- 〉écho ❞

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𝘌𝘤𝘩𝘰 ; 𝘗𝘩𝘦́𝘯𝘰𝘮𝘦̀𝘯𝘦𝘴

Le jeune homme aux cheveux flamboyants soupira en contemplant la montre qui sortait de sa poche. Il le faisait rarement ― ils devaient le faire toutes les douze heures normalement mais il n'aimait pas vivre fixé dessus. Ils n'avaient déjà pas tant de libertés que cela, ce n'était pas pour se sentir oppressé par la perspective de mourir.

Et puis, il n'avait que quatre siècles. Il n'était qu'à la moitié de son espérance de vie, et si tout le monde avait raison de lui répéter qu'il était le futur Ecrivain, sans doute vivrait-il encore plus que son espérance normale. Aucune raison pour lui donc de vivre fixé sur ce cadran.

(Il savait qu'il n'en était pas de même pour l'Ecrivain et son aînée. L'Ecrivain avait passé le millénaire et il sentait lui-même que son corps s'affaiblissait. Son aînée, elle, approchait des sept siècles quand bien même sa force continuait de croître. Elle avait tant de potentiel qu'elle pouvait espérer vivre deux siècles de plus, mais le jeune homme savait qu'elle n'en avait pas envie. Elle regardait toutes les douze heures cette montre sans appréhension ― elle était déjà prête à accepter son moment de se retirer.)

Il rangea finalement la montre après avoir eu la confirmation que les aiguilles tournaient toujours à toute allure, et se redressa en tâtonnant pour chercher son chapeau. Il venait de recevoir une grue, il allait être temps pour lui de se mettre au travail. Sa main ne rencontra cependant que du vide en lieu et place de son couvre-chef et il pesta.

Foutue momie.

« Dazai ! cria-t-il d'une voix forte qui résonna dans toute la maison. Reviens ici abruti ! »

Il savait que l'autre ne mettrait jamais le couvre-chef sur son crâne ― c'était un aller simple pour la souffrance éternelle ― mais en avait absolument besoin pour travailler. Sans lui, il serait vu par tout le monde... sauf par les âmes errantes, qui étaient les seules qui avaient besoin de le faire. Pas besoin d'expliquer à quel point ce serait catastriphque pour eux tous si Dazai faisait n'importe quoi avec.

De toute façon, il ne pouvait pas disparaître avec. C'était un privilège uniquement réservé à ceux qui étaient des messagers, ceux qui avaient en eux un sang qui n'était pas réellement humain, ceux qui avaient des capacités un peu au-dessus de celles des humains normaux.

Il n'eut donc pas trop de mal à repérer le brun après quelques minutes d'avancée dans le manoir ― le jeune homme observait le chapeau avec un intérêt suspect pour quiconque le connaissait bien.

« Rends-moi ça. » Le jeune homme aux cheveux flamboyants s'approcha de lui et essaya de lui prendre le chapeau des mains ; le brun se redressa pour éviter cela.

« Je suis curieux de savoir comment cela fonctionne.

Tu ne peux pas comprendre.

C'est ce qu'on disait aussi à certains scientifiques ! » Le messager leva les yeux au ciel.

« C'est totalement différent. On parle de choses surnaturelles.

Qui te dit que les humains ne peuvent pas comprendre le surnaturel ? » s'amusa le jeune homme aux cheveux bruns.

Son interlocuteur soupira avant de s'adosser au mur pour le dévisager du coin de l'œil. Il savait où il voulait en venir. Le jeune homme aux cheveux flamboyants était persuadé que les humains n'étaient pas faits pour comprendre le surnaturel. Cela leur échappait fondammentalement ; et peu importe à quel point ils pouvaient essayer de comprendre, c'était, selon lui, voué à l'échec.

Il n'avait cédé aux demandes de son interlocuteur que parce que celui-ci avait tellement insisté qu'il avait été forcé d'être témoin de sa « bonne » foi.

Celui-ci se redressa finalement pour poser son chapeau pour ses cheveux flamboyants, en lui souriant, visiblement ravi par leur proximité passagère.

« Ils te prouveront le contraire. Je crois en eux. »

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Je ne sais pas si c'est la bonne décision.

― ...

Oui, j'ai affirmé à Chuuya que si, mais j'ai mes propres doutes.

― ...

Il n'y a pas d'autre solution de toute manière.

― ...

Si on veut changer les choses, il faut agir.

― ...

Tu ne penses pas ?

― ...

― ...

― ...

Je regrette que les morts ne parlent pas.

NOS NOMS ÉCRITS À LA CRAIE - 𝘀𝗼𝘂𝗸𝗼𝗸𝘂, 𝘀𝗵𝗶𝗻 𝘀𝗼𝘂𝗸𝗼𝗸𝘂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant