Prime de chasse - Chasses interdites 2

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-Bianca a disparu ? s'écria Cléo.

Le téléphone collé à l'oreille, les yeux écarquillés face à ce nouveau problème – cette catastrophe, préciserait Ajay – elle écoutait attentivement Ashima. Lorsqu'elle eut terminé, elle se tourna vers Ajay :

-Delattre revient avec l'ours et la lionne. Elle est accompagnée d'une sorcière, visiblement, Bianca la connaît et la craint. Et Bianca a disparu.

Que de mauvaises nouvelles.

-Que fait-on dans ce cas ?

-On fonce, décréta Cléo sans même consulter Ashima. Si nous attendons, elles seront de retour et je préférerais éviter de lancer un combat de sorcières ce soir.

Il y en avait peu. Ajay n'en connaissait que dans les légendes transmises de générations en générations, que mêmes certains humains connaissaient – bien que de façon erronée. Ces combats étaient dévastateurs et avaient parfois des résultats improbables. Le monstre du Loch Ness, par exemple, serait une sorcière ayant échouée lors d'un duel, et les harpies auraient été créées par l'une d'elle afin de gagner un combat et auraient échappées à son contrôle par la suite.

-Moi aussi, confirma-t-il.

Alors qu'il entendait la voix de sa sœur vociférer son désaccord, il se transforma. Le joli mais solide chat gris qu'il devint miaula à l'attention de Cléo, impatient.

Elle marmonna un sort et... disparu. Pas seulement à sa vue, mais aussi à tous ses autres sens. A peine sentait-il un léger parfum de rose.

-Allons-y.

*

**

Natalia tournait en rond dans la boite. Elle avait tenté vainement de se transformer à plusieurs reprises, sans succès. Le même type de sort que celui qui les avait maintenus confinés cinq ans plus tôt devait imprégner le verre.

Comme elle commençait à ressentir les effets de la fatigue, elle décida – à contrecœur – d'arrêter de gaspiller son énergie pour rien. Ce n'était pas le moment de s'évanouir de fatigue.

Elle se posa donc, se couchant sur ses pattes fragiles, les ailes le long du corps. A sa droite était enfermé un canard qui ne pouvait qu'être Donald et, si les grandes cages devant elle avaient été occupées, ce n'était plus le cas aujourd'hui.

La raison de son agitation ne tenait pas uniquement à son enfermement, même si c'était de loin la raison principale. Elle avait reconnu l'homme en entrant. Tugrul. L'aigle qui avait essayé de la tuer lors d'une chasse et qui lui aurait sûrement ouvert le ventre à coup de bec si Raja ne l'en avait pas empêché.

Il semblait avoir conservé ses instincts de chasseur sadique. Il serait un énorme obstacle à franchir dans son évasion.

Parce qu'elle allait s'évader. Elle n'avait pas survécu aux cages pendant six ans pour y retourner maintenant. Elle prendrait la mesure de la situation, examinerait chaque option et sortirait d'ici, et avec Donald, en plus.

Ce n'était qu'une question de temps.

Elle en était là de ses réflexions lorsque la porte s'ouvrit. Se tournant vers elle, elle scruta avec attention l'homme qui venait d'entrer. Ce n'était pas Tugrul. Non, c'était pire.

Le docteur de Jafar. Le salaud sadique qui les avait tous torturés au moins une fois, souvent les uns devant les autres. Elle l'avait vu charcuter Donald, et Bianca l'avait vue être charcutée. Impuissantes, toutes les deux.

Elle recula le plus loin possible de la porte, mue par une terreur ancienne.

-Bonjour, Titi, fit-il en l'appelant par le nom ridicule que Jafar lui avait attribué.