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Je me réveille brusquement par la sonnerie de mon réveil. Je le désactive à taton ayant du mal à ouvrir les yeux. Lorsque je tente de le faire, je prends conscience que Cole dort à moitié sur mon ventre et que l'on s'est tout simplement endormi sans rien dire. Je n'ai même pas pris le temps de me changer et d'enfiler un pyjama. Je l'observe pendant quelques minutes. Il est vraiment beau, même lorsqu'il dort. Je passe ma main dans ses cheveux pour établir un contact afin qu'il se réveille gentiment mais je dois avouer être gênée. Si ça ne tenait qu'à moi, je le prendrais dans mes bras et l'embrassais en le saluant.

Il prend doucement ma main et vient déposer ses doigts entre les miens avant de placer sa tête, les yeux toujours fermés, dans le creux de mon cou. Je frissonne en sentant son souffle. Je sens ses lèvres se déposer sur ma peau ce qui ne manque pas de réveiller tout mon corps qui accueille une sensation de douceur, chaude et délicate. Je ferme un bref instant les yeux. Je n'essaie pas de comprendre ce qu'il s'est passé l'autre soir parce que j'ai bien trop peur qu'il ne me refasse une de ses sautes d'humeur. Alors je profite juste de laisser mes émotions étreindre son corps contre le mien, sa main dans la mienne.

- Bonjour, me marmonna-t-il d'une voix rauque. J'ouvre les yeux, il est en train de me regarder. Je tourne la tête, gênée. Sa main vient se poser sur ma joue et il ramène mes cheveux en arrière en les coinçant derrière mon oreille.

- Salut, je réponds finalement en me tournant vers lui. Son regard est désormais posé sur nos doigts, enlacés. Nous ne parlons pas pendant quelques minutes et j'ai un brin d'espoir qu'il ressente la même chose que moi à cet instant précis. Mon cellulaire sonne à nouveau, le signe qu'il faut vraiment, et à contre cœur, que je file me préparer.

- Je ne veux pas te mettre dehors, mais il faudrait que je me prépare, les cours commencent dans une heure, dis-je en me mordillant la lèvre. Il se décolle de moi pour s'asseoir au bord du lit, il frotte ses yeux, dépose sa main sur ma cuisse et bizarrement, il a l'air apaisé?

- Merci, je...je ferais mieux d'y aller, dit-il presque gêné en détournant le regard. Il me souhaite de passer une bonne journée avant de fermer la porte derrière lui. Et là, l'anxiété remonte le long de mon ventre.        

Pourquoi était-ce si bizarre d'un seul coup? Un milliard de questions viennent se chevaucher à l'intérieur de mon esprit. Je souffle et prépare mes affaires pour aller prendre ma douche. Une fois arrivée, je règle l'eau et à son contact, tous mes muscles se relâchent. Je ne comprends pas pourquoi, lorsqu'il est parti de cette manière, tout mon corps s'est tendu. En me savonnant, je repense à ce qu'il m'a dit hier soir. Je ne m'attendais pas du tout à ça et maintenant je ne sais plus trop où me mettre. Je ne sais pas non plus quelle voie nous sommes en train d'emprunter. J'enfile mes habits, me sèche les cheveux et pars en cours. En marchant je me remémore la première fois que je l'ai vu. Il n'avait vraiment pas été des plus sympas mais quelque chose chez lui m'a toujours intriguée. Bon sang, je suis tellement fatiguée, je n'ai vraiment pas assez dormir. Une fois assise, je sors mes livres. Le professeur nous rappelle que c'est notre dernière semaine avant les vacances, j'avais totalement oublié.

- Tu rentres chez toi? Je veux dire, pendant les vacances? Me demande discrètement le rouquin. Je ne l'avais même pas remarqué ce matin, j'ai vraiment la tête ailleurs et d'un seul coup, je réalise. Une vague de tristesse m'envahit. Non je ne vais pas rentrer chez moi parce que mon père est dans le coma et ma mère est avec lui. Ma tête se met à tourner et je n'arrive soudainement plus à souffler, mes mains deviennent moites et des sueurs froides parcourent tout mon corps. Je ne prends même pas le temps de demander au professeur avant de courir aux toilettes à toute vitesse sans fermer la porte de la salle de cours. Je m'assieds par terre et regarde mes mains afin de vérifier que je ne sois pas en train de rêver. Je tremble et cette sensation de mal être ne veut toujours pas partir, je suis trempée et j'ai l'impression de manquer d'air. Je reste quelques secondes les mains dans mes cheveux. La sensation disparait tout lentement mais j'ai l'impression de ne pas avoir dormi durant plusieurs jours, d'être littéralement exténuée, ça ne m'était jamais arrivée. Je décide de retourner dans la salle de classe me sentant un peu mieux, je m'excuse auprès du professeur qui, heureusement, se montre compréhensible avec moi. Lorsque je reprends ma place, Kj me demande ce qu'il s'est passé. Je lui ai juste répondu que j'avais des nausées, je n'ai aucune envie qu'on s'inquiète pour moi.

La journée est passée très lentement et je n'ai qu'une hâte : me laver et aller au lit. Il faut que je sois au taquet pour demain soir, on m'a demandé de remplacer une des filles au restaurant. Une fois dans mon lit, je souffle dans mon lit, soulagée. J'éteint les lumières et je pense à Cole. Rien qu'en l'imaginant, mon esprit s'enflamme et je déteste perdre tous mes moyens de la sorte. Je vérifie une dernière fois mon portable avant de le laisser. Je me sens d'un seul coup stupide. Pourquoi j'espérais un message de sa part. Oui c'est vrai, on ne s'est jamais écrit mise à part la dernière fois où il a débarqué. Je vais une dernière fois sur son Instagram et défile les quelques photos de lui, il n'en a quasiment pas et je le comprends. Je ne suis pas trop du genre à m'afficher. Non pas que je ne me trouve pas jolie, je pense être correcte et dans les normes. Enfin bref, je lâche mon téléphone et tombe dans les bras de Morphée.

The boy I met in CorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant