Cendrillon (bxb) [terminée]

Chapitre 10

— Que se passe-t-il ? demandèrent plusieurs voix partagées entre l’inquiétude et l'amusement. 

— Ne vous inquiétez pas, cria la personne qui tenait toujours David dans ses bras. Des travaux sont en cours dans le quartier. Il doit s’agir d’une simple coupure de courant. La lumière devrait revenir sous peu. 

Quelques invités gloussèrent. D’autres sortirent leurs portables pour éclairer la pièce avant qu’un garçon ne déclare qu’il paraissait bien plus amusant de rester un moment dans le noir complet. Tout le monde parut d’accord, et bientôt les conversations reprirent, facilitées par l’absence de musique. 

David se tenait raide, tétanisé. Son cerveau tournait en boucle, incapable de recommencer à fonctionner correctement. Il était littéralement tombé sur Christophe Leroy !  L’odeur de l’alpha était plus envoûtante que jamais. Le nez de David était toujours collé contre sa poitrine et il ne pouvait faire autrement que de la respirer à pleins poumons. 

— Tout va bien ? lui demanda Christophe avec inquiétude. Tu ne t’es pas fait mal ? 

David recula d’un pas en secouant la tête même si l’alpha ne pouvait pas le voir. 

— Hm… non, parvint-il à articuler tant bien que mal. 

L’alpha continuait à le tenir par le bras. Sa poigne était à la fois ferme et protectrice et David se sentit toute chose. Il avait la tête qui tourne et la gorge sèche. 

Christophe le tira doucement vers lui et le petit oméga acheva de perdre l’esprit. S’accrochant au cou de l’alpha, il hissa son visage vers le sien. Il n’avait jamais embrassé quelqu'un. Et voilà que, soudain, ses lèvres semblaient agir de leur propre mouvement, de la façon la plus naturelle qu’il soit. Malgré l’obscurité, sa bouche trouva celle de Christophe du premier coup. Il sentit tout d’abord la surprise de l’alpha avant que ce dernier ne s'empresse de répondre au baiser. Bientôt, il en prit le contrôle. Sa langue se présenta à l’entrée des lèvres de David qui ouvrit la bouche pour la laisser entrer et faire connaissance avec la sienne. Il se rendit à peine compte que l’alpha l’avait plaqué contre le mur et pressait son corps contre le sien comme s'ils étaient en feu. 

Ils ne s'arrêtèrent que pour reprendre leur souffle. Les jambes de David tremblaient d’émotions. Il ne s’était jamais senti aussi euphorique de toute son existence. 

Les doigts de Christophe caressèrent sa joue. 

— Tu as la peau douce, murmura l’alpha. J’aimerais que la lumière revienne vite pour pouvoir contempler ton visage. 

— J’espère que tu ne seras pas déçu, déclara David. 

En temps ordinaire, il aurait été incapable de produire une phrase entière avec autant de mots en présence de Christophe Leroy. Mais l’obscurité l’aidait à trouver du courage. Sa voix était juste plus aiguë que d’habitude. 

— Je ne reconnais pas ton odeur, commenta Christophe en reniflant. Tu sens vraiment bon. Tu fréquentes quel lycée ? 

— Hm… Le même que toi, répondit David toujours de sa petite voix timide. 

— Vraiment ? Tu es nouvelle ? De quelle meute es-tu issue ? 

L’oméga fronça les sourcils. "Nouvelle" ? Comment cela "nouvelle" ? Il eut un hoquet en comprenant la vérité : Christophe le prenait pour une fille ! C’était pour cela qu’il se montrait si doux et s’était laissé embrasser ! Il allait être horrifié en comprenant que la personne qu’il avait face à lui était un autre homme ! Oui, il allait le rejeter et se moquer de lui ! 

L’alpha parut percevoir son trouble. 

— Que se passe-t-il ? s'inquiéta-t-il. 

David ne prononça plus le moindre mot et entreprit de reculer lentement. Il devait fuir, vite et loin, avant que l’alpha se rende compte de sa méprise. 

— Hé ! Où vas-tu ? 

Il sentit les bras de l’alpha fouiller dans le vide pour essayer de l’attraper. Mais David était trop rapide pour lui et s'était jeté en arrière. 

La lumière se ralluma alors qu’il avait presque atteint l’entrée. Incapable de s’en empêcher, David tourna la tête. Christophe se trouvait toujours au même endroit et regardait autour de lui, perplexe.