GRAIN DE SABLE

16.

PLONGEZ DANS L'UNIVERS DU LIVRE ET DÉCOUVREZ LA PLAYLIST QUI L'A INSPIRÉ SUR SPOTIFY:

https://open.spotify.com/user/11181476715/playlist/5BeUIgiKYUwhi8IDz3hYLH

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *  

  Bon Dieu que ma tête me fait souffrir. J’ai l’impression qu’un éléphant s’y est assis et s’amuse à écraser du verre sur mes tempes.

  Je préfère encore rester inconsciente que de subir ça. Je ferme les yeux encore un peu plus, mais cela me fait gémir de douleur, et le propre son de ma voix me fait encore plus mal.

  En fait, la seule solution consiste à ne plus bouger. Voila. Je ne bouge plus, je ne parle plus, je ne pense plus.

  Mais malgré moi, j’entends encore. Et quelques pas sur le parquet m’obligent à ne pas regagner un sommeil profond.

  J’entrouvre un œil. Mais ce que je vois ne me plait pas, alors je le referme.

  Puis fronce les sourcils. J’ai sans doute mal vu.

  La lumière du jour m’agresse littéralement lorsqu’enfin je me force à regarder devant moi.

    -Oh non, c’est un cauchemar…

  Je porte ma main sur mon crâne et grince des dents en sentant la bosse derrière ma tête.

  Je me tourne sur le dos et regarde un peu ce plafond que je connais tant. Puis, je sens cette présence que je redoute tellement.

  Ethan approche de moi et m’apporte un verre d’eau.

  J’essaye de me redresser mais c’est un effort sans nom.

    -Qu’est-ce que je fais ici…, grommelais-je difficilement.

    -Tu veux la version courte ou la longue ?

  Il s’assoit face à moi mais évite mon regard. Je sens de la colère, mêlée à de l’empathie, et même une pointe de pitié agacée.

  Je me sens mal. Mal dans mon corps, mal dans ma tête, et mal dans ma poitrine. Je n’avais pas envie de le revoir. Pas encore. Et encore moins comme ça. Je prends le verre d’eau et me force à le boire.

    -La version courte.

    -Le bar m’a appelé à quatre heures du matin pour venir te chercher.

  Je fronce les sourcils. Comment ça, le bar l’a appelé ? Comment ça, quatre heures du matin ?

    -Et la version longue ?...

    -Il semblerait que tu étais ivre, que tu ais provoqué une émeute dans un bar et que tu es tombée. Que quand tu ne tenais plus debout et qu’ils ont voulu appeler les secours, tu ais crié mon nom. Ils ont pris ton téléphone et trouvé mon numéro…

  Je ferme les yeux, submergée par la honte. Je voudrai me relancer dans le lit et me rendormir, oublier tout ça et m’envoyer loin, très loin dans les draps.

    -Oh mon Dieu…

  Je n’ose plus le regarder. Je plisse les yeux finalement et le voit fixer le vide. Son regard est froid, distant, et tout à la fois torturé.

    -Et tu es venu ?...

    -Bien sûr que je suis venu, dit-il dans un soupir. Et maintenant que je sais que tu vas mieux, je vais te laisser te réveiller.