7

14 1 3
                                    

En chemin, Mélian me dit que sa cousine séjourne quelques temps chez eux pour des raisons familiales.

- Du coup Fabien lui a passé son jeu de clefs pour si elle veut sortir, me dit-il, donc pour rentrer du boulot tout à l'heure il sera obligé de sonner et devine qui ira lui ouvrir...

Il me regarde avec un large sourire en ouvrant sa porte d'entrée.

- Moi, je suppose.
- Exactement ! S'exclame-t-il. Il sera tellement ravi de te voir !

Mélian m'invite à entrer chez lui, je n'étais jamais venue ici, mais je peux retrouver la même atmosphère que chez Fabien, en un peu plus joyeuse. Sur les meubles traînent des affaires appartenant à mon meilleur ami, notamment une petite statuette de phénix que je lui avais offert.

- Faut arrêter d'utiliser les vibro les gars, ou alors essayez de garder une pile pour lui.

En disant ça je fais battre les ailes amovible du phénix qui bougent, normalement, toutes seules grâce à un mécanisme de balancier et d'une pile.

- Ah ah ! Non mais il faisait un tic tic tic désagréable qui me tapait sur les nerfs du coup je l'ai retirée. Mais la pile est là dans le saladier à bricoles.
- Cool. Dis-je ailleurs. Tu sais tout à l'heure j'ai cru que tu étais Teddy. Il m'a semblé entendre sa voix. Je suis d'accord pour voir Fabien mais j'aurai du mal à voir ton frère.

En disant ça je baisse la tête en fermant les yeux et pose instinctivement ma main sur mon ventre.

- Pourtant tu lui manques. Énormément.
- Je sais pas. Il ne voulait plus entendre parler de moi.
- Il est très réservé et montre peu ses émotions. Mais je le connais, il a toujours des sentiments pour toi.
- Peut-être, mais c'est trop douloureux pour moi.
- D'accord, je comprends.

Je dépose mon sac à l'entrée, je n'ai pas grand chose comme bagage puisque je pensais ne rester que deux jours dans le coin. Mais apparemment je risque de rester un peu plus longtemps. Fabien ne me laissera sûrement pas repartir demain.

- Tu veux boire quelque chose ?
- Un verre d'eau s'il te plaît.
- De suite, me dit-il. Par contre pour dormir ça ne te dérange pas si tu dors sur le clic-clac du salon ? Me demande-t-il gêné. Stéphania est déjà dans la chambre d'ami et l'autre chambre est devenue une salle de bazar.
- Non pas du tout, de toute façon comme je t'ai dit je ne reste pas longtemps.
- Ouais ouais tout à fait...

Il me dit cela en me rapportant un verre d'eau puis la porte d'entrée s'ouvre sur une jeune fille.

- Oh pardonnez-moi je dérange. Ne vous inquiétez pas je ne fais que passer.
- Non Stephy tu ne nous déranges pas, viens je vais vous présenter.

Mélian va chercher la jeune fille par les épaules pendant que je me lève, puis nous présente l'une à l'autre.

- Alors c'est vous Thérèse ? Teddy m'a déjà parlé de vous à quelques reprises, ravie de faire votre connaissance. Me dit-elle aimablement.
- Tout le plaisir est pour moi. Dis-je légèrement gênée.

Si ça continue Teddy va forcément entendre parler que je suis dans le coin. Fabien je t'en supplie ne m'oblige pas à rester, pensé-je au fond de moi.

- Bon je vais dans la chambre lire un peu. À plus tard.
- À plus tard Stéphania, dis-je simplement.

Puis elle s'élance dans les escaliers avant de disparaître de mon champs de vision.

- Tu as de la chance Fabien est du matin aujourd'hui, il ne devrai pas tarder à rentrer. Mais je t'en pris fais comme chez toi.
- Merci.

Je reste malgré tout peu bavarde car finalement je ne connais que très peu Mélian. Je l'ai déjà croisé plusieurs fois mais sans vraiment discuter avec lui.

- Je vais préparer le repas, t'occupes pas de moi, tu peux aller dans le jardin si tu veux, n'hésite pas.
- OK merci.

Je le vois aller dans la cuisine alors je me dirige dans le jardin profiter du soleil. Les rayons viennent me caresser le visage et une douce chaleur m'envahie. Je pourrais même oublier où je suis et mes questionnements.

Je décide de m'allonger dans l'herbe et ferme mes yeux, laissant le vent léger glisser sur mon corps. Plus rien ne compte. Je me sens apaisée.

- Thérèse ? Eh oh Thérèse ?
- Hum...
- Réveille-toi, Fabien ne va pas tarder à arriver.
- Hum... J'ai dormi longtemps ?
- Une bonne heure.

J'ouvre complètement mes yeux et Mélian me tend la main pour m'aider à me relever. J'accepte volontiers son aide et une fois debout je me recoiffe légèrement.

Nous retournons dans la maison et je vois que mes affaires ne sont plus où je les avait posées.

- Mon sac est où ?
- Je l'ai monté à l'étage, ne t'en fais pas j'ai pas vu ton gode. Me dit-il avec un sourire en coin.

Je me stoppe net et le regarde avec une gêne sans nom. Il a fouillé dans mes affaires ? Non ! Comment il a osé ?

- Oh putain tu en as vraiment un dans ton sac ? Dit-il gêné. Je suis désolé je disais ça pour plaisanter je ne pensais pas que tu voyageais avec ce genre d'objet. Je te promet je n'ai pas ouvert tes affaires.
- Où est mon sac ?
- À l'étage dans la chambre bazar, mais je te promet que j'ai rien touché ! Thérèse !

Pendant qu'il finissait sa phrase je montais à l'étage en courant et cherchais cette fameuse chambre, toutes les portes étant ouvertes je n'ai aucun mal à trouver la bonne pièce.

- Tout va bien ? Me demande une voix féminine.
- Non, je cherche mon sac.
- Ah attends...

Je la vois passer à côté de moi pour aller vers un meuble près de la fenêtre. Elle ouvre une des portes et j'y vois mon sac.

- Mélian l'avait mis ici pour que tu le cherches et ne te sauves pas rapidement.
- Tu sais s'il l'a fouillé ?
- Mélian ? Fouiller ton sac ? Rit-elle. Non ce n'est vraiment pas son genre. Puis c'est moi tout à l'heure quand je suis descendue me chercher un verre de jus d'orange qui lui ai dit que ce serai mieux de ne pas laisser tes affaires en plein milieu, il voulait le faire mais il a commencé à préparer le repas et ça lui est sorti de l'esprit. Il est monté avec moi pour le ranger et depuis il n'est pas remonté, si ça peut te rassurer.

Au fur et à mesure de son discours je me sentais me calmer peu à peu. Je suis rassurée qu'il n'ai pas fouillé mes affaires. Il avait juste voulu me faire une blague mais celle-ci avait "mal tourné" on va dire. Ça m'apprendra à apporter de tels objets en voyage.

- Oui, en effet. Je te remercie.
- De rien. En tout cas tu as l'air d'être une chouette fille, ce serai cool qu'on fasse connaissance toutes les deux. Me dit-elle souriante.
- Oui, avec plaisir.
- Thérèse ? Descends dépêche toi Fabien est au coin de la rue ! Cri Mélian en bas des escaliers.
- Désolée Stéphania je dois descendre, à plus tard et bonne lecture, dis-je en lui faisant un clin d'œil.
- Merci. Me répond-elle toute souriante.

Je descends les escaliers puis vais m'excuser auprès de Mélian pour ce qu'il s'est passé.

- Ce n'est rien t'en fais pas. C'est moi j'ai un humour particulier, Teddy me le reproche assez souvent. Rigole-t-il nerveusement.

À peine fini-t-il sa phrase que la sonnette retenti. Il me fait signe d'aller ouvrir puis se dirige dans la cuisine.

Légèrement nerveuse, je me dirige vers la porte d'entrée et l'ouvre. Devant moi se tient Fabien tout étonné de me voir, avec dans ses bras... Garfield ?

Anxieuse je regarde autour de lui et voit un peu plus loin Teddy.

Au regoubillonnement des chambriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant