Fucking Butterflies 1

C H A P I T R E . 37

Point de vue de Sarah

Je me suis levée tôt ce matin encore, je voulais profiter du jacuzzi tant que personne n'est dedans. Je sais que mes parents nous ont prévu une visite locale aujourd'hui et une randonnée en raquette, des activités vraiment pas à notre goût mais auxquelles nous allons par politesse.
Après avoir passé un bon moment seule, je retourne dans le chalet. J'allais monter mais Sacha m'arrête.

— Prête à aller découvrir les locaux ? raille-t-il.

— J'ai hâte, répond-je ironiquement.

— Je vais passer pour une daronne, intervient Maya, mais moi ça me tente.

— Ça ne m'étonne pas, continue Sacha, tu es bizarre.

Je les laisse se taquiner et monte m'habiller. Jadde est dans la chambre, j'hésite à lui parler de Clem mais je ne suis même pas sûre qu'il se passe réellement quelque chose entre eux. Après tout, elle m'a clairement expliqué qu'elle n'avait pas le temps pour les mecs.

Je laisse tomber cette idée et descend cuisiner, j'ai prévu de faire des tomates mozzarella. Raphaël et Alexis en avaient marre de préparer tous les repas, alors je me dévoue un peu.

Tout le monde semble apprécier mon déjeuner, ce qui me fait plaisir. Je m'améliore en cuisine, même si je n'arriverais jamais à la cheville de Clem à ce niveau. Clem avec qui rien ne s'est arrangé d'ailleurs. On cohabite mais j'ai l'impression de ne pas le connaître, il m'ignore totalement.

Sacha lance le mouvement et nous partons tous dans les voitures en direction d'un village inconnu au bataillon. Un homme nous entraîne dans une cave d'affinage et commence à nous raconter l'histoire de ce lieu et de ces fromages avec conviction. Raph se penche vers moi en chuchotant.

— On est en admiration devant des fromages, la culture française est vraiment étrange, se moque-t-il.

Je ne peux pas m'empêcher de rire.

— Sachez que le Beaufort est un fromage au lait cru de vache, à pâte pressée cuite, continue le guide.

— Je n'aurais pas pu survivre plus longtemps sans cette info, marmonne Raph.

— Vous allez vous taire ? lance Salomé. Ça ne vous intéresse pas ou quoi ?

— Bien sûr que si, répond-il, j'ai toujours rêvé de visiter une cave à fromage.

— Tu es un gamin immature, soupire-t-elle.

Le producteur nous donne un morceau de fromage à déguster, alors je les laisse s'embrouiller pour me régaler. Finalement je crois que je commence à bien aimer cette sortie. Si j'avais su qu'on y mangerait autant de fromage, je serais venue plus tôt.

— Avec un Saint-Emilion ça peut être pas mal, continue Raph avec ironie.

— Concentre-toi un peu, râle Salomé, tu vois que ça leur tient à cœur.

— Mais c'est intéressant, se détend-il, mais c'est marrant c'est tout.

— Tu n'as jamais fait des trucs comme ça avec...

Je m'arrête directement en réalisant ce que j'allais dire, j'étais à deux doigts de parler de ses parents. Ma mère m'a trainée dans tellement de trucs dans ce genre que je ne suis pas surprise par cette activité. Je retiens ma respiration sans savoir quoi dire pour me rattraper.

— Goûte celui-là, reprend-il comme s'il n'avait rien entendu.

Nous finissons par sortir et cette fois direction les raquettes. Je n'en ai jamais fait de ma vie. Une fois à la station, nous louons les raquettes et bâtons avant de débuter la marche.
Tout se déroule plutôt bien, même si on ressemble à un club de vieux, j'arrive même à être devant les autres. Raph s'approche de moi :