- Hayami, je suis là. Dis-je en apercevant mon amie devant la gare.
- Thérèse ! Enfin tu es là ! S'exclame-t-elle joyeusement.Hayami est une jeune femme de mon âge, au look un peu décalé. Je l'avais rencontrée lors d'une soirée il y a deux ou trois mois, avant qu'elle ne déménage. On avait de suite sympathisé. On s'est revu quelques fois dans ma ville actuelle, d'où elle est originaire mais son déménagement était déjà prévu, et même si je ne souhaitais pas vraiment revenir par ici, je lui avait promis de passer la voir une fois son installation terminée. Et me voilà de retour dans cette ville, remplie de souvenirs.
- Thérèse tu m'as trop manquée. Dit-elle en me prenant dans ses bras et en m'embrassant au coin des lèvres.
- Toi aussi tu m'as manquée. Dis-je en posant ma main sur sa taille.Elle me prend la main et commence à marcher.
- Viens je suis garée par-là.
- Tu as encore changé de couleur de cheveux ?
- Oh, oui, le violet commençait à me lasser, du coup j'ai fait bleu, j'avais jamais testé. Tu aimes ?
- Ça te va bien, dis-je sincère en montant dans sa voiture.Elle monte à son tour dans la voiture puis me sourit en mettant le contact.
- J'habite vers le centre-ville.
- C'est assez calme comme coin, tu es bien tombée. Dis-je calmement.
- Oui, c'est assez tranquille.En conduisant elle pose sa main sur ma cuisse. Elle a toujours été très tactile, même au tout début qu'on s'est connue.
Elle se gare près d'une vieille bâtisse. Nous descendons de sa voiture puis entrons dans le bâtiment. Nous montons à l'étage par un vieil escalier en colimaçon. Elle ouvre la porte et m'invite à y entrer.
- Wouah c'est spacieux.
- Oui, assez.Elle ferme la porte à clefs derrière elle puis vient plaquer ses lèvres contre les miennes.
- Désolée ma nymphe mais tes lèvres me tentaient trop, et ta langue sur ma chatte me manque atrocement. Dit-elle en caressant mes fesses.
- Mmmh, la tienne aussi me manque, j'ai souvent repensé à nos câlins le soir avant de m'endormir... Dis-je d'un air malicieux.
- Viens, je vais te faire visiter.Elle me prends par la main puis me mène dans la pièce mitoyenne.
- Alors là c'est la cuisine. Me dit-elle en posant sa main sur ma cuisse avant de la remonter, faisant légèrement se soulever ma robe.
Elle me reprend la main afin de me faire traverser un couloir.
- Ici la salle de bain, au fond les toilettes et là...
Elle ouvre une porte en m'embrassant et me tirant vers elle. Elle se stoppe dans son élan nous fait tourner puis me pousse, me faisant tomber sur le lit.
- Et là c'est la chambre. Où j'ai envie de toi depuis que j'ai emménagé ici.
Elle reprend notre baiser tout en passant sa main le long de ma cuisse jusqu'à l'élastique de mon string. Elle fait glisser un doigt entre le tissus et ma peau. Ce contact me donne des frissons exaltants.
- Arrête je ne peux pas, pas maintenant. Dis-je paniquée.
Elle s'arrête aussi sec, se met sur le côté et me regarde.
- Qu'est-ce qu'il y a ? S'inquiète-t-elle.
- J'ai trop de souvenirs ici. Tout se bouscule dans ma tête. Je suis désolée, je dois prendre l'air un peu. Je vais faire un tour je reviens.Comme si l'oxygène me manquait je sors de sa chambre sans même porter attention à son ''D'accord'' et quitte son appartement. Je dévale les escaliers puis m'empresse de rejoindre la rue.
Je respire un grand coup en fermant mes yeux, n'ayant pas réalisé que j'avais cessé de respirer.
J'ouvre de nouveau mes yeux et les laisse se poser sur la rue devant moi.Je reconnais ce quartier. La boutique de Teddy est seulement deux rues plus loin. Avec la chance que j'ai ça ne m'étonnerait pas de le croiser. J'ignore si je suis prête à le revoir.
On ne peut pas dire qu'on se soit quitté en de bons termes. Il ne voulait plus avoir à faire à moi, seul le bébé l'importait. Et à moi aussi d'ailleurs.
Sans m'en rendre compte je pose ma main sur mon ventre, plat. Sans cet accident j'entamerai mon neuvième mois de grossesse, et mon ventre serai bien rond.
Une larme vient perler au coin de mes yeux, repenser à ce moment me fait toujours un pincement au cœur, comme si un vide y avait prit place.
- Thérèse ? C'est toi ?
Cette voix. Non. Je ne veux pas, pas maintenant, pas ici.
- Thérèse c'est bien toi !
D'un coup mon interlocuteur se retrouve face à moi, un large sourire sur les lèvres. Il lâche tout ce qu'il a entre ses mains et vient me serrer dans ses bras.
- Oh Thérèse tu nous a tellement manqué ma vieille ! Pourquoi ne pas nous avoir dit que tu étais là ?
Sans être capable de prononcer quoi que ce soit je fonds en larmes dans ses bras.
- Hey, du calme ça va aller, je suis là... Chuuut ça va...
Il essayait de me consoler en me caressant le dos doucement mais c'était plus fort que moi. Tous les souvenirs que j'avais ici, tout le manque qui s'est accumulé en moi ces derniers mois, tout remonte à la surface comme si je revivais un flashback de tous ces moments en une seconde.
- Thérèse ! Dieu merci tu es... Hey mais lâchez-la vous !
Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe je venais d'être séparée du corps qui me consolait, puis je distingue Hayami lui donner des petits coups de poings, dignes d'une fourmi, cela va sans dire.
- Laisse le, je le connais. Dis-je faiblement.
- C'est pour lui que tu as arrêté notre câlin ? Bah oui forcément ! Tu te sauves et l'instant d'après tu es dans ses bras ! Tu sais quoi ? Reste là, ne bouge pas !Sans me laisser le temps de répondre ou de la suivre elle s'engouffre dans la vieille bâtisse, dans laquelle je ne peux entrer sans clefs. Elle redescend quelques minutes plus tard avec mes affaires.
- Tiens va te faire sauter par lui si tu préfères !
- Non merci je les préfère avec beaucoup moins de seins. Lui dit-il.
- Bah t'as qu'à la prendre en levrette tu verras pas la taille de ses seins connard !Sans nous laisser le temps de lui expliquer, elle referme la porte du bâtiment, nous laissant là lui et moi.
- C'est ta copine ? Me demande-il.
- Non, une amie, plan cul depuis peu. Laisse tomber... Désolée pour tout à l'heure. Je vais rentrer chez moi.
- C'est rien et quoi ? Non hors de question. Tu es là c'est pas pour repartir déjà. Tu viens avec moi.
- Je ne suis pas prête. Pas encore, s'il te plaît...
- Pour retirer un pansement, ou une bande de cire c'est pareil, on n'est jamais prêt, pourtant faut le faire... Thérèse je t'en pris tu nous manque terriblement. À tous.Devant sa tête de chien battu je ne peux qu'accepter, puis ça me fera sûrement du bien de revoir Fabien, puis pour Teddy je n'aurai qu'à l'éviter et m'arranger pour ne pas le croiser.
Je l'aide à ramasser les affaires qu'il a laissé tomber tout à l'heure puis le suis jusqu'à chez lui.
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Au regoubillonnement des chambriers
General FictionSix mois après le départ de Thérèse, Mélian, jeune homosexuel découvre une nouvelle vie au grand jour. Entre famille, amour et retrouvailles, il faut du soleil et de la pluie pour faire un arc en ciel.