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Un spasme incontrôlé secoue mon corps alors que mes yeux restent clos et que mon cœur bat la chamade. Épuisé, Cole s'effondre à mes côtés. 

- Tout va bien ? me demande-t-il en se tournant vers moi. Incapable de penser à autre chose, je réponds par un simple grognement. Un sourire taquin se dessine sur les lèvres de Cole, puis je l'entends se lever. Je sursaute et me redresse un peu trop vite, ma tête tourne. Je pose une main sur mon crâne. 

- Où vas-tu ? je demande avec une pointe d'inquiétude. Il ne se retourne pas, ouvre le coffre et fouille à l'intérieur. Il revient vers moi en me tendant un paquet de mouchoirs.

- Pour que tu t'essuies, dit-il en souriant. Je m'étouffe en rougissant violemment. Il s'assied à mes côtés en me tendant le paquet.

- Je peux aussi le faire pour toi si tu veux, dit-il avec un sourire coquin. Incapable de répondre, je reste figée, submergée par la gêne et la confusion. Je me sens comme une statue, perdue dans mes pensées. Les mouchoirs glissent sur ma peau sensible, provoquant un autre spasme.

- Désolé, tu es si sensible, Brook ! s'excuse-t-il. 

- Est-ce mal ? je bafouille. Cole reprend les mouchoirs et me regarde, perplexe.

- Ce que je ressens est exquis, tu ne peux imaginer à quel point, me dit-il avant que je ne lui  donne une tape amicale sur l'épaule. Je n'ai pas l'habitude de parler aussi librement. Je me laisse tomber en arrière et je boutonne mon pantalon avant de lever les yeux vers le ciel étoilé.

- Dis-moi, qu'est-ce que c'était que ça? je demande, fixant le firmament. Il se rapproche, pose sa tête sur le sol et me regarde avec curiosité. 

- De quoi parles-tu? murmure-t-il. Je tourne la tête et nous nous retrouvons face à face. 

- Ce qui vient de se passer, maintenant...Rougissant de gêne, je m'interromps. Il arque un sourcil, semblant ne pas comprendre. Il est parfois étonnamment ignorant. 

- Tu sais, ces spasmes...Je jure que ses muscles faciaux se crispent de surprise. 

- Mais, Brook, tu ne t'es jamais touchée? demande-t-il en posant sa tête sur sa main, accoudé sur le sol, me fixant. 

- Non, ça ne m'était jamais vraiment venu à l'esprit,  avouai-je, sidérée par la tournure que prend la conversation. Son visage s'illumine-t-il ? 

- Et ton ex ne t'a jamais touchée ? me demande-t-il, fasciné. 

- Je n'ai jamais eu de petit ami réel, Cole réplique-je. Son sourire s'élargit. 

- C'était un orgasme, déclare-t-il en s'allongeant et en posant sa tête sur le sol, le regard fixé sur les étoiles. Je bondis et m'assois, interloquée.

Je suis confuse, mes pensées encore embrouillées par l'expérience que je viens de vivre. Cole me regarde, un sourire narquois sur les lèvres.

- Pardon?

- C'était un orgasme, Brook. Je ne vais pas te faire un dessin...Je suis vraiment surpris qu'aucun garçon ne t'en ait jamais fait profiter. Quelle bande d'égoïstes !, plaisante-t-il.

Je sens mes joues chauffer et je le supplie du regard de ne pas insister. Il lâche prise, apaisant mon embarras.

- Ne te moque pas s'il te plaît, mon visage se raidit.

- Désolé, s'excuse-t-il. J'aime quand il est doux avec moi de cette manière.

Mais la conversation prend rapidement un tournant plus sombre quand Cole me demande soudainement ce qui est arrivé à mon père. Une boule de tristesse et de colère se forme instantanément dans mon ventre. Je me mords la lèvre, essayant de repousser la douleur.

- Je n'aime pas trop en parler, dis-je à voix basse. C'est vrai, je suis quelqu'un de plutôt réservée, ce n'est pas mon genre d'aller crier mes problèmes sur tous les toits.

Sa main vient découvrir la mienne, un geste simple mais réconfortant.

- Saches que je suis là si ça ne va pas, dit-il. Je lui souris en guise de remerciement. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe entre nous.

- Et toi, parle-moi de toi, dis-je pour changer de sujet.

Son visage change alors, comme s'il venait de passer d'un monde de douceur à un océan de souffrance. Plus aucune émotion n'en émane. Il ne dit rien, et je me sens un peu bête de lui avoir posé cette question. Peut-être qu'il ne veut pas en parler, et je peux comprendre. Le silence devient pesant, et je commence à avoir froid. La descente de toute cette adrénaline m'ouvre les yeux sur le fait que je suis allée dans l'eau avec mes habits qui sont bien loin d'avoir séché.

- Tu as froid ? me demande-t-il.

- Un petit peu, dis-je pour ne pas passer pour la petite frileuse.

- On devrait rentrer, il est tard, suggère-t-il. Il a raison. Je regarde ma montre et constate qu'il est déjà minuit. Il se lève et sort un sweat de sa voiture.

- Tiens, mets-le au moins pour le trajet, histoire de ne pas tomber malade.

Je remercie Cole en enfouissant mon visage dans le pull chaud et doux. Des millions de questions viennent alors torturer mon esprit, mais l'une d'entre elles me démange plus que les autres. Je regarde Cole conduire et me mordille la lèvre, déterminée à trouver le courage de la poser.

Je demande timidement à Cole, qui ne me regarde pas, pourquoi il m'a emmené à cet endroit et m'a fait ressentir des sensations si intenses sans rien me donner en retour. Il monte le volume de la musique, et je me sens alors humiliée comme jamais auparavant. J'essaie de contenir ma tristesse et ma déception en tournant la tête face à la fenêtre pour cacher ma larme qui tombe. L'entrée de l'université se profile alors que Cole entrouvre les lèvres pour me parler, mais je ne lui laisse pas le temps de finir avant de sortir en courant de la voiture.

Je me précipite dans ma chambre où Stell sursaute en me voyant. Je m'effondre en pleurs dans ses bras.

- Brook ? Où étais-tu ? Tu vas bien ? me demande-t-elle, inquiète.

Je fonds en larmes pendant quelques minutes avant de me reprendre. Je lui explique ce que nous avons fait, comment Cole a réagi et surtout comment je me suis sentie humiliée. Stell réfléchit un moment puis finit par dire :

- Écoute, les seules choses que l'on m'a dites sur Cole, c'est qu'il couche avec pleins de filles mais n'en dort avec aucune et personne ne connaît son enfance si je m'en souviens bien. Je pense que tu pourrais apprendre des tas de choses avec lui sexuellement parlant, mais ne t'y accroche pas trop.

- De toute façon, qui voudrait s'accrocher à lui ? je tire la langue et elle rigole. Je lui rends un sourire forcé. J'ai beau dire ce que je veux, cet homme reste impossible, mais il reste là, dans un coin de ma tête.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant