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Une fois ma crise calmée, je remercie Stéphania et Mélian de leur aide et fini de me préparer pour aller voir Teddy. Je mets le harnais à Garfield et dit au revoir à mes amis en leur souhaitant une bonne journée.

Le trajet se passe calmement. Les rayons de soleil ne rechauffent pas encore l'air ambiant et l'air frais du matin est très agréable.

Après une bonne demi heure de marche, Garfield et moi arrivons au coin de la rue de la boutique de Teddy. J'angoisse un peu à vrai dire, mais ce qu'a dit Mélian est la vérité : je dois avoir une discusion avec Teddy.

Une fois devant la porte de la boutique, je l'ouvre et entre timidement.

- Bonjour, bienvenue au regoubillonnement des chambrières, si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas, je suis là pour vous servir. Par contre les animaux sont interdits ici.

Je regarde la jeune femme derrière le comptoir, elle n'a pas l'air d'avoir reconnu le chat qui passe ses journées avec elle.

- Bonjour, je vous remercie et... Ce chat est Garfield, il est de la boutique, dis-je peu assurée.
- Oh, cette boule de poil. Il a dû s'enfuir, merci de l'avoir ramené.
- Non, il ne s'est pas enfui, je le ramène à Monsieur Jones. Puis-je le voir s'il vous plaît ?

Ignorant les rapports qu'ils ont l'un envers l'autre, je préfère appeler Teddy par son nom de famille, ce qui me semble assez étrange de le nommer ainsi.

- Il est occupé dans la réserve, je peux prendre un message ?

Elle semble froide, peu accueillante malgré son air professionnel.

- Non ça ira je vous remercie, je vais aller le voir.

Alors que je m'avance avec Garfield dans les bras vers l'arrière boutique, la jeune femme se positionne devant la porte.

- Je suis désolée mais cet espace est strictement réservé au personnel uniquement.
- Garfield fait parti du personnel.
- Le chat, peut-être, oui, si on veut, et encore, ce n'est qu'un chat après tout. Mais pas vous. Alors je vous prierez de bien vouloir reculer s'il vous plaît.

Elle et moi nous regardons en chien de faïences. Très bien, si elle le prend comme ça on verra qui va retourner à la niche...

- D'accord alors pouvez-vous appeler votre patron s'il vous plaît ? J'ai besoin de lui parler.

Bizarrement toute ma détermination est revenue, pour mon plus grand plaisir.

- Non, il est occupé et à demandé de ne pas être dérangé.
- Très bien, dans ce cas... Monsieur Jones !? Crié-je
- Mais vous êtes complètement folle ! Sortez d'ici ou j'appelle la police !
- Allez-y.

Elle se dirige derrière son comptoir et prends le téléphone. Avant de composer le numéro, la porte de la réserve s'ouvre sur mon ancien amant.

- Oui que se passe-t-il ? Demande-t-il à son employé, ne m'ayant visiblement pas vue.
- Ah Monsieur, dit-elle en raccrochant le téléphone. Cette personne a visiblement des lacunes avec le règlement et le respect. Elle sème la pagaille dans la boutique alors qu'elle vient juste pour ramener le chat qui s'était enfui.

Il tourne enfin la tête vers moi, je peux voir son regard s'éclairer en me voyant avant que celui-ci ne reprenne son air sérieux.

- Oh, je vois, oui il vaut mieux lui passer les menottes.
- J'aime bien celles avec la fourrure rouge, de préférence, dis-je nonchalamment.

Le bouledogue me regarde avec des éclairs dans les yeux, ce qui dans le fond est assez amusant.

- Quoi ? Je viens juste ramener Garfield et parler à Monsieur Jones je ne fais rien de mal.
- J'ai justement besoin d'un coup de main pour l'inventaire, alors venez, je vous en prie. Me dit gentiment Teddy, avant de s'adresser à la jeune femme. Garfield est là depuis plus longtemps que vous je vous rappelle, et il ne s'est jamais enfui. De plus, si à l'avenir une personne demande à me voir, n'oubliez jamais que le client est roi, alors faites-le moi savoir.
- Mais...
- Il n'y a pas de ''Mais...'', mademoiselle, lui dit-il assez sévèrement. Tu viens Thérèse ?
- Oui, je te suis.

J'avance derrière Teddy en ayant toujours Garfield dans mes bras et passe devant Miss Bouledogue.

- Vous voyez ? Pas la peine d'appeler la police.

Teddy me tient la porte de la réserve pour me laisser passer devant lui et referme la porte derrière lui.

- Elle a l'air sympa Miss Bouledogue, elle n'aime pas Garfield, elle n'a pas l'air d'avoir un brin d'égards pour les clients... Niveau popularité comment ça se passe ?
- Je fais au mieux. Mais j'ai changé tellement souvent d'employé ces derniers temps que j'ai laissé tomber.
- Pourtant ta boutique mérite tellement mieux qu'un chien de garde comme vendeuse.
- Oui, sûrement, mais pour l'instant je n'ai pas envie de chercher quelqu'un d'autre. Puis c'est moi aussi qui suis trop exigeant par moment.
- Un patron n'est jamais trop exigeant quand il s'agit de la pérennité de son entreprise.

Il soupire en esquissant un sourire, avant de plonger son regard dans le mien. Je plonge également mon regard dans le sien puis mon esprit revient rapidement à la réalité en sentant la boule de poil gesticuler contre moi.

- On devrai...

Timidement, je lui montre Garfield, toujours prisonnier de son harnais.

- Oh, oui tu as raison, le pauvre il doit avoir envie de se dégourdir les pattes.
- Je pense aussi.

Sans attendre, Teddy se rapproche de moi et défait les sangles du harnais, trop lentement à mon goût. Une fois libéré, je laisse Garfield aller par terre et le regarde s'éloigner de nous.

- Ah au fait, viens voir.

À la fin de sa phrase il me prends la main et m'entraîne à sa suite jusque dans un coin de la réserve.

- Regarde ce que je lui ai fait. Son espace perso, ou comme j'aime l'appeler, son coin repos, me dit-il.

Je suis trop troublée par ma main dans la sienne pour faire attention à ce qu'il me raconte, je n'entends que quelques mots par-ci par-là. Box, coin litière, espace repas, arbre à chat. Je suppose qu'il parle d'un aménagement qu'il a fait pour Garfield.

Il doit se rendre compte de mon absence et me demande si tout va bien. Instantanément, comme revenue immédiatement sur Terre, je retire ma main de la sienne.

- Oui, oui tout va bien, c'est très jolie. Euh... Tu avais besoin d'un coup de main ?
- Oh euh oui, c'est pour le carton de mon frère, toujours cette habitude, enfin presque... Je suis en train de lui faire donc si ça ne te dérange pas tu pourrais le lui ramener en retournant chez lui.
- Oh eh bien, ce serai avec plaisir mais je dois passer chez une amie avant et je ne pense pas le voir avant ce soir. Puis tu es invité aussi à diner si j'ai bien compris donc je pense qu'on arrivera plus ou moins en même temps chez eux.
- Oui, c'est pas faux.

Nous retournons vers l'entrée de la réserve, là ou Teddy prépare le petit carton de son frère, quand je décide de me lancer.

- On doit discuter.

Au regoubillonnement des chambriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant