Prime de chasse - Chasses interdites 2

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-Alors ?

Parce simple mot, Bianca demandait à Natalia comment s'était passée sa matinée. La jeune femme s'était réfugiée dans son nouveau bureau, porte fermée et même verrouillée, pour manger la salade composée qu'elle s'était préparée la veille. Le colibri qu'elle était ne pouvant se passer de sucre, elle avait déjà amené plusieurs pots de miel, chacun parfumé différemment. Comme son animal, elle avait besoin de beaucoup de glucose pour fonctionner, aussi n'avait-elle aucun scrupule à le déguster directement à la cuillère.

Bianca lui répétait souvent qu'elle la détestait pour ça. Contrairementà elle, Natalia ne grossissait jamais.

Elle hésitait d'ailleurs à commencer son repas par le miel à la lavande lorsqu'elle répondit :

-Très bien. Le début aurait pu être plus difficile que ça, vu le caractère du type que je remplace.

-Il est aussi désagréable que ce a quoi tu t'attendais ? s'enquit son amie à l'autre bout du fil.

-Pire.Je l'ai mis dehors en douceur. A moins qu'il ne soit extraordinairement rancunier, je ne devrais plus entendre parler de lui.

-Croise les doigts !

-C'est fait ! s'écria Natalia en riant.

Elle se décida pour le miel. Calant son téléphone entre l'oreille et l'épaule, elle l'ouvrit, déposa le couvercle sur un morceau depapier – pas question de salir son bureau avec du sucre collant –et plongea sa cuillère dedans. Elle laissa échapper un petit bruit de satisfaction lorsqu'elle mit la première cuillerée dans sa bouche.

-Tu en es déjà au sucre ? s'étonna Bianca en reconnaissant le son.

-Quoi ? C'est bon ! Il est à la lavande, en plus.

-Il en faut peu pour te rendre heureuse.

-Exactement !

Ça n'avait pas toujours été le cas. Natalia avait été une enfant gâtée, avant son enlèvement. Elle avait appris à apprécier le peu qu'elle avait dans la cage. Raja l'avait certes aidée à s'en remettre, mais c'était surtout Bianca qui l'avait soutenue. Cette femme avait un moral sans failles, et c'était déjà le cas à l'époque.

La leçon avait été rude. Elle avait dix-huit ans lorsque les hommes de Jafar l'avaient kidnappée, dix ans plus tôt. Elle avait donc largement eu le temps d'entendre parler de ces enlèvements de métamorphes et d'imaginer les horreurs qui leur étaient infligées.

Elle avait été en dessous de la réalité.

*

**

Natalia tremblait de terreur. Et de froid. Ses vêtements étaient trempés par la pluie qui était tombée la veille. Une pluie sous laquelle elle avait couru pour échapper à ses agresseurs, sans succès. Si les gouttes n'avaient pas été un tel obstacle pour un colibri, elle se serait envolée, mais sous l'averse, ç'aurait été signer son arrêt de mort.

Non pas que sa situation soit meilleure désormais.

Elle avait été attrapée, ligotée, endormie. Elle s'était réveillée ici, dans cette pièce aux murs blancs et nus, sans ouvertures. Seule.

-Mlle Flores, fit une voix.

Elle était modifiée. Comme un homme qui parle dans un micro défectueux.

-Qui êtes-vous ?

-Vous répondrez désormais au nom de Titi.

-Quoi ?