Prime de chasse - Chasses interdites 2

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La femme qui ouvrit à Ajay était avenante et ne semblait pas du tout perturbée par la situation. Elle les guida jusqu'à son salon, leur proposa à boire et agit en parfaite hôtesse. Elle les laissa même seuls avec Bianca.

Celle-ci était vêtue de vêtements trop grands et trop serrés pour elle. Visiblement un emprunt. Elle ne possédait sans doute pas de point d'ancrage et s'était retrouvée seule, nue et en danger.

Ajay coula un œil vers la porte, là où Marion était partie. Bianca avait de la chance de pouvoir s'appuyer sur une humaine comme elle, une qui comprenait qu'il se passait des choses étranges, aidait mais ne posait pas de questions.

Ashima s'installa sur un fauteuil, Cléo dans un autre. Si sa sœur lui ressemblait énormément, en plus fine mais musclée également et avec les mêmes yeux vert d'eau que lui, Cléo était à son opposé. La peau pâle, ses cheveux bruns et raides lui tombaient jusqu'au creux des reins, sa frange atteignait la limite de ses sourcils. Elle était belle dans son genre. Ajay avait eu une aventure sans lendemain avec elle, dont ni l'un ni l'autre n'avait jamais reparlé.

Elles se présentèrent toutes deux à Bianca, résumant les derniers événements, y compris la difficulté qu'il y avait eu à faire comprendre à l'hôpital qu'Ajay n'avait absolument pas besoin desoins et qu'ils pouvaient partir tous ensemble. Il était maintenant 18 heures et Ajay craignait pour Natalia.

-Qu'allons-nous faire ? demanda Bianca lorsqu'ils eurent terminé. Nous ne pouvons pas laisser Natalia entre les mains de ces chasseurs de primes.

-Nous ne le pouvons pas, non. Vous devez savoir une chose également, Bianca : Ajay et moi sommes des métamorphes également. Des chats, pour être précis.

Ajayla vit se raidir à ces paroles. Il savait pourquoi : si Bianca était la souris que les chasseurs recherchaient, ses instincts lui dictaient de rester loin des chats qui aimaient tant chasser et jouer avec de pauvres petits rongeurs.

-Et Cléo est une sorcière, précisa Ashima en désignant sa camarade.

Bianca garda le silence en assimilant cette dernière information. Puis, elle dit, lentement, comme si elle réfléchissait en parlant :

-Nouspourrions avoir besoin d'une sorcière.

-Vous savez comment je travaille ? demanda Cléo.

-Vous non, mais j'ai déjà travaillé avec une sorcière très puissante.

Visiblement intéressée, Cléo se pencha en avant, les coudes sur les genoux :

-Qui est-ce ? Je la connais peut-être.

-Elle s'appelle Morgane.

Cléo hocha la tête d'un air entendu mais n'émit aucun commentaire. Elle n'en aurait de toute façon pas eu la possibilité : une sonnerie retentit, faisant sursauter Bianca. Elle n'était clairement pas encore remise de sa mésaventure. Si on pouvait appeler une tentative d'enlèvement ainsi.

Ajaysortit le téléphone de sa poche. Durant le trajet pour arriver ici,Nancy l'avait appelé, étonné de ne pas le voir du tout au bureaudurant l'après-midi. Il avait bafouillé une vague excuse. Il savait qu'elle n'y avait pas cru, il se doutait même qu'elle se doutait que cela avait un rapport avec Natalia. Peu importait. Mieux valait que ses collègues pensent qu'il couchait avec leur nouvelle patronne –ce qui était vrai désormais – plutôt qu'ils soient au courant de son enlèvement. Pas question de voir intervenir des policiers qui n'étaient pas du côté des métamorphes.

Il regarda d'où venait l'appel, sous l'œil attentif de sa sœur. Le numéro était inconnu.

-Donne-le à Bianca, ordonna Ashima.