22

11 0 0
                                    


Le lendemain matin en descendant dans le salon je vois Stéphy commencer à ranger doucement le bazar de la veille en prenant soin de ne pas réveiller Thérèse qui dort encore.

- Je me suis levée dans la nuit pour prendre un verre d'eau, elle pleurait dans son sommeil. J'ose pas la réveiller si elle a mal dormi. Me murmure-t-elle en venant m'embrasser.

- Oui, tu as bien fait. Fabien essaiera de discuter avec elle tout à l'heure.

Après avoir quelque peu discuté de tout et de rien, Fabien et Svetlana ne tardent pas à nous rejoindre. Tous me demandent si j'ai eu des nouvelles de mes parents, mais je ne pense pas en avoir d'aussitôt. Je pense que Teddy sera le premier qui aura de leur nouvelles.

Stéphy, ayant reçu un message de sa mère lui disant que son père s'absentait pour la journée, décide d'aller chez elle, tout en raccompagnant Svetlana au passage.

Il ne reste plus que mon amant et Thérèse, toujours endormie dans le canapé,

- Je suis désolé que ça ce soit passé ainsi avec tes parents, me dit-il. 

- Tu n'y es pour rien. Je savais que ça se passerai mal et qu'il réagirait ainsi. Mais j'ignorais que Teddy prendrai tout de même mon parti. Je pensais qu'il resterai neutre. Il a tellement changé depuis quelques temps.

- Tout comme toi. Vous n'êtes pas triplé pour rien. Vous évoluez ensemble, si quelque chose t'affecte ça l'affectera aussi, et inversement. Je pense que s'il n'aurai pas prit ton parti, il se serai perdu lui-même et je pense que de cette façon vos parents réaliseront peut-être l'erreur qu'ils font de vous tourner le dos...

- Je ne sais pas, avec eux rien n'est sûr, ils sont tellement bornés, Pour eux je suis devenu le diable incarné, et ils doivent sûrement penser que j'ai contaminé Teddy de la même façon que j'ai contaminé Stéphy. Ils ne vont plus s'approcher de nous par peur d'être touchés par le démon. Mais s'ils ne sont pas capable de rester en sachant qui je suis, ils ne méritent pas de rester à mes côtés dans l'ignorance.

- Oui, je comprends. 

Peu de temps après, Thérèse se réveille enfin et vient nous saluer en culpabilisant de se lever aussi tard. Après l'avoir rassurée que ce n'était pas grave, elle décida de prendre sa douche, nous laissant seuls mon amant et moi. Ce dernier en profita pour se glisser dans mon dos et me faire de petits bisous dans le cou. Son contact me donne immédiatement chaud.

Je ne peux m'empêcher de le laisser m'entraîner contre le bar de la cuisine, alors que sa main se fait de plus en plus baladeuse sous mon sweat puis sous mon short. Visiblement la présence de Thérèse dans la salle non loin ne le dérange pas. 

Je fais toutefois glisser ma main sur son torse en passant mes lèvres sur les siennes avant de lui murmurer que ce n'est pas le moment, qu'il serai préférable d'attendre un peu plus tard pour les câlins.

Au même moment je réalise ce que je viens de lui demander. Moi, qui reporte à plus tard un moment torride. Il y a encore quelques mois je n'aurai jamais pensé pouvoir dire une telle phrase, et pourtant. Il est vrai que j'ai changé ces derniers temps, tout comme mon frère. Fabien avait raison, encore une fois. 

On se connait depuis peu de temps mais j'ai pourtant l'impression qu'il arrive déjà à percevoir toutes les facettes de ma personnalité sans même que je ne m'en rende compte.

C'est agréable et en même temps terrifiant. Jusqu'à présent seul mon frère arrivait à faire une telle chose, et encore je parvenais parfois à lui dissimuler certaines de mes émotions, mais avec mon amant je me sens perpétuellement mis à nu devant lui. Je n'ai pas l'habitude de ressentir une telle vulnérabilité. 

D'ailleurs en parlant de mon frère il va falloir que j'éclaircisse quelques petits détails avec Thérèse. Elle a beau être la meilleure amie de mon chéri, ça ne lui donne pas le droit de jouer avec les sentiments de mon triplé. J'espère que ce n'est pas ce qu'elle fait, sinon ça risque de mal se passer.

Justement en parlant d'elle, la voilà qui sort à l'instant de la salle de bain, les cheveux encore mouillés. Je peux comprendre qu'elle ai remarqué le temps quelque peu excessif de mon chéri dans la salle de bain. Cette pensée fait naître un petit sourire sur mon visage qui n'échappe pas à ma moitié qui vient le récupérer de ses douces lèvres avant de se diriger à son tour vers notre salle de bain à l'étage, me laissant seul avec Thérèse.

- Je sais que ma question va te paraître indiscrète mais, il se passe quoi entre toi et mon frère ?

Ma question semble la sortir de ses pensées, voilant quelque peu son visage.

- Pour être franche, je ne le sais pas moi-même. Je ne sais pas quoi faire. C'était pour cette raison que je ne souhaitais pas le revoir aussi rapidement, je n'étais pas prête au fond de moi. J'ai toujours des sentiments pour lui, je crois, mais en même temps les souvenirs sont douloureux, aussi bien pour lui que pour moi, j'en suis consciente.

- Il t'aime toujours, il est toujours attaché à toi, même s'il ne le dit pas je le ressents en lui.

- C'est pour ça que je ne vais pas m'éterniser dans le coin je pense... Je ne veux pas lui donner de faux espoirs. Ce ne serai pas correct de ma part. Mais Fabien et toi pourraient venir passer quelques jours chez moi si vous le souhaitez, ça me fera plaisir de vous voir, mais je ne reviendrais pas ici. Pas d'ici plusieurs années. Teddy a besoin de faire le deuil de notre relation et moi aussi, et pour ça, nous ne devons plus nous revoir. 

- Tu sembles si sûre de toi, tu es certaine de vouloir tourner la page avec mon frère ?

- Oui, il le faut. Même si ce sera douloureux, aussi bien pour lui que pour moi.

Suite à cet échange, on fini de mettre de l'ordre dans le salon, puis Thérèse retourne dans la chambre bazar refaire correctement sa valise, bien décidée à reprendre le chemin du retour jusqu'à chez elle, déjà.

Quant à moi, j'envoie un message à mon frère pour savoir s'il a eu des nouvelles de nos parents. Je sais qu'en général ils le contactent pour lui indiquer qu'ils sont bien rentrés et fait bonne route, mais là, il n'a aucune nouvelles.

Dans le fond j'espère tout de même qu'ils sont bien rentrés, mais en même temps je leur en veux de ne pas m'accepter tel que je suis, car leur comportement me blesse profondément.

Peut-être qu'avec le temps cela leur passera. Je ne peux qu'espérer.


Au regoubillonnement des chambriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant