Chapitre 3

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David songea à la fête à venir tout le reste de la journée. Tout en écoutant son professeur de mathématiques d’une oreille distraite, il s’imagina en train de danser avec Christophe Leroy. Dans son rêve éveillé, l’alpha avait posé ses mains autour de sa taille et approchait sa bouche de son oreille pour lui murmurer des doux mots. Cette vision était si réaliste que le petit oméga se sentit rougir comme une pivoine et dut se pincer le bras pour se concentrer à nouveau sur ses exercices de mathématiques. 

À la fin de son dernier cours, David sortit du lycée perdu dans ses pensées. Il tripotait sans en avoir conscience les lanières de la longue écharpe qui enserrait son cou. Cette écharpe était un souvenir de son père. Elle était en laine épaisse, tricotée à la main par une personne apparemment peu habile à l'exercice. Les mailles n'étaient pas très droites, il y avait des trous et le dernier tiers était composé d'un fil d'une autre couleur, comme si la première pelote s'était brusquement terminée. Malgré ces défauts, l'écharpe avait été la préférée de son père. Il avait dit une fois à David que c'était sa mère qui l'avait faite et qu'elle lui était très précieuse pour cette raison. 

Il faisait froid et de la buée sortait de la bouche de l'oméga à chaque expiration. Le jeune homme ne remarqua la voiture qui le suivait que lorsqu’une portière s’ouvrit violemment juste à côté de lui. 

— Mon poussin ! s’exclama quelqu’un. 

Une main jaillit du véhicule, agrippa le bras de David et l’entraîna à l’intérieur. 

Le jeune homme poussa un cri et chercha aussitôt à s’échapper. Un kidnapping ! Il était victime d’un kidnapping ! 

— Du calme, intervint la même voix masculine assez haut perchée. 

David se retourna pour faire face à son agresseur et ouvrit de grands yeux. Il avait devant lui un homme encore relativement jeune qui, contrairement à lui, ne faisait pas le moindre effort pour cacher sa nature d’oméga. Il portait ses cheveux bruns si longs qu’ils descendaient en cascade jusqu’à sa taille. Ses yeux gris étaient rehaussés d’une couche de khol et il avait revêtu des vêtements d’un jaune si vif que l’on avait mal aux yeux à le fixer. Un caniche nain blanc comme neige était assis à côté de lui et aboyait férocement en montrant ses dents minuscules. 

— Qui êtes-vous ? s’enquit David avec raideur. Et pourquoi cherchez-vous à m’enlever ? 

Ce fut au tour de son interlocuteur de sembler surpris. 

— Je ne cherche pas à t’enlever, voyons ! Même s’il est très prudent pour un oméga comme toi de ne pas monter dans la voiture d’un inconnu. Je te félicite de ta méfiance, mon poussin. 

David restait fermement sur ses gardes, prêt à bondir du véhicule au moindre signe d’alerte. Il remarqua que l’habitacle était d’un grand luxe. Les sièges étaient recouverts d’un cuir beige, la personne au volant que l’oméga ne remarquait qu’à présent portait ce qui ressemblait à un uniforme de chauffeur et un minibar était posé dans un coin. 

— Comment savez-vous que je suis un oméga ? 

Le petit caniche continuait à grogner, le poil hérissé. Son maître le prit dans ses bras. 

— Tout va bien, Nino. 

Il tapota la tête du chien sans parvenir à le faire taire et finit par le poser sur ses genoux. 

— Alors ? insista David. 

L’inconnu soupira d’une façon théâtrale. 

— Je te connais, poussinou. Je me nomme Floris Colin. Je suis ton parrain. 

Cendrillon (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant