Au regoubillonnement des chambriers

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Après notre discussion avec Thérèse, elle a décidé de retourner voir Teddy une dernière fois, afin de mettre les chose au clair, de s'expliquer sur la raison de son départ. Cette annonce a profondément blessé mon frère, une nouvelle fois, à la différence que là, il semblait s'être résigné à accepter la situation.

Les jours suivants Stéphy continuait de dormir chez nous et de passer chez elle quand son père n'y était pas. Ma tante pense que Charles est en contacte avec mes parents mais n'en a pas la certitude. Depuis le diner il semblait beaucoup plus distant vis-à-vis d'elle, comme s'il lui reprochait d'accepter leur fille telle qu'elle est vraiment au fond d'elle.

- Je pense que mes parents vont divorcer. Maman en a marre du comportement de mon père, je la comprends, mais bon ils se connaissent depuis tellement longtemps, ça me fait bizarre. Et en même temps je m'en veux de gâcher leur amour. Lance-t-elle quelque peu gênée.

- Tu ne gâche rien du tout, c'est ton père qui ne t'accepte pas, c'est à lui de se sentir coupable.

- Mouais, je ne sais pas, murmure-t-elle.

- Quoi qu'il en soit, c'est la décision de ta mère, mets toi à sa place aussi, tu préfèrerai rester avec une personne qui n'accepte pas ton enfant ou rester avec ton enfant ?

- Oui, vu sous cet angle, c'est sûr tu as raison, rigole-t-elle.

Même si Stéphy ne se plaint pas, ma tante doit bien remarquer que cette situation est douloureuse pour ma cousine. Cette sensation d'être comme une étrangère chez elle ne doit aider ni ma cousine, ni ma tante.

- Et avec ta copine ? Ça se passe toujours aussi bien ? On la voit un peu moins en ce moment, demande mon amant.

- Oui, c'est juste qu'en ce moment elle a pas mal d'examens, du coup je la laisse un peu seule pour qu'elle puisse réviser tranquillement. On ne se voit que si elle a besoin que je l'aide dans une matière ou deux.

Nous finissons de dîner calmement quand elle reprend timidement.

- Quand vous irez voir Thérèse je pourrai venir avec vous ? Ça me ferai plaisir de la revoir, on avait bien rigolé toutes les deux.

- Faudra voir avec elle mais je pense qu'elle sera d'accord. Au pire on ira pendant les vacances, tout du moins on s'organisera pour passer du temps ensemble. Je pense que ça lui fera plaisir aussi. Lui répond mon chéri en lui faisant un clin d'œil. 

Il faudra que je contacte Thérèse pour essayer de voir avec elle si une invasion chez elle est possible ou non, sinon on essaiera de trouver une autre solution.

La fin du repas se passe calmement, nous débarrassons la table puis montons tous nous coucher. 

Le lendemain, je suis visiblement le dernier à me réveiller. Fabien est déjà parti au travail et Stéphy chez elle pour la journée. Je décide d'aller voir mon frère à la boutique, qui plus est j'ai de nouveau besoin d'articles, les câlins avec mon amant se font de plus en plus souvent, à mon grand plaisir.

- Bonjour, bienvenue au regoubillonnement des chambrières, je m'appelle Kimberley. Je suis entièrement à votre disposition si vous avez des questions. Faites comme chez vous. Me dit la nouvelle vendeuse de mon frère. 

- Bonjour, vous êtes nouvelle ?

- Oui, j'ai commencé la semaine dernière, répond-elle fièrement.

- Bienvenue alors. Dis-je en me dirigeant vers le bureau de mon frère.

- Désolée mais vous n'avez pas le droit de vous diriger à l'étage.

- Mais vous venez de me dire de faire comme chez moi. Dis-je joueur.

- Certes, mais vous devez toute fois rester dans la boutique. À l'étage il n'y a que le bureau de mon patron.

- Oh. D'accord... EH ! ESPÈCE DE CONNARD ! DESCENDS DE TON PERCHOIR !

- Non mais ça va pas !? Vous vous croyez où ? S'offusque-t-elle.

- Eh bien faudrait savoir, je fais comme chez moi, dans la boutique et ça ne va toujours pas ?

- Il se passe quoi ici ? Oh, c'est toi, viens monte.

- Mais Monsieur il... Commence-t-elle.

- Je suis son frère. J'espère que vous aurez le temps de vous y faire, lui dis-je en passant à côté d'elle.

Une fois dans le bureau de mon frère, je me jette sur Garfield, le réveillant au passage.

-Tu n'en rates pas une toi... Tu étais vraiment obligé ? Me demande-t-il exaspéré.

- Évidemment, sinon ce n'est pas drôle. Tu vas la garder celle-là ?

Après un long silence voulant tout dire, il reprend enfin la parole.

- Tu voulais me parler ou juste quelque chose de la boutique ?

- Des trucs de la boutique, je vais reprendre mon abonnement à mon carton je crois et aussi pour te demander si tu avais des nouvelles des parents.

- Non, toujours pas, ça va bientôt faire un mois que je n'ai plus de leur nouvelles, depuis qu'ils sont partis du dîner. Tu sais si Thérèse va bien ?

- Oui, elle va bien, mais tu dois tourner la page sur votre histoire.

- Je sais, mais ce mois-ci, elle aurait dû accoucher si je n'avais pas fait le con, je me dis juste que ça ne doit pas être facile pour elle. Je regrette ce qu'il s'est passé, même si ça ne change rien, et même si je dois tourner la page.

Après avoir échangé quelques banalités et m'avoir passé mon carton, je sors de sa boutique, non sans charrier une nouvelle fois la nouvelle employée de mon frère et retourne chez moi afin de faire un peu de ménage et le repas de ce soir.

Les journées passent, puis les semaines. La procédure de divorce de ma tante se déroule plutôt bien. Stéphania a pu retourner vivre chez elle, rendant notre maison un peu plus vide. Sans Thérèse et sans elle c'est beaucoup plus calme, mais nous pouvons de nouveau nous retrouver entre amoureux avec Fabien et ce n'est pas pour me déplaire.

Thérèse continue de discuter avec nous, nous évitons généralement le sujet de mon frère, sachant que c'est douloureux pour elle, mais elle continue tout de même de demander de temps en temps des nouvelles de Teddy, afin de savoir ses péripéties avec ses employés qu'il ne garde pas longtemps.

Qui sait, peut-être un jour trouvera-t-il quelqu'un qu'il arrivera à garder pour l'aider avec la boutique, quelqu'un qui saura également remplacer Thérèse dans son cœur, et que cette dernière trouvera elle aussi sa moitié.

Mais ça, ce sera une autre histoire...