Os - Teen Wolf

Thiam 7

Théo se souvenait sans problème des nuits qu'il avait passé dans sa voiture.

Tout ce temps où il avait été seul et où ses seules interactions sociales se résumaient à une excuse envers quelqu'un qui lui lançait sèchement d'aller dormir ailleurs.

A ce moment là, il était convaincu de ne pouvoir compter sur personne d'autre que lui-même. Parce qu'il était le méchant et que le méchant était seul. Il n'avait pas d'amis.

D'ailleurs Théo avait rempli cette règle à merveille. Il avait tué tous ses alliés. Tracy, ainsi que tous les autres.

Parfois il avait regretté d'avoir agi ainsi. D'autre fois il se disait qu'il n'avait eu pas le choix et que de ça avait été la meilleure chose à faire, de toutes manières.

Puis il apercevait la meute de Scott au coin d'une rue et il serrait les poings, réalisant que lui il ne l'avait pas, cette seconde famille et qu'il avait même tué sa vrai famille.

Qu'il n'aurait sûrement jamais droit à ce cocon familiale, à ces gens compréhensifs qui ne vous jugent pas et qui sont comme vous.

Après ça, il se morfondait juste, n'osant retourner voir la meute.

Il y avait plusieurs raisons. La plus petite était sa fierté. Ce serait honteux de retourner vers eux après avoir agi comme ça. La seconde c'était qu'il savait qu'ils ne lui pardonneraient pas.

Et honnêtement, si quelqu'un lui avait fait ce qu'il leurs avait fait, il ne lui aurait jamais pardonné non plus. En fait il l'aurait même tué, alors Théo était convaincu de devoir être heureux d'être encore en vie.

Il réalisait que sa position de sans-abri était tellement au dessus de ce qu'il méritait.

Il avait aussi chercher un job et avait fini par bosser en tant qu'agent de nettoyage dans un lycée du coin. Pas très glorieux, mais il ne pouvait pas vraiment faire mieux et ça lui suffisait pour vivre.

Ce travail avait été assez horrible. Entre les tâches ingrates et les élèves qui se foutaient de lui, sûrement pas habitué à voir un jeune à ce poste, Théo en avait bavé.

Néanmoins, il s'était accroché, considérant ce poste comme la liaison entre sa vie de sans-abri et une vie normale.

En fait, il avait fini par installer une routine, mais pas une de ces routines agréables. Non, une simple routine travail-manger-dodo. Et le manger, comme le dodo sautait parfois.

Il avait l'impression de ne pas pouvoir s'en sortir.

Pourtant, il s'en était sorti. Avec de l'aide, certes, mais il avait réussi. En fait, pour la première fois de sa vie, il était fier d'avoir été aidé.

Parce que ça montrait qu'on l'avait jugé digne de confiance. Qu'on lui avait donné une deuxième chance.

Il avait laissé depuis bien longtemps sa fierté sur le côté. Si il ne l'avait pas fait, il serait sûrement mort dans un caniveau en refusant de faire ce travail qu'il aurait jugé trop indigne. 

Puis un jour, il s'était évanoui. Ce jour-là, il courait pour se rendre à son job. Il était encore en retard, aillant du mal à se lever. Il fallait dire qu'après seulement deux ou trois heures de sommeil, son corps avait tout sauf envie de reprendre.

Mais il n'avait pas le choix et il courait donc pour aller au boulot. Cependant, la faim combinée au manque de sommeil, sans y ajouter les conditions déplorables de vie qu'il avait, c'était atroce. 

Il était donc tombé comme une feuille, dans le lycée dans lequel il travaillait. Evidemment, la nouvelle avait fait le tour des lycéens, et, en tant que parfaits adolescents stupides, ils s'étaient encore plus moqués, intensifiant les crasses qu'ils pouvaient lui faire.