Your Protector {CORRIGÉ}

• 20 • Je veux juste oublier..• (corrigé)

[ Point de vue d'Amélia ]

Cela fait déjà quelques semaines depuis la mort de Théo. La pleine lune était hier et c'était un carnage. Je pensais m'être amélioré, mais sans Théo, je n'y arrive pas. J'ai donc due m'attacher avec de l'argent pour être sûre de ne tuer personne. Mes poignets en gardent encore la trace tellement j'ai tiré dessus. Dans la cave, il y a plein de sangs séchés, mes autres passages ont fini avec moi m'étant blessée énormément. Je faisais tout pour ne pas sortir de cette pièce, quitte à me mutiler la jambe. Mais j'avais beau appuyer fort, je ne me sentais calmé que le lendemain matin.

Je ne parle plus à la meute, toutes leurs tentatives de me parler étaient voués à l'échec. Pourtant Isaac me surveille de temps en temps, je le sens. Malgré les nombreuses fois où je lui ai dis d'abandonner, de me laisser, il continue. Je n'arrive pas à savoir si je dois être ravie ou en colère. Car pour le moment, il était la seule personne sur laquelle je pouvais me poser, ne serait-ce qu'un minimum.

Je me lève du lit et me rends dans la cuisine. Je regarde les placards mais rien ne me dit, je me sens nauséeuse quand j'essaie de manger de toute façon.

Sans grande motivation, je m'habille pour me rendre au centre commercial. Le frigo et le placard sont vides. J'ai réussi à trouver un travail, dans un bar. Il suffisait juste que je mente sur mon âge pour qu'il accepte, plus une fausse carte d'identité. En parlant du bar, je devrais m'y rendre après, peu importe si je rate des cours. Je n'ai jamais eu d'avenir, pourquoi essayer d'en avoir maintenant? De toute façon, pour le moment, gagner de l'argent était le plus important. C'est bientôt le moment de payer le loyer et je ne suis pas sûre d'avoir assez. Si je ne peux pas payer, alors je me fait expulsée, et alors où pourrais-je vivre? 

Quand je suis à la caisse, je regardes mes articles défilés: de la nourriture, des boissons, de l'alcool... 

— Une carte d'identité s'il-vous plaît.

Je roule des yeux et lui passe la fausse. Le caissier me regarde, puis regarde la fausse carte. Je ferme les yeux, me sentant perdre contrôle. Pourquoi était-il aussi long? 

—  Je suis assez pressée, monsieur, dis-je en serrant les dents.

—  Hmm, on va dire que ça ira.

Il continue de scanner les articles et je les range dans un sac, ensuite je paye.  

Sur le chemin, je m'arrête au bar. J'entre et vois le patron:

— Bonjour, monsieur, dis-je avec un petit sourire.

Monsieur O'Connell est un gentil homme dans la cinquantaine. Lui aussi, il est comme moi. Je l'ai appris par accident, quand lui même m'a découvert un soir de pleine lune travaillant ici, perdant le contrôle de moi-même. Il a du me suivre jusqu'à chez moi pour m'enfermer dans ma cave. Depuis, il ne me laisse pas travailler un soir de pleine lune.

— Amélia, je t'ai déjà dit de m'appeler Dion. 

—  Je ne peux pas, vous êtes le patron, dis-je en levant les bras. 

Il secoue la tête et rigole doucement; Je passe de l'autre côté du comptoir et me rend dans les vestiaires pour me changer. Quand je reviens, il lavait les verres. C'était généralement nos routines du matin, rare étaient les jours où il me faisait travailler e nuit, pour servir de l'alcool. Alors je travaillais les jours, qui constituait plus à ranger que servir. Dans le fond, je suspecte qu'il sache mon vrai âge mais m'est tout de même accepté car j'avais désespérément besoin de l'argent.

— Comment ça s'est passé hier, Me demande-t-il.

— Bien. Ça s'est bien passé. Tout allait bien.