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Les yeux fixés sur le plafond, Donald réfléchissait à la marche à suivre. N'ayant jamais été dans ce genre de situation, n'ayant jamais regardé de série ni observé des amis faire, il ne savait pas du tout comment agir face à Bianca ce matin.

Il devait donc prendre son courage à deux mains.

Se décidant, il se leva, s'habilla – elle lui avait fourni d'autres T-shirt et il était surpris qu'elle prenne garde à ce qu'ils s'accordent avec ses cheveux. Rien de rouge dans tout ça, et principalement du orange et du vert. Cette fois-ci, son T-shirt était d'un vert d'eau sans fioriture mais bien coupé et confortable. Le jean était classique et agréable. Elle ne lui avait pas mené de chaussures, attentive comme elle l'était.

La chambre donnait sur le salon. Bianca ne s'y trouvant pas, il la chercha dans la maison sans succès avant de passer au jardin.

Elle était assise à la même table que celle où ils avaient mangé, l'air soucieuse. Il ne savait pas s'il voulait que ce soit à causede lui ou non. Adoptant ce qu'il espérait être un air dégagé, il la rejoignit.

Elle leva la tête vers lui à son approche.

-Bonjour.

Aucune marque de gêne ni dans son visage, ni dans ce simple mot. Il espérait que sa réponse fut identique.

Son regard dériva fugitivement vers les lèvres de la jeune femme. Il se retint à temps de mordiller les siennes dans un geste d'envie : ces lèvres douces, pleines, étaient une tentation à laquelle il avait terriblement envie de succomber de nouveau.

-Tu as l'air soucieuse, dit-il à la place.

-Je n'ai pas encore réussi à avoir Raja, répondit-elle pendant qu'il mettait les pieds dans la piscine.

Ça, c'était plutôt une mauvaise nouvelle.

-Dans ce cas, qu'est-ce qu'on fait ? Sans lui, on ne pourra jamais...

-Si, mais ce sera plus difficile, le coupa-t-elle. Un hibou et un renard sont des adversaires de taille pour nous, mais nous avons vu pire.

Il perçut une telle rancœur dans sa voix... Dans la cage, lorsqu'elle revenait vivante d'une chasse, elle ne parlait jamais de ce qu'il s'était passé. A l'époque, il n'y avait pas vraiment pris garde, occupé qu'il était par son propre malheur. Maintenant, il se demandait simplement à quel genre de chasse elle avait été contrainte de participer, et comment elle y avait survécu. Et il regrettait son égoïsme de l'époque.

-Donc, tu suggères qu'on s'en occupe nous mêmes.

Étrangement, la perspective de mettre à terre ces deux prédateurs n'était pas aussi effrayante qu'elle ne l'aurait due. Certes, Donald n'avait dû sa survie qu'à sa vitesse et à sa chance, les fois précédentes. Ce ne serait peut-être pas le cas les fois prochaines : s'il était préparé, s'ils étaient préparés, alors la prochaine fois, les chasseurs de primes n'auraient pas affaire à de simples proies mais à des proies organisées.

Qui savait de quoi des proies acculées étaient capables ?

-Pas à ce point-là, rectifia Bianca. Je pense que nous devons avant tout nous protéger. Je ne crois pas aux vertus de l'attaque.

Point de vue de proie. Donald l'adoptait également. Il était, après tout, plus proie que prédateur. Cependant, l'infime partie de lui-même qui était adepte de la chasse – principalement des poissons mais aussi des rongeurs s'ils s'approchaient trop près de son nid – n'était pas tout à fait d'accord.

-Pourtant, si nous leur montrons qu'ils ne nous font pas peur, mieux, que nous pouvons les vaincre...

-Tu as vaincu le hibou par deux fois, c'est vrai. Pourtant, je n'ai pas envie de prendre de risque. Je ne veux pas que tu sois mis en danger pour rien, Donald. Nous devons être prêts en cas d'attaque, mais je n'ai pas envie de les provoquer.

Prime de chasse - Chasses interdites 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant