1

17 3 0
                                    

Elle était suivie. Son instinct le lui disait plus sûrement que quoi que ce soit d'autre. Son instinct ainsi que l'entraînement qu'elle avait subit contre son grès. Elle savait le reconnaître quand quelqu'un était sur sa piste.

Ce qui était justement le cas.

Bianca accéléra la cadence. Elle était bientôt chez elle, à l'abri de tout et de tous. Peu de temps auparavant, elle aurait évité de retourner à son domicile dans ce genre de situation, mais la sorcière Morgane avait prit sur elle de régler ce problème. La maison de Bianca, située à quelques kilomètres du lac du Revest,était l'un des lieux les plus protégés de la région. Avec la clinique où elle travaillait.

Quelle idée elle avait eu, aussi, de vouloir faire un footing avant d'aller travailler... Il faisait encore nuit et elle était seule ; des circonstances idéales pour se faire agresser. Bon, elle n'était pas dépourvue de ressources, mais tout de même...

Le problème, c'était qu'elle n'arrivait pas à identifier son suiveur.Les pas étaient légers, beaucoup trop légers pour être ceux d'un homme... Au début, elle avait pensé qu'ils étaient plusieurs, mais elle avait revu son jugement. Elle ne reconnaissait pas le rythme différents de deux paires de pieds, non... Par contre, elle ne serait pas surprise s'il en avait quatre.

Oui,quatre. Dans le monde dans lequel vivait Bianca, un agresseur pouvait très bien être un animal, aussi inoffensif qu'il en ait l'air.Elle-même avait prouvé qu'elle était capable d'aller très loin pour se protéger et pour protéger les gens auxquels elle tenait.

Elle bifurqua sur le chemin qu'elle suivait tous les matins depuis à peine une semaine, ses pieds chaussés de baskets quasi-neuves soulevant la terre sèche. Son souffle était court, pas parce qu'elle avait peur mais parce qu'elle n'était pas encore assez en forme pour courir autant sans s'essouffler. Elle en profita pour jeter un œil discret derrière elle.

Elle ne vit rien, bien entendu. Elle était seule, tout du moins en apparence.

La vie lui ait prouvé qu'il fallait toujours se méfier des apparences.

Le bout de son trajet étant en vue, elle décida d'accélérer en faisant passer cela pour un sprint final. Elle entendit derrière elle les pas s'accélérer. Elle ne rêvait donc pas, elle était bien suivie.

Elle accéléra encore ; sa maison était en vue. Avec la sensation que son suiveur était sur ses talons et pouvait lui bondir dessus à n'importe quel moment, elle s'engouffra dans sa maison. Refermant la porte à clef derrière elle, elle se dépêcha d'aller se poster derrière une fenêtre.

Il n'y avait rien, là-dehors. Rien, à part un renard assis en plein milieu du chemin, qui observait la porte de sa maison avec une expression contrariée. Bianca resta accroupit derrière sa fenêtre jusqu'à ce que l'animal s'éloigne, sa queue pointée de noir remuant derrière lui avec irritation.

Elle ne le connaissait pas, mais elle pouvait dire sans avoir peur de se tromper qu'il s'agissait là d'un métamorphe. Aucun renard ne serait resté ainsi en pleine lumière alors qu'il avait laissé sa proie lui échapper.

La question, avant même de savoir ce qu'il lui voulait, était... ami ou ennemi ?

Sur cette sombre pensée, elle fut bien forcée de se préparer à aller travailler. Allumant al télévision pour avoir un bruit de fond des plus réconfortant, elle commença à se déshabiller.

L'écran montrait un homme de moins de 30 ans, très grand, au regard d'acier glacé. Il marchait dans la neige de la Russie, chaudement vêtu. A ses côtés se tenait une femme à peine plus âgée, à peine moins intimidante.

Prime de chasse - Chasses interdites 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant