C H A P I T R E . 13

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Point de vue de Sarah

Les réveils de lendemain de soirée sont sûrement les pires, et encore je n'ai presque pas bu. Alix est encore en train de dormir, je décide de me lever tout de même et vais directement dans la cuisine. Je tombe sur Damien qui prépare un café.

— Tu en veux un j'imagine ?

— Je veux bien, merci.

Je ne sais pas comment me comporter, je pense que le mieux à faire est de l'éviter. Peut-être que mes sentiments se dissiperont, je ne sais pas si c'est possible, mais je vais essayer. Il me tend mon café en souriant. Je baisse le regard et m'éloigne vers un canapé.

Il vient s'asseoir à côté de moi sans rien dire, mon cœur accélère d'un coup. J'ai envie de le regarder mais je reste concentrée sur mon café. J'ai l'impression de trahir Eva alors que je ne fais rien. Nous restons en silence pendant quelques minutes. Des gens entrent enfin dans la pièce, Damien se redresse légèrement pour leur parler, nos jambes se touchent désormais.

— Servez-vous, il y a du café et de quoi manger sur la table.

Il se replonge au fond du canapé avec moi et nos bras sont aussi en contact. Je ne sais même plus comment respirer normalement. Je sais que je dois m'éloigner, mais si je m'écarte de lui d'un coup ce sera étrange, il va se poser des questions et ça ne fera qu'empirer les choses.
Je reste alors assise et bois mon café. Je ressens milles sensations qui m'étaient jusqu'à présent inconnues. Je comprends enfin pourquoi on parle de papillon dans le ventre.

Putain de papillons.

Je me lève directement après avoir terminé mon café, déterminée à rentrer chez moi le plus rapidement possible. Je récupère mes affaires à l'étage alors qu'Alix est sous la douche.

Lors de mon trajet, je suis noyée dans mes pensées. La soirée de la veille ne quitte plus mon esprit. En entrant chez moi, j'aperçois Raphaël sur le canapé en train de jouer sur la console. Je fronce légèrement les sourcils, il agit comme s'il était chez lui. Il lève finalement les yeux vers moi.

— Où est Clem ? demande-je.

— Il est en haut, et toujours en vie, dit-il avec un sourire malicieux. Je t'avais dit que je ferais attention.

— Être en vie ça ne suffit pas, il faut vivre.

Il se concentre à nouveau sur son jeu, comme si ma présence importait peu.

— Quelle philosophe, je crois qu'il vit très bien. Sinon la soirée d'hier était sympa, merci de demander.

— J'en ai rien à faire de votre soirée.

J'allais partir mais il reprend :

— Pourtant ça avait l'air de t'intéresser hier. Et toi comment c'était ? demande-t-il en mettant sur pause pour se lever.

— T'as rien de mieux à faire que de m'emmerder ?

— Si nul que ça ?

Je commence à m'en aller en soupirant mais il continue :

— Pourquoi tu me détestes d'un coup ? Le courant passait bien entre nous au début.

— C'était avant que j'apprenne que tu étais totalement inconscient et stupide.

— Je trouve que tu juges bien vite, tu ne me connais pas vraiment.

— Et je n'en ai pas envie.

— On pourrait aller boire un verre, ajoute-il ironiquement.

Fucking Butterflies 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant