Aiden, mon meilleur ami. Nous sommes amis depuis l'enfance, soit depuis dix-huit ans. Ma mère l'adore et le considère comme le petit ami parfait, doux, bienveillant et surtout très attaché à ses études. Je n'ai jamais vraiment songé à une possible relation amoureuse entre nous.

- Stell, ce n'est vraiment pas ma priorité. Si tu insinues qu'il y a quelque chose entre Aiden et moi, tu te trompes. Je me concentre actuellement sur mes études, tout comme Aiden.

Elle sourit avant de mettre la musique hip-hop à fond. Je sais très bien ce qu'elle pense. Elle me croit coincée alors que je suis simplement en train de prendre mon temps. Ce n'est pas un sujet que l'on aborde comme ça et je ne souhaite pas le faire sous prétexte de curiosité ou de pression. J'aime prendre mon temps. Je rêvasse devant la fenêtre tout en contemplant le paysage ensoleillé.

Les heures s'écoulent rapidement grâce à nos conversations sur nos vacances respectives. Stell est partie en camping avec ses parents et a rencontré beaucoup de gens, y compris un garçon avec lequel elle aurait aimé aller plus loin. Soudain, nous arrivons devant une immense bâtisse, l'UCC, soit l'University College Cork. Nous sommes émerveillées comme des enfants devant l'ampleur de l'édifice. C'est comme si j'allais étudier à Poudlard. Au loin, devant l'immense entrée, je vois Aiden, ses cheveux blonds flottant dans l'air. Il est vêtu d'un petit polo, de bermudas élégants et de mocassins. Oui, il fait partie d'une classe sociale aisée. Ses parents possèdent une énorme usine de montres. Stell et moi sortons de la voiture, nos sacs et valises à la main. Je sais qu'elle ne saluera pas Aiden. Il pense de la même façon que ma mère, que ma meilleure amie est une fille impulsive et immature. Aiden est tout le contraire, réfléchi et sérieux, c'est une autre manière de penser. Il m'enlace pour me saluer.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant