Your Protector {CORRIGÉ}

• 22 • Une semaine entre sœurs • (corrigé)

[ Point de vue d'Amélia ]

Nous sommes seulement au deuxième jour et je n'en peux déjà plus. Jane est exécrable. C'est bel et bien leur fille. Entre l'amener à l'école, me rendre en cours, la chercher et trouver du temps pour travailler et faire et mes devoir, je suis épuisée. Je n'ai même pas assez d'argent pour engager une nounou. 

Pour le moment, nous sommes sur la table. Je fais mes devoirs, après être rentrée du travail. Je n'arrive pas à croire que la femme de patron ait accepté de me la garder le temps que je fasse mon travail, gratuitement qui plus est. 

Jane est en face de moi, elle dessine:

— Pourquoi est-ce que tu vis toute seule? Demande-t-elle, me regardant.

— Parce que, dis-je en gardant mes yeux sur mes cours. 

— Ils sont où tes parents?

— Ma maman n'est pas dans ma vie, et mon père vit à une vingtaine de minutes d'ici. 

Pourquoi je lui dis tout ça? Je ne suis même pas sûre qu'elle comprenne ce que je lui dis. Je lève la tête et effectivement, elle n'a pas l'air de comprendre. Elle a les sourcils froncés, elle a l'air adorable comme ça.

— Comment ça se fait? Pourquoi tu ne vis pas avec ton papa?

— Et bien, c'est compliqué. Je viens d'apprendre sa connaissance alors je ne sais pas s'il est assez gentil pour que je vive avec lui.

Elle ne dit pas plus et le reste de la soirée se passe tranquille. Je prépare le dîner et après la conduit dans sa chambre attitré de la semaine: celle de Théo. Elle ne pouvait pas se rendre dans la mienne, mon matelas était tâché de sang. Ce serait de la folie de la faire dormir dessus, je ne voudrais pas qu'elle découvre accidentellement et finisse traumatisée. 

Je la mets sur le lit et la couche.

— C'est la chambre de qui? Me demande-t-elle. 

— Comment ça?

— Bah, tu as ta chambre, celle où tu dors. Mais je dors dans une autre chambre, elle est à qui? 

— Euh, dis-je en cherchant les bons mots. C'est la chambre d'un ami à moi. I-Il est parti... en voyage.

— Comme papa et maman?

— Oui, voilà.

— Tu crois qu'ils sont parti au même endroit? 

— Si seulement.

Elle me regarde avec ses deux yeux d'hamsters rempli d'innocence et retient un rire. Comment pourrait-elle comprendre que je voudrais la mort de ses parents, qu'ils ont un ticket tout prêt pour les enfers?

Je me lève pour m'en aller mais je sens le bas de mon t-shirt être attrapé. Je baisse les yeux et vois sa petit main s'aggraver sur le tissu.

— S'il-te-plaît, dors avec moi.

— Non, répondis-je rapidement. 

J'avais déjà toute la journée presque occupée par elle, il ne faudrait pas en plus que ma nuit soit perturbée. Jane me regarde avec ses grands yeux ronds, presque larmoyants, et je lui lance un regard joueur:

— Hmm hmm, non. Je sais ce que tu tentes de faire ma petite, et la réponse reste non. 

Elle continue de me regarder avec son air de chien battu et je mords l'intérieur de la joue. Je soupire et m'en vais, fermant la porte. Puis, je reviens avec mon pyjama et mon oreiller. Son visage s'illumine et elle se décale comme pour me laisser de la place.