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Du haut de son armoire, Natalia observait Schwavsky d'un œil alerte. Après avoir tenté de rapprocher des meubles pour monter dessus et l'atteindre – sans succès, ils étaient tous verrouillés au sol –après avoir tenté la flatterie – il la prenait vraiment pour une imbécile? - il tentait l'indifférence. Il semblait penser que s'il ne la regardait pas, elle estimerait qu'il ne s'intéressait plus à elle et se remettrait à bouger. Comme une autruche.

Mais elle n'était pas une autruche.

Elle réfléchissait au moyen de l'attaquer, de lui faire mal. De le tuer, peut-être. Un coup de bec dans l'oreille? Ça pourrait le déstabiliser. Elle pourrait à coup sûr lui crever un œil, également.

Et après? Elle ne pouvait pas se transformer. Elle pouvait l'énerver mais n'aurait aucun moyen de sortir de là ensuite. Cet homme jouait les gentils mais il était dangereux. Pour le moment il était plus ou moins inoffensif, mais il valait mieux qu'elle évite de l'énerver. Il avait un certain nombre d'armes qu'il pourrait utiliser contre elle qu'elle préférait ne pas voir plantées dans sa chair.

La porte s'ouvrit brusquement. Natalia ne prit pas le temps de réfléchir : elle décolla, fit son possible pour arriver à la porte avant qu'elle ne se referme... trop tard. A peine trop tard.

Dépitée, elle fit demi-tour, espérant qu'on ne l'avait pas remarquée. Peine perdue, elle croisa le regard d'une femme, qui la suivit d'un air moqueur jusqu'à ce qu'elle retourne à son poste, sur l'armoire.

-Dr Schwavsky, fit-elle, pourquoi m'avez-vous demandé de venir ?

-Ah, Mme Mim! s'exclama le médecin en bondissant sur ses jambes, vous êtes ma sauveuse!

-Pas encore, mais ça peut venir. Que se passe-t-il?

Elle avait prononcés ces mots avec une arrogance certaine, clairement persuadée qu'effectivement, s'il fallait sauve Schwavsky, ce serait elle qui s'en chargerait.

Le docteur se leva de la chaise où il s'était assis pour faire semblant de se désintéresser de Natalia et la pointa du doigt:

-Vous la voyez?

-Évidemment. Et bien?

-Il faut la faire descendre et l'empêcher de s'évader de nouveau. S'il-vous-plaît.

Mme Mim concentra de nouveau son attention sur elle.

-Ça ne pose aucun problème. En revanche ce ne sera pas gratuit.

-Pas gratuit? C'est à dire?

-10 000. Plus deux plumes de sa queue, deux de chacune de ses ailes et deux de son ventre.

-Pourquoi avez-vous besoin des plumes? s'étonna le médecin.

Comme si les 10 000 euros n'étaient rien.

-Cela ne vous regarde pas. Êtes-vous d'accord avec mon prix?

-Évidemment! Alors, attrapez-la!

Mme Mim se remonta virtuellement les manches en se rapprochant de l'armoire, un sourire satisfait aux lèvres.

*

**

Ajay et Donald suivirent Cléo à travers les couloirs alors qu'elle suivait la trace de Natalia. Elle avait lancé un sort afin de pouvoir retrouver l'odeur du colibri. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'utilisait pour retrouver quelqu'un ; elle lui avait expliqué que cela faisait naître dans les airs une piste olfactive très facile à suivre. C'est comme ça que, marchant avec précaution mais diligence à travers les couloirs, ils croisèrent la route de Leprince. Vêtu d'une chemise et d'un jean, le renard était adossé au mur du couloir. Le visage fermé, il les toisa sans mot dire. Ajay se hérissa, prêt à attaquer. Leprince se contenta de lever la main en direction d'une porte blindée.

Prime de chasse - Chasses interdites 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant